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L'École Beau Soleil et l'École Mathieu de Gravelbourg soulignent le Mois de l’histoire des Noirs

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24 mars 2016/Auteur: Michel Vézina (Collaboration avec ÉBS et ÉMG)/Nombre de vues (26936)/Commentaires ()/
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Mission de recrutement du Collège Mathieu à l'étranger

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Le directeur du Collège, Francis Kasongo, dresse un bilan positif

La mission de recrutement international ciblait l’Afrique francophone de l’Ouest avec pour objectif essentiel, faire de la promotion et du recrutement d’étudiants francophones au Sénégal et au Cameroun, précisément à Dakar, Douala et Yaoundé.
16 mars 2016/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (27999)/Commentaires ()/
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Une étudiante de Regina lauréate du concours "Ma francophonie en 3 D"

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Jessie Guraliuck de la Cité universitaire parmi les cinq gagnants au Canada

Jessie Guraliuck, étudiante au Bac en éducation à la Cité universitaire francophone de l'Université de Regina, a gagné une bourse de 1000 $ à l'issue du concours vidéo Ma francophonie en 3D

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Le centre éducatif Trésors du Monde : entre défis et réussites

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PRINCE ALBERT - Ouvert il y a 2 ans, le Centre de la petite enfance (CPE) Trésors du Monde connaît une activité croissante dans l’accueil des enfants âgés de 6 semaines à 5 ans.

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L’université franco-ontarienne ira de l’avant

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La députée provinciale NPD, France Gélinas, avait déposé le projet de loi 104 en novembre 2015, adopté à l’unanimité par les trois partis. Pourtant, aucune action n’a été mise en place depuis par la première ministre Kathleen Wynne.
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La grande aventure de la petite enfance

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Le Collège Mathieu, un point de départ pour une carrière dans la petite enfance

Hind Rami, originaire du Maroc, s’est établie en Colombie-Britannique avant de s'installer en Saskatchewan il y douze ans.  Le projet d’Hind était de fonder deux centres de la petite enfance.

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Donald Michaud quitte la Direction de l’éducation du CÉF

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Le Président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), André Denis, a annoncé le 26 janvier que Donald Michaud quitte ses fonctions de Directeur de l’éducation au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) pour des raisons familiales et personnelles.

27 janvier 2016/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (29168)/Commentaires ()/
Une fin de semaine de formation pour les artistes fransaskois

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Dix artistes on participé à Tremplin pro du Conseil culturel fransaskois

Ce sont dix artistes de la musique qui se sont réunis à Regina les 23 et 24 janvier 2016 afin de bénéficier de la formation Tremplin pro avec les intervenantes Nathalie Kleinschmit et Cécile Doo-Kingué.

25 janvier 2016/Auteur: Conseil culturel fransaskois/Nombre de vues (34990)/Commentaires ()/
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L'article 23 de la Charte canadienne toujours devant les tribunaux

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Au cours des dernières années, il y a eu beaucoup de discussions dans la communauté fransaskoise concernant les meilleurs moyens d’assurer une éducation de qualité pour les élèves des écoles du système fransaskois. Certains disent qu’il faut une approche positive et des négociations de bonne foi avec le gouvernement tandis que d’autres affirment que les défis requièrent des solutions fortes comme les recours judiciaires.

12 janvier 2016/Auteur: Wilfrid Denis/Nombre de vues (33743)/Commentaires ()/
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Les élèves francophones sensibilisés à l’intimidation à l’école

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REGINA - Dans le cadre de la semaine sur la sensibilisation à l’intimidation à l’école, les élèves de l’école Monseigneur de Laval, à Regina, ont participé mercredi à un atelier interactif pour les informer des dangers du harcèlement en milieu scolaire et sur Internet.

