Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Leslie Diaz

Des élèves fransaskois se livrent face à la pandémie

Déjà un peu plus d’un mois que les jeunes Fransaskois sont passés de la salle de classe à la table du salon et ont échangé leurs stylos pour un clavier. En pleine crise sanitaire, ils sont eux aussi confinés, privés de leurs camarades, de leurs enseignants et de leur routine. Comment vivent-ils cette transition et quel regard portent-ils sur la situation ?

C’est ce qu’a tenté de savoir Simon Desjardins, enseignant de français à l’école Monseigneur de Laval de Regina, Pavillon secondaire des Quatre-Vents, en donnant à ses élèves la tâche de créer des vidéos et produire des textes.

« Peu importe le nombre d’élèves participants au cours, et même si l’idéal serait de tous les avoir présents, l’important est de proposer une offre pédagogique pour faire du travail en français à l’oral, à l’écrit et en lien avec la culture », explique ce dernier.

Une thérapie par l’écriture 

Dans la première phase du projet, les jeunes ont présenté leur regard sur la pandémie en créant une courte vidéo individuelle. Puis, dans la seconde phase, ils ont produit des textes portant sur des transitions plus personnelles. « Le but était de savoir comment ils se sentent et qu’ils se libèrent l’esprit. L’avantage du support vidéo était d’avoir un format facile à conserver, partager et réutiliser », complète l’enseignant.

Ainsi sont apparus des thèmes récurrents dans les travaux des élèves, entre l’entraide familiale ou avec les voisins, le manque de contact, l’ennui ou encore les sorties en plein air avec les beaux jours qui s’installent. C’est le cas chez Jean-François Martel, étudiant en 12e année, qui a décrit ses habitudes de vie au travers d’un enregistrement sonore.

« J’aide aux tâches dans la maison, je tonds le gazon et je me suis même mis à cuisiner, mais la transition du mode de vie sans école reste difficile. On a plus d’école à l’école, je suis plus capable de socialiser et je n’ai plus vraiment d’activités. Avant, je pratiquais du sport comme le badminton, le football ou le soccer, et des activités en extérieur avec mes amis, mais aujourd’hui je peux seulement le faire avec mon père et mon petit frère. Parfois, ça devient plate. J’aurais voulu que ça se passe autrement car c’était notre meilleure année pour le sport comme le hockey ou le soccer. »

Un isolement pesant

Véritable cri du cœur, le manque de contact à l’extérieur et d’activités physiques se fait encore plus sentir chez les sportifs. C’est ce qu’explique la jeune gymnaste en 11e année Natalie Shafer à travers son texte intitulé Les athlètes en quarantaine.

« Les aspects physiques et mentaux continuent à se développer à travers des plans d’entraînement de la part des entraîneurs, de réunions hebdomadaires sur Zoom, de l’entraînement de visualisation et des séances d’établissement d’objectifs pour le futur proche ainsi que l’avenir en général. En plus de ces aspects, il faut, même plus qu’avant, s’assurer de planifier des activités comme équipe pour préserver le lien que nous avions développé au cours de cette saison. Bref, en dépit de la souffrance autant mentale que physique que nous subissons au gré de nos sports, ils nous manquent. Peu importe la quantité d’énergie que nous dépensons à nous entraîner à la maison, rien n’apaisera le besoin de pratiquer nos sports tant adorés. »

L’importance d’une routine 

Bien que le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) ait adapté l’enseignement à la situation, les enseignants doivent faire face à plusieurs défis, comme aider les jeunes à trouver une routine de travail. « La participation en ligne des élèves à mon cours de français est assez bonne et il y a beaucoup d’implication, se réjouit Simon Desjardins. Il est néanmoins important de s’assurer qu’ils arrivent à faire le point sur le contexte d’apprentissage autour d’eux et qu’ils arrivent à travailler chez eux. »

L’enseignant va plus loin en indiquant que l’adoption d’un rythme de travail est essentielle puisqu’elle responsabilise l’élève : « Les parents n’ont pas tous le même degré d’implication dans la routine de leurs enfants à cause de leur emploi par exemple. Certains d’entre eux sont donc un peu seuls et doivent trouver de nouveaux repères temporels. À l’école, la cloche rythme leur journée. Là, les jeunes sont leur propre cloche. »

Outre la routine de travail, c’est également une routine sociale que les jeunes retrouvent avec ce projet. Ce genre de production, vidéo ou écrite, leur permet ainsi de s’écouter les uns les autres et de se poser des questions entre eux. « Le lien social revêt toute son importance avec le contexte actuel. Ces travaux étaient une vraie chance pour les élèves de pouvoir s’exprimer sur ce qu’ils faisaient et ce qu’ils souhaiteraient faire s’ils n’étaient pas confinés », souligne Simon Desjardins.

