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Le budget fédéral et la formation à l’emploi

Les francophones pris entre les colonnes

Les provinces, les employeurs et les sans emploi sont poussés au pied du mur.

27 février 2014/Auteur: Anonym/Nombre de vues (36069)/Commentaires ()/
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Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le nouveau directeur du CÉF veut une analyse de la situation

Le Conseil scolaire fransaskois (CFS) a annoncé la nomination de monsieur Donald Michaud au poste de directeur par intérim du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). 

20 février 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (27069)/Commentaires ()/
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Êtes-vous business?

Êtes-vous business?

Des ateliers bien appréciés

C’est le samedi 1er février 2014 que le Conseil de la Coopération de la Saskatchewan (CCS) offrait son quatrième et dernier atelier pour l’année 2013 – 2014, et ce, dans le cadre de son projet « Êtes-vous business? »

20 février 2014/Auteur: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/Nombre de vues (40141)/Commentaires ()/
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Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Toute la province a fêté la Journée de l’Alphabétisation Familiale

Comme chaque année, le 27 janvier a été synonyme de Journée de l’Alphabétisation Familiale. 

30 janvier 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (22812)/Commentaires ()/
Catégories: Éducation
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Entrevue avec Marcel Michaud, directeur général du Collège Mathieu

Il l’affirme sans broncher, les défis que devra relever le Collège Mathieu sont énormes. De plus, la diminution du nombre d’élèves fréquentant son école l’inquiète beaucoup.

12 avril 2001/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (22032)/Commentaires ()/
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Rwanda: retour sur un génocide de proximité

Auteur: Mychèle Fortin/6 avril 2016/Catégories: Guerre et enjeux militaires, Coup d'oeil sur le monde

Une saison de machettes

Une saison de machettes

L'ex-journaliste français Jean Hatzfeld a écrit une trilogie sur le Rwanda: Dans le nu de la vie (2000) donne la parole aux rescapés; Une saison de machettes (2003) est le fruit d'entretiens avec des génocidaires; La stratégie des antilopes (2007) se penche sur la cohabitation entre rescapés et tueurs.
Rwanda, 1994, ça vous rappelle  quelque chose? Entre avril et juillet, plus de 800 000 Tutsis ont été exterminés par leurs compatriotes hutus, soit environ les trois quarts de la population tutsie. Un génocide programmé, planifié, annoncé.  La communauté internationale n'a rien fait. Pourquoi en parler aujourd'hui? Par devoir de mémoire. Par respect pour les rescapés.

Un génocide n'est pas une guerre, c'est un projet d'extermination. Celui-ci a de particulier que des milliers de victimes, particulièrement dans les zones rurales (90% du pays) connaissaient celui qui les assassinait: un voisin, un collègue de travail, un beau-frère, un professeur, un pasteur. 

Le génocide rwandais était annoncé. À partir du 8 juillet 1993, la Radio des Mille Collines appelait quotidiennement « les vrais Rwandais", (Hutus), à « éradiquer les cancrelats », (Tutsis). L’assassinat du président Habyarimana, le 6 avril 1994, n'a pas été la cause mais le déclencheur du génocide.  Dès le lendemain les assassinats ont commencé dans la capitale, en commençant par ceux de Hutus démocrates, dont la Première ministre Agathe Uwilingiyimana. Le 9 avril, un gouvernement intérimaire composé d’extrémistes hutus prêtait serment et le génocide s'étendait à tout le pays.

Malgré les cris d'alarme, dont ceux du lieutemant-général canadien Roméo Dallaire (1), on a laissé le champ libre aux interhamwaye, milices extrémistes mises sur pied par Habyarimana. Pire, dans les premiers jours des massacres, des militaires belges, français et italiens ont procédé à l’évacuation de l’ensemble des ressortissants étrangers. Pire encore, le 21 avril, par sa résolution 912, le Conseil de sécurité de l’ONU a réduit les effectifs de la Minuar (Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda) de 2 500 à 270 hommes. 

800 000 morts plus tard, le Front patriotique du Rwanda, commandé par Paul Kagame, mit fin au conflit.

La trilogie des marais rwandais

Le Bugesera est un des 7 districts de la Province de l'est du Rwanda. Il s'étend  autour de la ville de Nyamata, bourgade de quelques dizaines de milliers d’habitants, répartis sur une quinzaine de collines parsemées de marais. Entre le lundi 11 avril et le samedi 14 mai 1994, environ 50 000  Tutsis, sur une population d'environ 59 000, y ont été massacrés à la machette, par des interamwaye et des voisins hutus. 

Pour essayer de comprendre l'incompréhensible, pour raconter l'irracontable, l'ex-journaliste français Jean Hatzfeld a peu à peu délaissé le journalisme pour se concentrer sur Nyamata et ses environs où il retourne régulièrement depuis plus de 20 ans. Des liens qu'il a tissés sont nés trois livres (que j'ai lus deux fois): Dans le nu de la vie (2000) donne la parole aux rescapés; Une saison de machettes (2003) est le fruit d'entretiens avec des génocidaires; La stratégie des antilopes (2007) se penche sur la cohabitation entre rescapés et tueurs. Les récits des rescapés nous bouleversent, l'absence de remords des génocidaires nous sidère. Et que dire de cette cohabitation surréaliste entre les uns et les autres?

Ce sont des récits puissants. On découvre une langue belle, imagée, toute en retenue et en métaphores, qui chante même quand l'histoire est triste. Les titres de la trilogie, tout comme celui d'Un papa de sang, paru en 2015 et qui donne cette fois la parole aux enfants de rescapés et de génocidaires, sortent tous de bouches rwandaises.

Et maintenant?

Pour éviter les pièges du passé, les autorités rwandaises ont décidé de gommer les identités. Et, comme l'ont rapporté moult journalistes au retour des commémorations du génocide en avril 2015, ça semble marcher. À Kigali en tout cas où, comme dans toutes les grandes villes, on ne connait pas le voisin et son histoire. Mais dans les régions rurales? "À Nyamata, qu’on écoute les familles tutsies, hutues ou les enfants, ils sont tous unanimes pour dire qu’ils appartiennent à une ethnie", rapporte Hatzfeld. (2)

L’histoire du Rwanda n’est toujours pas enseignée dans les écoles primaires et secondaires.  Le pays s'est brillamment et vaillamment relevé de l'horreur, mais ses nouvelles fondations reposent sur de lourds non-dits.  Je vais lire "Un papa de sang", pour voir ce qu'en pensent les enfants... 

(1) Roméo Dallaire, J'ai serré la main du diable (Shake hands with the Devil), 2003

(2) Tiré de Jeune Afrique, 3 septembre 2015

 

 
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Mychèle Fortin

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