Éducation en français des enfants de trois ans en Saskatchewan
La responsabilité remise aux aux CPE
Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) cessera d’offrir son service de prématernelle trois ans dès la fin du mois de juin 2014 dans ses écoles, à l’exception des trois communautés où il n’y a pas de centre éducatif fransaskois. Ce sont les centres éducatifs de la petite enfance (CPE) qui seront en charge de la gestion et de l’offre du programme des trois ans.
La conséquence de cette décision, qui prendra effet le 1er septembre 2014, est que désormais les familles devront payer pour la prise en charge de leur enfant de trois ans. Selon André Denis, président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), il n’y aura aucun impact sur la qualité des services car, d’une part, les éducatrices-eurs des CPE sont très qualifié(e)s et, d’autre part, celles-ci/ceux-ci suivront la programmation habituelle. L’offre de service sera la même. « Il s’agit du même programme Jouer, et explorer du ministère de l’Éducation, » indique Brigitte Chassé, agente à la petite enfance pour le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). L’offre de service pourrait même être meilleure puisque, selon madame Chassé, « les CPE ont des infrastructures adéquates, mieux adaptées. » Danielle Raymond, directrice de l’Association des parents fransaskois (APF) ajoute que ce sont parfois les mêmes éducatrices qui appliquent ce programme. « Elles ont juste changé d’employeur ».
L’argent et les choix
Le CSF est contraint d’avoir recours à des coupures faute de financement adéquat de la part du gouvernement. La décision de transférer aux CPE la responsabilité de l’éducation des enfants de trois ans permet d’assurer une éducation en français aux enfants, et permet d’éviter de supprimer des postes d’enseignants.
En ce moment, « des coupures sont obligatoires, mais une éducation de qualité est notre priorité. Nous ne voulons pas faire des coupures qui affectent les élèves, » explique André Denis. « Nous travaillons avec tous nos partenaires pour gérer cette situation au mieux. » Monsieur Denis rencontrera madame Sigur-Cloutier, présidente de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), la semaine prochaine. Cette dernière se questionne sur les suites de cette décision : « Nous sommes conscient de la situation financière du CÉF, mais on se questionne sur les conséquences de cette décision sur le reste des activités et programmes du conseil. Quoi d’autre risque d’écoper? »
Le Conseil scolaire fransaskois fait face à un gros défi, depuis fin juin 2013, où le gouvernement ne leur a pas accordé deux millions de dollars qui auraient dû compléter le budget. Le président, André Denis, reconnaît que tout le monde est très patient et il apprécie cette patience.
La PELEC, suivre l’exemple de l’Ontario et du Nouveau Brunswick
Le CSF travaille à sensibiliser le ministère de l’Éducation à ses besoins de fonctionnement. Il s’agit de leur plus gros défi. Le Conseil est en phase de négociation concernant la Politique d’encadrement linguistique et culturel (PELEC), qui est une feuille de route et un cadre de collaboration entre le CÉF, ses partenaires et le gouvernement. Cette politique s’inspire d’initiatives en cours en Ontario et au Nouveau Brunswick.
On parle d’une négociation qui pourrait s’étaler sur une année et demie. Les enjeux sont importants. La PELEC inclue la question des prématernelles trois et quatre. Le grand espoir du CSF est que le gouvernement va finir par reconnaître ses besoins en termes financiers, et que le financement obtenu à l’issue de ces négociations sera prévu sur le long terme et sera suffisant.
Le vrai défi de ce transfert de responsabilités sera la gestion du nombre de places. Certains parents craignent que les familles se tournent vers la majorité anglophone et qu’elles soient perdues pour la francophonie. Brigitte Chassé indique que le Conseil explore d’autres pistes pour répondre au mieux à ce défi.
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