L’instituteur se félicite que la majorité des élèves se soient prêtés au jeu. « Cela me fait toujours plaisir de les voir ou de les entendre. Ils se responsabilisent et apportent de l’entraide à des personnes qu’ils croyaient acquises, comme leurs parents. Les témoignages indiquent qu’ils se débrouillent bien. »

Des jeunes engagés et conscients

Plus largement, les élèves ont abordé dans leurs écrits la question de la transition écologique et économique. C’est le cas d’Anouma Ebrottié, élève en 10e année, qui a choisi de s’exprimer sur la thématique du commerce local. Elle parle de la création d’emplois locaux, du contrôle sur la qualité des produits, de la réduction de l’impact environnemental, ou encore de la marge des géants comme Amazon.

« Les entreprises locales participent énormément à la création de nouveaux emplois, ce qui enrichit l’accroissement des revenus des travailleurs de la communauté. De plus, elles améliorent l’économie, car tout l’argent produit leur revient et permet aux familles d’avoir de la nourriture sur leur table. Contrairement aux grosses entreprises comme Amazon qui s’enrichissent continuellement sans avoir un impact économique durable sur les communautés d’ici. (…) Une bonne façon de participer à la santé économique d’ici est d’acheter d’un commerçant local qui utilisera ses propres profits pour acheter d’un autre commerçant d’ici. »

Les élèves avaient besoin de s’exprimer, et Simon Desjardins l’a bien compris. Les étudiants pourront continuer de le faire grâce à une nouvelle initiative : la rédaction d’un journal culturel par et pour les élèves. « Les jeunes vont pouvoir présenter une fois par semaine le contenu culturel de leur choix qu’ils ont découvert. Cela pourra être un article, un film, une série, une nouvelle chanson, une œuvre d’art ou encore un livre », annonce l’enseignant, motivé à faire du téléenseignement une expérience bénéfique.

Previous Article La francophonie de l’Ouest menacée : «Sauvons Saint-Jean!»
Next Article Une miniécole de médecine pour y voir clair
Print
32124

Leslie DiazLeslie Diaz

Other posts by Leslie Diaz
Contact author

Contact author

x

L’Association des parents fransaskois et la petite enfance

Dossier petite enfance - Mai 2014

Pour l’Association des parents fransaskois (APF), la petite enfance (de la garderie à la prématernelle) est un dossier prioritaire, car il représente l’avenir de la communauté. Investir dans la petite enfance, c’est donc investir dans notre avenir. L’APF traite ce dossier avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

Thursday, May 15, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (24972)/Comments (0)/

Les groupes de jeux :Pour favoriser le développement global de l’enfant

Dossier petite enfance - Mai 2014

L’Association des parents fransaskois (APF) chapeaute plusieurs structures, telles que les Centres d’appui à la famille et à l’enfance (CAFE) et les Centres de ressources à la petite enfance (CREPE). Elle travaille avec les garderies familiales avec ou sans permis et les prématernelles du CÉF. « Plus il y a d’organismes qui s’impliquent, chacun avec ses compétences, meilleur sera l’appui », affirme Hind Ramy. 

Thursday, May 15, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (24287)/Comments (0)/
Le Collège Mathieu et la formation en petite enfance

Le Collège Mathieu et la formation en petite enfance

Dossier petite enfance - Mai 2014

Le Collège Mathieu, institution d’éducation postsecondaire en français en Saskatchewan, offre le programme d’Éducation à la petite enfance depuis une dizaine d’années. Les personnes qui ont complété ce programme, ainsi que la majorité des étudiants actuellement admis, travaillent déjà dans le secteur. La tendance des inscriptions est à la hausse d’une année à l’autre, et ceci est l’un des indicateurs d’un besoin réel sur le marché du travail de la province.

Thursday, May 15, 2014/Author: Josiane Barebereho – Collège Mathieu/Number of views (34565)/Comments (0)/

Éducatrice : Un métier à l’avenir prometteur

Dossier petite enfance - Mai 2014

Entretien avec Madame Brigitte Chassé, Agente à la petite enfance auprès du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) qui nous a partagé son opinion sur l’éducation de la petite enfance.

Thursday, May 15, 2014/Author: Josiane Barebereho – Collège Mathieu/Number of views (32539)/Comments (0)/
La Garderie : Là où tout commence

La Garderie : Là où tout commence

Dossier petite enfance - Mai 2014

C’est au bout de quatre ans de démarches auprès du gouvernement et grâce à l’appui de l’ensemble de la communauté fransaskoise que le centre éducatif a pu ouvrir ses portes en 1987. À l’été 1996, le Centre a emménagé dans ses nouveaux locaux au Centre scolaire communautaire de Regina.

