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Le francothon s'en vient 2014-04-12 18:00 Le francothon s'en vient C'est sous le thème « La Fondation fransaskoise, moi, j’y crois », qu'a débuté, la semaine du 10 mars 2014, la campagne de financement annuelle de la Fondation fransaskoise qui souhaite amasser 50 000 dollars.
Le dollar canadien inquiète les immigrants 6 mars 2014 Le dollar canadien inquiète les immigrants Depuis plusieurs mois, notre dollar pique du nez. Quel est l'impact sur les immigrants?
Emmanuel Masson / 2 avril 2021 / Catégories: Arts et culture, Société, Autochtones / Métis Une veste métisse restituée à la Saskatchewan La veste est représentative de la technique des fleurs perlées du peuple métis. Crédits : George Gingras – Institut Gabriel Dumont Après plus d’un siècle d’absence, une veste perlée métisse d’une valeur inestimable a fait son retour en Saskatchewan. L’habit traditionnel, longtemps la propriété d’une famille québécoise, a été rapatrié à l’Institut Gabriel Dumont, à Saskatoon. Retour sur l’histoire de cette veste qui s’entremêle à celle des pionniers et du peuple métis. Pour comprendre comment une veste métisse de plus de 125 ans s’est retrouvée pendant 50 ans dans les mains d’André Ruest, un homme de Rimouski, au nord de Québec, il faut se pencher sur l’histoire des pionniers de l’Ouest. En 1895, Paul et Émile Ruest quittent la demeure familiale à Lewiston, dans le Maine, pour aller s’établir en Saskatchewan. Ils avaient tous les deux obtenu une terre à environ 50 km de Harris, un village alors important pour les colons de la région. Les deux frères construisent leur homestead et pratiquent l’élevage. Les deux francophones changent leur nom de famille pour King, puisque « Ruest » se prononce un peu comme « Roy » en anglais. Tous les deux ou trois mois, Paul et Émile se rendent dans le village de Harris pour faire des commissions. Au cours de l’un de ces arrêts, Émile achète une veste perlée des mains d’un marchand autochtone pour 50 dollars, ce qui équivaudrait aujourd’hui à plus de 1 000 dollars. Paul et Émile King connaissent une mort tragique, une maladie grave les atteignant fatalement alors qu’ils sont encore jeunes. Puisqu’ils sont restés célibataires et sans descendance, la veste revient à leur frère, Désiré Ruest, qui s’était établi dans la vallée de la Matapédia, au Québec. Après une longue vie, Désiré laisse la veste à son tour à son fils André Ruest. Confier l’œuvre André Ruest a hérité de la veste métisse de son père, qui lui-même l’avait obtenue après la mort de ses frères il y a plus d’un siècle. Crédits : George Gingras – Institut Gabriel Dumont André Ruest habite à Rimouski depuis l’âge de 20 ans. Il a travaillé comme vendeur-voyageur de pièces pour un garage, ce qui lui a permis d’explorer toute l’Amérique du Nord. Il est notamment passé plusieurs fois par la Saskatchewan où il a pu apprécier la terre d’accueil de ses oncles. Aujourd’hui, à 82 ans et sans enfant, André Ruest se soucie de la pérennité de la veste dont il a hérité. Lors d’une visite dans une exposition, une femme lui a dit que la vente de la veste sur internet pourrait lui rapporter environ 3 000 ou 4 000 dollars. Mais André Ruest n’est pas intéressé par de possibles gains et a préféré confier l’objet à une institution qui saurait la mettre en valeur. « Pour moi, il fallait trouver une place où la veste serait entre de bonnes mains », souligne André Ruest. L’homme de Rimouski a contacté des musées à Québec ainsi que la Première Nation des Hurons-Wendats de Wendake. Malheureusement, ces derniers manquaient de connaissance sur la culture autochtone de l’Ouest pour pouvoir la mettre en valeur convenablement. André Ruest s’est alors tourné vers des connaisseurs dans les Prairies. C’est l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) qui l’a mis en relation avec l’Institut Gabriel Dumont, le centre de formation et de recherche de la Nation métisse de la Saskatchewan. Dès la réception des photographies de la veste, les experts du centre de recherche ont pu confirmer l’origine métisse de l’artefact. L’histoire d’un art traditionnel Pour Darren Préfontaine, recherchiste et éditeur à l’Institut Gabriel Dumont, les motifs de fleurs dessinées avec des perles de verre ne laissaient aucun doute sur l’origine de la veste, les Métis étant connus comme le « peuple des fleurs de perle ». Le lieu d’achat de la veste correspond aussi. « Beaucoup de Métis étaient présents dans la région du nord-est des Prairies saskatchewanaises dans les années suivant la rébellion du Nord-Ouest », explique le recherchiste. Darren Préfontaine précise que ce genre de vestes perlées était fait par les femmes métisses avec les perles importées d’Europe. L’Institut Gabriel Dumont souhaite entreprendre des recherches plus poussées pour retracer toute l’histoire de la veste, espérant notamment trouver le lieu d’origine exact des perles. En outre, après le confinement, un expert en artefacts métis fera un tour dans la région de Harris pour tenter de découvrir qui a cousu l’œuvre d’art. La coutume autochtone du perlage a commencé au 18e siècle à Saint-Boniface, au Manitoba, où des religieuses canadiennes-françaises ont enseigné ces techniques à la jeunesse métisse. Avant l’arrivée des perles, les peuples autochtones faisaient surtout de l’art ornemental avec des piquants de porc-épic. Un artefact rarissime Quoique d’origine métisse, les motifs de fleurs perlées ont fini par être copiés par des artistes des Premières Nations. Cette convergence des styles fait que plusieurs artefacts métis sont interprétés comment étant d’origine crie, ojibwée ou même canadienne-française. Darren Préfontaine explique qu’un objet de la sorte a une valeur inestimable. « L’Institut Gabriel Dumont est honoré de pouvoir rapatrier la veste au nom de la nation métisse », souligne-t-il. En effet, il existe selon lui très peu de vêtements perlés métis intacts d’époque au Canada, et ces derniers sont généralement exposés dans les grands musées provinciaux ou nationaux. « C’est un des plus beaux spécimens que j’ai vus », ajoute le recherchiste et éditeur. Cette veste aura donc une place prédominante dans le musée de l’Institut Gabriel Dumont à sa réouverture après la pandémie. Un acte de réconciliation André Ruest, quant à lui, espère un jour retourner en Saskatchewan pour le plaisir. Il compte bien visiter le musée de l’Institut Gabriel Dumont et le village de Harris pour suivre la trace de ses oncles. Sauf un reçu pour les impôts, André Ruest n’a pas accepté de contrepartie financière pour la veste. « Elle est rendue chez vous, c’est ce que je voulais, précise-t-il. Mon désir est complet. » Pour l’homme de Rimouski, le rapatriement de la veste métisse en Saskatchewan représente « le rapprochement entre les Canadiens et les Métis ». Darren Préfontaine remercie le donateur pour son cadeau très généreux, indiquant que ce dernier fait partie d’une « belle histoire de restitution du patrimoine métis ». Imprimer 9560 Emmanuel MassonEmmanuel Masson Autres messages par Emmanuel Masson Contacter l'auteur Comments are only visible to subscribers.