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Émilie Dessureault-Paquette (EV)

Une leçon d’anthropologie à l’Université de Regina

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REGINA - Le monde est vaste et la diversité des savoirs et des cultures humaines l’est encore plus. C’est ce que nous a rappelé mardi dernier le Dr Wade Davis, un anthropologue de formation aux multiples chapeaux.

J’ai eu le plaisir d’assister à la conférence que le Dr Davis a donné dans l’auditorium de l’Education building de l’université de Regina le 27 janvier dernier. L’auditorium était rempli cette soirée-là et je crois que personne n’a été déçu. L’heure que M. Davis a utilisée pour parler fut un voyage à travers la connaissance, la tolérance, et la diversité. 

M. Davis vient de la Colombie-Britannique. Il a étudié un peu par accident l’anthropologie à Harvard. Étant à la fois photographe, cinéaste, chercheur et écrivain, M. Davis est un explorateur œuvrant pour la National Geographic Society et, à survoler sa vie, on se dit qu’Indiana Jones peut aller se rhabiller. La conférence était agrémentée de superbes photographies qu’il a réalisées lors de ses multiples pérégrinations à travers le monde.

La conférence, intitulée Forward Together, reprenait le propos de son dernier livre, The Wayfinders: Why ancient wisdom matters in the modern world, portait sur l’importance des savoirs ancestraux dans le monde actuel. Le discours de cette sommité de l’anthropologie voulait démontrer à quel point on a laissé tomber, à travers les méandres de l’Histoire et le discours scientifique moderne, toute la sagesse et la connaissance que l’humanité nous a léguées. C’est à partir de là qu’il avance le concept d’« ethnosphère », ce grand espace de l’héritage humain et du transfert des acquis et des connaissances d’une génération à l’autre. 

M. Davis est passé à travers beaucoup d’exemples pour illustrer son propos. Il a parlé de la diversité des langues humaines qui véhiculent des manières différentes de percevoir le monde (et que l’on est en train de perdre). Il a aussi parlé abondamment de la connaissance des plantes, des différents remèdes et effets bénéfiques qu’on peut y trouver et que l’on a appris à connaître par expérience, à travers des générations, et non par le biais de démonstrations scientifiques. M. Davis a donné aussi l’exemple des religions comme vecteurs de philosophies différentes, en nous rappelant notre méconnaissance de celles-ci, autant les plus connues que d’autres plus obscures.

M. Davis s’est porté à la défense des cultures, sans essayer de mettre l’une ou l’autre sur un piédestal mais plutôt de démontrer l’intérêt qu’il y a à creuser la complexité de la culture humaine. Il nous a aussi rappelé que l’anthropologie n’a pas pour but de fixer ou de figer une culture ou une autre, qu’elle n’est pas décorative et qu’elle n’est pas une accumulation de cultures et de savoirs figés dans l’espace et le temps, comme on le voudrait quand on part au bout du monde. M. Davis souhaite trouver un juste milieu entre l’apprentissage de nouvelles philosophies et de nouvelles sensations à travers le monde nouveau dans lequel nous vivons, et la connaissance des savoirs qui nous ont précédés. 

J’ai eu réellement l’impression, malgré l’espace relativement grand où nous étions, que l’étendue de ses connaissances ne pouvait définitivement pas tenir dans cette salle, tellement les choses que l’anthropologue avait à partager et à nous communiquer étaient complexes et étendues.

Je vous invite à aller visiter le site web de M. Davis pour en savoir plus sur son travail et ses multiples réalisations : www.daviswade.com Vous pourrez même y trouver un lien pour une vidéo montrant un extrait de sa conférence.

Pour la reconnaissance des Premières Nations

Lors de la présentation de la conférence, Vianne Timmons, la rectrice de l’Université de Regina, a souhaité la bienvenue au professeur Davis dans la zone du traité numéro 4, faisant référence au fondement de l’entente territoriale entre les Premières Nations et les nouveaux arrivants de la Saskatchewan. En d’autres mots, le territoire où nous sommes situés, d’un point de vue légal chez les Premières Nations, n’est pas la Saskatchewan telle qu’on la reconnaît sur une carte géographique, mais plutôt le territoire délimité par les traités numéros 4 et 6 dont il a été question lors de la conférence. Cela a permis de rappeler, par la même occasion, un pan important de l’Histoire qui a une importante signification pour certains, alors qu’il a été complètement oublié par d’autres. 

M. Davis s’est porté à la défense des Premières Nations en parlant du besoin de les reconnaître, de reconnaître leur résilience et la complexité de ces cultures que l’on connaît encore très mal. Il a dénoncé la mauvaise gestion des industries et de la destruction de l’environnement, en nommant des exemples concrets en Colombie-Britannique et en Alberta. Ce discours lui a valu des applaudissements chaleureux. Pour Davis, toutes les cultures ont quelque chose à dire et il est essentiel qu’elles soient entendues.

Un message d’inclusion et de collaboration entre communautés est donc ressorti de la conférence de M. Davis. On avait d’ailleurs spécifié, lors du mot de présentation, que des conférences comme celles-là contribuaient à promouvoir l’entente et le respect entre communautés. M. Davis nous a rappelé que nous avions tous à gagner dans le partage des connaissances des uns et des autres.

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