Thursday, May 15, 2014/Author: Mychèle Fortin/Number of views (34812)/Comments (0)/

La petite enfance et l'avenir : Quand les chiffres parlent d'eux-mêmes

Dossier petite enfance - Mai 2014

« Donner un degré de priorité élevé au développement de la petite enfance. Il s’agit là de l’investissement le plus rentable que nous puissions faire pour assurer notre prospérité à long terme. » (rapport L’Ontario à l’ère de la créativité)

Thursday, May 15, 2014/Author: Mychèle Fortin/Number of views (24735)/Comments (0)/

Mais qu’est-ce qu’elles font toute la journée?

Dossier petite enfance - Mai 2014

La garderie, comme on dit... Que sait-on de ce lieu, de ce milieu dans lequel évoluent les tout-petits, de cette micro-société où ils passent souvent plus de temps que dans leur famille? Que sait-on du rôle et de la place qu’occupent les éducatrices dans la vie des enfants? 

Thursday, May 15, 2014/Author: Mychèle Fortin/Number of views (31338)/Comments (0)/
L’école Beau Soleil se distingue au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise

L’école Beau Soleil se distingue au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise

Le 30 avril et 1er mai dernier, des élèves de l’école Beau Soleil de Gravelbourg ont participé au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise (AJF) à Saskatoon. Cet évènement annuel, organisé en collaboration avec La Troupe du Jour (LTDJ), a plongé les participants dans le monde du théâtre en leur permettant de suivre des ateliers donnés par des spécialistes de tous les horizons, comme l’expression corporelle, l’improvisation et le jeu lors de la première journée du festival.  

Thursday, May 15, 2014/Author: Étienne Gravel/Number of views (27662)/Comments (0)/
Destination Provence

Destination Provence

Immersion et dégustation pour dix étudiantes de l’Université de Regina

C’est en Provence, une région du sud-est de la France, que se rendront dix étudiantes et deux accompagnatrices du département de français de l’Université de Regina, du 13 au 29 mai prochains.

Thursday, May 15, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (20878)/Comments (0)/
Science et culture à l’école de Zénon Park

Science et culture à l’école de Zénon Park

Deux journées bien remplies!

Le lundi 14 avril, les élèves de l’école Notre-Dame-des-Vertus ont présenté un magnifique projet collectif. Les élèves de la maternelle à la 3e année racontent et chantent « La soupe aux pierres ». Un joli conte qui parle de débrouillardise et de partage. 

Thursday, May 15, 2014/Author: Amy-Valérie Olivier – CÉF/Number of views (23061)/Comments (0)/
Mathieu Racine : du restaurant à la garderie

Mathieu Racine : du restaurant à la garderie

Dossier petite enfance - Mai 2014

Originaire de l’Outaouais, Mathieu est un Chef cuisinier, un vrai! Pendant dix ans, il a touché à plusieurs cuisines, en commençant par la cuisine française pour laquelle il a une prédilection. À la Gard’Amis depuis mars 2013, il veille au bien-être des estomacs des petits et des grands.

Thursday, May 15, 2014/Author: Mychèle Fortin/Number of views (30442)/Comments (0)/
Foire du patrimoine régionale de Regina

Foire du patrimoine régionale de Regina

Des jeunes de 18 écoles étalent leur savoir

La Foire régionale du patrimoine s’est tenue à l’Université des Premières Nations, le jeudi 1er mai. Cet évènement réunissait les 103 projets des 125 élèves (4e à 9e année) de 18 écoles des 6 commissions scolaires suivantes : le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Prairie Valley, Regina Catholic, Regina public, South East Cornerstone et Holy Family.

Thursday, May 8, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (47267)/Comments (0)/

Une table ronde sur la petite enfance

Un service essentiel mais comment le financer?

Les programmes de la prématernelle sont aussi essentiels à la réussite des élèves qu’à la vitalité des communautés francophones en contexte minoritaire. Le défi, c’est comment en assurer leur financement à court, à moyen et à long terme. Ce sont les constats et les questionnements qui sont ressortis lors d’une table ronde sur la petite enfance, organisée par le Conseil scolaire fransaskois (CSF).

Thursday, May 8, 2014/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (28764)/Comments (0)/
Cercle communauté-université

Cercle communauté-université

Conjuguer action et réflexion

Jeudi 1er mai de 9 h à 16 h s’est tenu un cercle université-communauté sur le thème du développement communautaire fransaskois à l’Institut français (IF) de l’Université de Regina.

Thursday, May 8, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (30154)/Comments (0)/
Nouvelle directrice à l’Institut français

Nouvelle directrice à l’Institut français

À l’heure du postsecondaire francophone

Sophie Bouffard sera la nouvelle directrice de l’Institut français (IF) à partir du 1er juillet prochain. L’Institut était dirigé depuis septembre 2012 par madame Sheila Petty, suite au non renouvellement du contrat de l’ancien directeur, Peter Dorrington.

Thursday, May 1, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (25293)/Comments (0)/
RSS
First2627282930313335

 - Saturday 4 May 2024