 

 

 

27 novembre 2015/Auteur: Sébastien Németh (EV)/Nombre de vues (39470)/Commentaires ()/
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Le CREPE de Prince Albert dévoile son nouveau visage

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PRINCE ALBERT - Le Centre de ressources éducatives à la petite enfance (CREPE) de Prince Albert vient de rouvrir ses portes après des travaux de réaménagement. Ce service, qui existe depuis plus de 30 ans, représente un outil majeur pour tous les établissements intervenant en français auprès de la petite enfance.

 

26 novembre 2015/Auteur: Sandra Hassan Farah (EV) /Nombre de vues (40143)/Commentaires ()/
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Prix Alpha Sask 2015

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Anna Smith est la récipiendaire du prix Alpha Sask 2015. Ce prix, décerné par le Collège Mathieu, récompense un texte relatant l’expérience d’un individu qui apprend ou réapprend le français.

 

11 novembre 2015/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (29770)/Commentaires ()/
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Symposium des parents ou comment communiquer avec un enfant

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Plus de 170 personnes ont participé à la 24e édition du Symposium des parents qui s’est déroulée à Saskatoon ce 24 octobre, au Pavillon Gustave Dubois. Fil conducteur de cette journée organisée par l’Association des parents fransaskois (AFP) : «meilleure communication, meilleures relations »


 

29 octobre 2015/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (26251)/Commentaires ()/
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Le Collège Mathieu s'internationalise

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GRAVELBOURG -  Le Collège Mathieu, basé à Gravelbourg, a reçu la désignation du ministère provincial de l’Enseignement supérieur pour accueillir des étudiants étrangers. 

22 octobre 2015/Auteur: Émilie Dessureault-Paquette (EV)/Nombre de vues (26591)/Commentaires ()/
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Éducation: 25 ans de l’arrêt Mahé

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Le droit scolaire continue son chemin au Canada français

L’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés de 1982 comprenait-il la gouvernance des établissements d’enseignement? Des parents francophones d’Edmonton ont pris les devants et gagné en Cour suprême en 1990. Une jurisprudence était fondée. Celle de l’arrêt Mahé.

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« Une toute petite exagération de rien du tout »

Texte de Marie Hardouin

Auteur: Marie Hardouin/10 juillet 2014/Catégories: 2014, Mots d'ados

« Ô Grand Dryadalis! Raconte-nous une histoire! »


Les exclamations des petits elfes masquent le grincement de mes jointures usées alors que je prends place sur mon habituelle souche d’arbre, sous le grand chêne centenaire du village. M’appuyant sur ma canne, je prends une inspiration exagérée, feignant de m’apprêter à narrer un conte ; les elfes assis en cercle autour de moi se taisent aussitôt, leurs yeux fixés sur moi et leurs oreilles pointues écarquillées au maximum pour pouvoir saisir chaque syllabe de ma narration. 


Mes rides prononcées se plissent dans un petit sourire de satisfaction. Ceci est la meilleure partie d’être le doyen du village; l’heure de l’histoire. Le temps où chacun, les petits comme les grands, ne prête attention qu’à moi et à ma voix féerique qui les emporte tous dans un autre monde pendant quelques instants, un monde où je conte mes aventures de jeune elfe. Et ensuite, une fois le récit fini, je savoure le respect renouvelé qu’ils ont pour ma sagesse, mon expérience et ma bravoure grâce à mes talents de narrateur…


Je me racle la gorge bruyamment. Ça y est, c’est parti.


« Il était une fois, dans un village dissimulé au fin fond d’une forêt enchantée, un jeune elfe qui rêvait d’aventure. Son nom : Dryadalis. »


Mes talents de conteur entrent en action. Tous les elfes sont captivés par ma voix, même si celle-ci commence à devenir un peu rauque avec l’âge.


« Un beau matin, ce jeune Dryadalis fut brusquement réveillé d’un profond sommeil par un cri strident, semblable à un appel à l’aide; l’elfe sortit précipitamment de sa hutte pour tenter de trouver la provenance de cette clameur – »


« Pourquoi vous référez-vous toujours à la troisième personne en parlant de vous-même? » m’interrompt un jeune elfe.


