Skip Navigation

Élection provinciale : une fransaskoisie divisée

Drapeau fransaskois et Assemblée législative de la Saskatchewan

Drapeau fransaskois et Assemblée législative de la Saskatchewan

Crédit : Daniel Paquet
La Saskatchewan tiendra une élection provinciale le 26 octobre prochain. Nous avons demandé à la communauté fransaskoise de présenter ses principaux enjeux politiques. Selon Wilfrid Denis, un sociologue ayant dirigé la Commission sur l'inclusion dans la communauté fransaskoise en 2005-2006, les enjeux varient selon la situation géographique -  nord ou sud, rurale ou urbaine - et selon les orientations politiques. « La Fransaskoisie est loin d’être homogène », prévient-il.

La communauté fransaskoise

Explorons d'abord l’origine du terme Fransaskois, popularisé au cours des années 1970. Le président de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), Denis Simard, œuvre pour la Fransaskoisie depuis quarante ans. Il souligne en premier lieu le travail accompli par la génération qui l’a précédé en défendant la langue au risque de mettre des vies en péril et de voir ses institutions persécutées. À cette époque, raconte-t-il, on parlait de Canadiens-français.

Avec l’influence des jeunes en immersion française, la communauté francophone de Saskatchewan a été amenée à réfléchir sur l’évolution de son accent et de sa culture. Puis, l’immigration s’est imposée. Ces bouleversements ont créé, rappelle Denis Simard, de grandes tensions qui ont mené à la création du terme Fransaskois, une appellation d’abord protectionniste qui s’est depuis ouverte au monde.

« On ne peut pas donner le nom de Fransaskois à personne, explique Denis Simard, on doit se le donner à nous-même ». Cette précision a mis fin, selon lui, à bien de la frustration chez ceux au profil atypique qui avaient le désir de s’associer à la communauté fransaskoise. Il donne en exemple une mère anglophone qui ne parle pas le français, mais qui s’est « battue » pour l’avancement des écoles d’immersion pour ses enfants.

Éducation : une évolution à pas de tortue

Selon Denis Simard, comme les jeunes représentent l’avenir de la communauté, les infrastructures scolaires restent un enjeu phare constant. Il accueille avec optimisme la décision rendue par la Cour suprême du Canada en juin dernier, fruit d’une saga judiciaire ayant duré plus de dix ans, en faveur d’une éducation britanno-colombienne en français équivalente à celle en anglais. Il confie cependant que la communauté fransaskoise aimerait éviter les recours juridiques pour obtenir de nouvelles écoles.

Santé : une progression lente mais positive
« Le gouvernement a depuis maintenant 14 ans une politique de service en français », indique Denis Simard. Comme c’est une politique et non une loi, précise-t-il, les secteurs des services sociaux, de la justice et de la santé peinent à l’appliquer.

La directrice générale du Réseau Santé en français de la Saskatchewan, Frédérique Baudemont, dénote une difficulté à identifier les professionnels de la santé pouvant offrir des services en français et à obtenir de l’information en français dans des délais équivalents à la majorité lors de circonstances particulières telle que la pandémie.

Les services offerts aux Fransaskois en milieu rural sont encore plus précaires, affirme-t-elle. Aussi, les aînés, qui forment plus de 50 % de la population fransaskoise, nécessitent plus de services en soins de longue durée et en transport public. Les nouveaux arrivants, eux, font souvent face à un manque de connaissance du système de santé, à de l’isolement et à une connaissance de l’anglais limitée. La santé mentale, ajoute-t-elle, est aussi un enjeu qui touche des gens de tout âge et pour lequel il n’y a aucun service offert en français.

Malgré tout, Denis Simard et Frédérique Baudemont s’accordent sur le fait qu’il existe un dialogue actif et plutôt prometteur avec le gouvernement à l’égard des défis de la communauté fransaskoise en santé.

Les Fransaskois et la politique

Selon Wilfrid Denis, d’autres enjeux politiques ressortent en culture, en économie et en environnement. De façon générale, en temps de crise, indique-t-il, la culture passe en dernier lieu. « Or, c’est la même chose pour les Fransaskois, renchérit-il. Peu de gens s’en préoccupent, sauf ceux qui sont actifs dans ce secteur. »

Il souligne également que les fermiers sont toujours préoccupés par les récoltes, le prix de leurs denrées et l’à-propos des efforts des gouvernements pour leur venir en aide, surtout en temps de pandémie. Il ajoute à ces préoccupations l’extraction du pétrole et son transport via les pipelines. « Les Fransaskois sont comme les autres électeurs, suppose-t-il, soit très divisés entre les pro et les anti-pipelines. »

« Les besoins sont très diversifiés et fragmentés tout comme les opinions et les options politiques, conclut Wilfrid Denis, ce qui divise le vote fransaskois et l’empêche d’avoir une force politique lors des élections ». Il y a peu de circonscriptions où le vote fransaskois peut avoir un impact, renchérit-il, comme ils votent selon des enjeux fort divers et selon leur préférence politique, rarement selon leurs besoins spécifiques en tant que Fransaskois.

Print
14508

Marie-Paule Berthiaume (Initiative de journalisme local – APF - Ouest)Francopresse

Other posts by Marie-Paule Berthiaume (Initiative de journalisme local – APF - Ouest)
Contact author

Contact author

x

La Grande Traversée

Une école de la vie

Transformés, c’est sans doute le mot qui revient le plus dans les commentaires des six élèves du Pavillon secondaire des Quatre Vents (PSQV) de Regina, qui ont participé à l’édition 2014 de La Grande Traversée (LGT) en Saskatchewan.

Thursday, May 29, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (24241)/Comments (0)/
Deux écoles saskatchewannaises se partagent 112 000$ de la Fondation Indigo pour l'amour de la lecture

Deux écoles saskatchewannaises se partagent 112 000$ de la Fondation Indigo pour l'amour de la lecture

Plus de 1,5 millions distribués aux écoles primaires dans le besoin

La Fondation Indigo pour l'amour de la lecture octroie des subventions du Fonds pour la littératie de 1,5 million de dollars à 20 écoles primaires dans le besoin.

Wednesday, May 28, 2014/Author: Anonym/Number of views (29443)/Comments (0)/
Un débat mal engagé et un mauvais choix pour le Canada

Un débat mal engagé et un mauvais choix pour le Canada

Le RESDAC se prononce sur le financement du développement des compétences

Le débat actuel concernant le financement du développement de l’alphabétisme et des compétences au Canada dérape. 

Monday, May 26, 2014/Author: Isabelle Salesse/Number of views (33676)/Comments (0)/

Méga-procès pour les écoles francophones en Colombie-Britannique

« Si on construit, les gens viennent »

C’est le Champ de rêve, version francophone hors Québec. Depuis 1982, un scénario semblable s’est déroulé dans plus de 130 collectivités francophones et acadiennes. Bâtissez l’école, disaient les parents, et vous verrez, les inscriptions y seront et les jeunes y resteront.

Friday, May 23, 2014/Author: Lucien Chaput (Francopresse)/Number of views (17605)/Comments (0)/
Les élèves de Debden voyagent à la Ville de Québec

Les élèves de Debden voyagent à la Ville de Québec

En novembre 2013, nous avons commencé à planifier notre premier voyage éducationnel à la Ville de Québec. Avec l'aide de nos parents, notre communauté et nos enseignants, nous avons commencé les collectes de fonds. Pendant les heures de classe, nous avons recherché les activités qui satisferaient nos résultats d'apprentissages de nos programmes d'études. Les billets d'avion étaient achetés, et avant qu'on le sache, on était parti! 

Thursday, May 22, 2014/Author: Diana Couture – École Publique de Debden/Number of views (23695)/Comments (0)/
Edward Simon, 1er finissant de l’école Sans-Frontières à Lloydminster

Edward Simon, 1er finissant de l’école Sans-Frontières à Lloydminster

L’histoire en marche

Le 23 mai prochain, Edward Simon deviendra le premier finissant de l’école Sans-Frontières de Lloydminster.

Thursday, May 22, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (25248)/Comments (0)/
Éducation en français des enfants de trois ans en Saskatchewan

Éducation en français des enfants de trois ans en Saskatchewan

La responsabilité remise aux aux CPE

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) cessera d’offrir son service de prématernelle trois ans dès la fin du mois de juin 2014 dans ses écoles, à l’exception des trois communautés où il n’y a pas de centre éducatif fransaskois. Ce sont les centres éducatifs de la petite enfance (CPE) qui seront en charge de la gestion et de l’offre du programme des trois ans.