« C’est plus… poétique… – et je vous prierai de ne plus m’interrompre. Où en étais-je? Ah, oui – »


«  Lorsque Dryadalis arriva à la place centrale du village, tous les elfes y étaient déjà rassemblés, aussi intrigués que lui. Les hurlements avaient en fait été émis par le chef du village et son épouse, qui venaient de s’apercevoir de la disparition de leur fils, Rubius. L’enfant s’était sûrement égaré en jouant dans la forêt cernant le village, et avait peut-être été surpris et capturé par un spécimen du Grand Peuple. »


« Le Grand Peuple! Oh non, le Grand Peuple! » S’écrie le même petit elfe insolent. Je le fais taire d’un regard foudroyant, et reprends :


« Évidemment, les villageois eurent cette même réaction à l’annonce du drame. Le Grand Peuple se composait de prédateurs redoutés, qui semaient la terreur dans notre civilisation depuis des siècles. Il n’y eut que Dryadalis qui garda son sang-froid. Celui-ci s’avança, torse gonflé, et se porta volontaire pour aller secourir le petit Rubius. Ignorant les murmures ahuris qui parcouraient les rangs des villageois, le jeune elfe posa vaillamment le pied sur le sol de la forêt tapi de mousse, et débuta sa route en direction de la périlleuse contrée du Grand Peuple.


Le voyage de Dryadalis s’annonçait prometteur; les rayons ambrés du soleil illuminaient une forêt verdoyante et grouillante de vie. Au sol sautillaient plusieurs crapauds visqueux, certains portant une petite couronne sur la tête; dans le ciel bleuté voltigeaient des phénix aux plumages flamboyants. 


Les pas de l’elfe le guidèrent dans une petite clairière, où une licorne était en train de brouter paisiblement de l’herbe émeraude. Sa crinière limpide, d’où émergeait une corne d’ivoire, couvrait son corps de nacre aux courbes parfaites. Oubliant momentanément sa quête, Dryadalis resta en état de rêve devant un animal avec autant de grâce.


Pourtant, une forme colossale et obscure rodait autour de l’équidé, son corps se fondant dans les ombres de la forêt; seules ses deux perles, reflétées par les rayons du soleil, étaient discernables. À pas feutrés, la bête s’approchait graduellement de sa proie. Un éclat de lumière réfléchit ses écailles de cuivre un court instant, assez pour que Dryadalis le reconnaisse; un dragon. »


« Mais, je pensais que les dragons étaient en voie d’extinction! », protesta l’elfe impertinent.


« Hum, bien sûr que non, qu’est-ce que tu en sais? », je réplique de justesse. « Bon, continuons... »


«  Dryadalis fut brusquement tiré de sa rêverie; il fallait à tout prix empêcher cette bête, l’incarnation du mal, de dévorer un animal aussi innocent. Le brave elfe se faufila entre la végétation dense jusqu’aux pattes du dragon, aussi larges que des troncs d’arbre. Puis, sans réfléchir, Dryadalis se mit à faire le plus de tapage possible, malgré sa petite taille. Il cria, frappa des mains et des pieds, jusqu’à ce que la licorne finisse par lever les yeux sur son prédateur. Affolée, elle hennit de terreur, et galopa hors de vue.


La ruse de Dryadalis avait peut-être réussi à épargner la licorne, mais elle avait également attiré toute l’attention du dragon sur lui. Furieuse d’avoir perdu sa proie, la bête monstrueuse se jeta sur l’elfe, battant frénétiquement des ailes. Pendant que sa langue fourchue crachait des flammes brûlantes dans tous les sens, le dragon émettait des cris glacials.


Ne perdant pas son calme, Dryadalis se roula sur le côté, fit quelques culbutes dans l’air, et parvint à s’esquiver de la clairière et du dragon sans brûlures pour reprendre son chemin. »


Les petits elfes soupirent collectivement d’admiration devant mes prouesses, au fur et à mesure que je les invente… hum, je veux dire, que je les raconte, bien sûr. 