Thursday, May 22, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (24430)/Comments (0)/
Aménagement linguistique en petite enfance

Aménagement linguistique en petite enfance

L'Ontario prend les devants

La petite enfance est d’une importance capitale pour les francophones et Acadiens des provinces et territoires à majorité anglophone. Et leur avenir pourrait être lié à l’adoption de politiques d’aménagement linguistique (PAL). L’Ontario prend les devants en petite enfance.

Thursday, May 22, 2014/Author: Lucien Chaput (Francopresse)/Number of views (24282)/Comments (0)/
Aménagement linguistique et culturel

Aménagement linguistique et culturel

Le Nouveau-Brunswick bonifie la vision éducative

Plusieurs organisations francophones au Nouveau-Brunswick saluent la Politique d’aménagement linguistique et culturel (PALC), lancée officiellement le vendredi 9 mai. Selon des représentants acadiens, il était temps que ce type d’aménagement se développe comme en Ontario.

Thursday, May 22, 2014/Author: Louis-Marie Achille (Francopresse)/Number of views (23947)/Comments (0)/
Le plaisir de jardiner... à l’école

Le plaisir de jardiner... à l’école

Un journaliste dans les tomates

Initiative originale à l’école d’immersion Massey, à Regina, où une vingtaine d’élèves ont appris à planter des tomates.

Thursday, May 22, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (22303)/Comments (0)/
Six élèves du Pavillon secondaire des Quatre-Vents (PSQV) de Regina vont traverser la Saskatchewan à vélo

Six élèves du Pavillon secondaire des Quatre-Vents (PSQV) de Regina vont traverser la Saskatchewan à vélo

Mardi 20 mai, six élèves de l’école secondaire Laval de Regina et six accompagnateurs se sont élancés à vélo de l’école Sans-Frontières de Lloydminster (CÉF) pour atteindre Bellegarde, le vendredi 23 mai. Ce parcours cycliste s’inscrit dans le cadre de l’évènement sportif La Grande Traversée (LGT), qui a débuté à Victoria le 12 mai dernier et s’achèvera à Québec le 13 juin prochain.

Tuesday, May 20, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (38366)/Comments (0)/
Dossier spécial Petite enfance 2014

Dossier spécial Petite enfance 2014

Mai, le mois de l’éducation de la petite enfance

Le 14 mai est la Journée d’appréciation des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance. Découvrez notre dossier sur la petite enfance. 

Thursday, May 15, 2014/Author: Mychèle Fortin/Number of views (27432)/Comments (0)/

Place de la petite enfance dans notre société

Dossier petite enfance - Mai 2014

Les jeunes parents qui arrivent du Québec sont toujours étonnés de découvrir ce qu’il leur en coûtera pour que leurs enfants puissent fréquenter un Centre de petite enfance (CPE) en Saskatchewan. Ils sont loin du 7 $ par jour rendu possible par le programme universel mis sur pied par le gouvernement du Québec, programme dont l'objectif premier est de permettre l'accès à un CPE, quel que soit le revenu familial. 

Thursday, May 15, 2014/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (25103)/Comments (0)/

L’animation culturelle dans les écoles

On apprenait récemment que le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) révisait plusieurs de ses programmes, dans le contexte de la crise financière qu’il traverse actuellement. Un de ces programmes est celui qui concerne l’embauche d’animatrices / animateurs culturels dans les écoles.

Thursday, May 15, 2014/Author: Michel Vézina/Number of views (24196)/Comments (0)/
Se sucrer le bec pour une bonne cause

Se sucrer le bec pour une bonne cause

Un souper pour moderniser les infrastructures de la Gard’Amis

Le vendredi 9 mai 2014, la communauté francophone de Regina honore le rendez-vous fixé par le Centre éducatif Gard’Amis au Bistro du Carrefour des Plaines. Le souper Cabane à sucre, organisé en collaboration avec l’Association canadienne française de Regina (ACFR), a pour de but de lever des fonds « afin de donner un coup de jeunesse aux infrastructures vieillissantes » de la seule garderie francophone de la ville reine. 

Thursday, May 15, 2014/Author: Luc Bengono/Number of views (29444)/Comments (0)/
RSS
First2627282930323435

 - Saturday 18 May 2024