« Après quelques heures de marche sans événements notables, le jeune aventurier finit par arriver à la bordure de la forêt. Devant lui se dressait une maisonnette isolée, énorme et imposante pour l’elfe. Était-ce l’endroit où Rubius était détenu prisonnier ? D’un pas hasardeux, Dryadalis s’aventura vers la demeure, les hautes herbes lui arrivant au-dessus de la tête en le protégeant des rayons torrides du soleil.


Dryadalis s’arrêta devant la porte d’entrée. De chaque côté se tenaient… deux grotesques imitations des voisins des elfes, les gnomes. Les statuettes, deux fois plus hautes que Dryadalis, étaient vêtues d’un chapeau rouge et de salopettes bleues ; leurs cheveux et barbes de neige tombaient en cascade autour de leurs visages, lesquels restaient figés en sourires diaboliques. Des nains de jardins, comme les appelait l’infâme Grand Peuple… Un frisson d’effroi et de dégoût picota le dos de l’elfe.


Sans crier gare, une puissante force s’écrasa contre Dryadalis, le renversant par terre. Habilement, l’elfe se remit sur pied, tous ses sens en alerte. La bête qui l’avait renversé était à quatre pattes juste en face de lui, sa langue pendante frôlant le sol et sa queue secouant vivement. L’animal lui lécha la joue ; il allait sûrement le dévorer. Dryadalis se roula sur le côté, esquivant ce qu’il pensait être les crocs féroces de la monstrueuse bête. Prestement, il se faufila dans l’espace de la porte d’entrée légèrement entrouverte, et la referma violemment derrière lui. S’appuyant contre celle-ci, il reprit son souffle. Des voix venant d’une pièce à sa droite attirèrent son attention; il se décida à s’y faufiler discrètement.


L’elfe fut ébloui par l’éclat d’une couleur qui éclatait dans tous les recoins de la pièce; le rose. Absolument tout était rose, des meubles, en passant par les coussins et les rideaux en allant jusqu’au tapis. Dans son centre, bien en évidence, était installée une petite table, sur laquelle était disposée une dînette complète, de différents tons de rose. Et de chaque côté de l’ensemble étaient placées quatre chaises, sur lesquelles étaient assis d’énormes oursons en peluche – roses, bien entendu – et … Rubius! Le pauvre petit était quasiment asphyxié par une robe de poupée bouffante et une perruque à bouclettes qui lui avaient sûrement été enfilées de force, coincé dans sa chaise haute.


‘Oh, regarde, petit elfe, un de tes camarades est venu te rejoindre!’ »


Au son de mon imitation de la voix aiguë d’un spécimen du Grand Peuple, le petit insolent laisse échapper un rire moqueur.


« Dernier avertissement », je déclare simplement. Il se tait aussitôt.


« Prêt à tout, les réflexes du guerrier prirent le dessus et il se mit en position de défense. Avec sa vision d’aigle, il put discerner un autre personnage dans la pièce dont la tenue intégralement rose se mêlait à la même couleur qui l’entourait. Ses pieds, qui faisaient à eux seuls deux fois la taille de l’elfe, étaient chaussés de ballerines noires. Ses mains, dont les griffes rappelaient celles du dragon, étaient ornées de bijoux roses. Et sa bouche, aux dents aussi acérées que des lames, était écarquillée dans un large sourire enfantin – le jeune aventurier ne se laissa pas berner pour autant ; sous ces  minces couches d’innocence se cachait certainement un être diabolique. Gardant ses yeux nivelés avec ceux de la ravisseuse, il sortit son glaive, et ordonna de la voix la plus ferme possible : ‘Relâchez Rubius!’


La petite échappa un rire sucré. ‘C’est qui, Rubius? Le petit elfe? Il est trop chou! Je l’ai tout simplement invité pour manger un petit goûter. Tu veux te joindre à nous?’


Manger un petit goûter? Dont le plat principal était des elfes, évidemment! Dryadalis fut sûr qu’elle était abominable et assoiffée de sang. Il continua de la fixer de son regard d’acier, pour lui faire comprendre qu’il ne plaisantait pas.


Le visage de porcelaine de la petite se crispa de préoccupation. ‘Oh, vous voulez vraiment partir? Eh bien –’ Elle fut interrompue par le bruit de lourds pas faisant craquer le couloir en dehors de la chambre. Les tasses et la théière roses se mirent à trembler violemment.


‘Mireille, où es-tu, chérie?’, tonna une voix qui donna la chair de poule au jeune elfe.


‘Dans ma chambre, papa!’, répondit-elle.


Papa? Cela voulait dire que c’était un adulte, un géant capable d’écraser Dryadalis et Rubius en un claquement de doigts, qui approchait! Le cœur du jeune héros se mit à battre à tout rompre dans sa poitrine.


Soudain, plusieurs choses se passèrent à la fois ; alors que le géant entrait dans la pièce, l’animal monstrueux, que Dryadalis avait eu le malheur de rencontrer dans le jardin, se faufila à plat ventre entre les pattes de son maître. Secouant la queue et pendouillant la langue, la bête se dirigeait tout droit vers l’impotent Rubius, évidemment pour le dévorer. 


Prenant son courage à deux mains, notre héros se lança la tête la première dans l’air et fit une culbute dans le vide pour atterrir sur le dos de l’animal. D’une main, il agrippa fermement le long pelage chocolat de la bête, et de l’autre, il attrapa au passage Rubius pour le faire asseoir en toute sécurité derrière lui sur sa monture. Puis, en tirant sur le côté gauche de la fourrure de l’animal, il réussit à faire virer celui-ci de côté, et à déguerpir de la chambre par la porte d’où ils étaient venus, sous les regards ébahis du père et de sa fille.


Leur monture continua sa course folle jusque dans le jardin, où, d’un sifflement, Dryadalis la fit arrêter docilement. Puis, les deux elfes poursuivirent leur route à pied jusqu’au village, où ils furent accueillis à bras ouverts.


Et voilà, mes jeunes elfes, comment moi, le grand Dryadalis, ai vaincu un des pires spécimens du Grand Peuple et son terrible allié, un animal redoutable, pour porter secours à notre bien-aimé chef Rubius Ier, qui était à cette époque un jeune enfant, grâce à mon grand dévouement, mon immense courage, et mon infinie sagesse. »


Bon, peut-être que là, j’en mettais un peu trop. Mais le résultat obtenu est celui que j’espérais; tous les petits visages sont en admiration complète devant moi, les yeux écarquillés et la bouche grande ouverte. Tous à part un certain Azur, un petit elfe apparemment moins naïf que les autres, qui fronçait les sourcils, vraisemblablement pas très convaincus par mon conte. 


« Ô Grand Dryadalis, » finit-il par dire. « Je suis confus ; vous venez d’affirmer que vous avez vous-même accompli toutes ces prouesses pour secourir le chef du village, qui est en fait mon propre grand-père. »


« C’est exact, » j’affirme prudemment, anxieux d’où tout ceci allait mener.


« Eh bien, par coïncidence, Pépé vient tout juste de me raconter cette histoire à la dernière lune; pourtant, dans sa version – »


Je toussote exagérément pour l’interrompre. Sur les visages admiratifs des petits elfes, je commence à déchiffrer un doute en ma sagesse, et surtout en ma franchise. Avant qu’ils me prennent tous pour un fraudeur, un menteur… avant que moi, le Grand Dryadalis, le roi des mots, le dieu des contes, me fasse démasquer par un petit je-sais-tout, et ce, pour une toute petite exagération de rien du tout, je rétorque : « Oui, hum, bon, les enfants… hem, il commence à se faire tard. Allez, tous au lit! »

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Marie Hardouin

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 - samedi 6 juillet 2024