Skip Navigation
Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

Professeure suspendue à l’Ud'O : «deux principes à réconcilier», selon le recteur

LE DROIT (Ontario) – Le débat autour de la suspension d’une professeure de l’Université d’Ottawa pour avoir utilisé le mot «n**ger» continue de faire rage. Dans un message à la communauté universitaire, le recteur Jacques Frémont s’est prononcé pour la première fois lundi en affirmant entre autres que «liberté d’expression et droit à la dignité ne se contredisent pas».

Rappelons que, tel que révélé d’abord par La Presse la semaine dernière, la professeure à temps partiel à la Faculté des arts Verushka Lieutenant-Duval aurait prononcé le mot «n**ger» lors d’un cours virtuel, au moment où elle comparait la réappropriation du mot queer par la communauté gaie à celle de ce mot par la communauté noire, aux États-Unis.

Elle s’est par la suite excusée par courriel, mais il n’en fallait pas plus pour qu’elle subisse son procès en direct sur les médias sociaux et qu’on lui reproche d’avoir prononcé une insulte raciste.

L’histoire a fait couler beaucoup d’encre depuis et un groupe de 34 professeurs de l’UdO se sont entre autres portés à sa défense dans une lettre ouverte intitulée Libertés surveillées, acheminée aux médias vendredi. 

À lire aussi : Une trentaine de professeurs de l’UdO dénoncent le traitement reçu par une collègue

Lundi, le recteur et vice-chancelier de l’institution, Jacques Frémont, a ajouté son grain de sel en disant que l’équilibre entre la liberté d’expression et le «droit à la dignité» des étudiants noirs est difficile à maintenir, mais il estime que l’institution a bien agi dans ce cas-ci.

Il précise que «les membres des groupes dominants n’ont tout simplement pas la légitimité pour décider ce qui constitue une microagression». 

«Notre université a vécu depuis plus d’une année et demie des incidents racistes ou à caractère raciste. Nous sommes, comme bien d’autres universités, en train de prendre conscience des diverses manifestations de ce racisme systémique, bien ancrées dans nos façons de faire et nous avons pris l’engagement de travailler à remédier à la situation. Parmi les problèmes dénoncés, on trouve les agressions et microagressions dont sont régulièrement victimes des membres noirs ou racisés de notre communauté. Ce qui peut sembler banal pour un membre de la communauté majoritaire peut être perçu par plusieurs membres de la minorité comme étant profondément offensant», ajoute Jacques Frémont.

«Deux principes à réconcilier»

En référence à la lettre signée par la trentaine de collègues de Mme Lieutenant-Duval, M. Frémont affirme que «plusieurs ont tenté de réduire la question à une simple question de liberté d’expression et/ou de liberté académique».

«La question est beaucoup plus vaste puisque plusieurs membres de notre communauté considèrent que leur droit à la dignité a été atteint. Deux principes sont donc en cause et doivent être réconciliés et c’est ce à quoi la direction de la Faculté des arts s’est attachée en rencontrant les étudiants et en mettant sur pied une nouvelle section du cours pour celles et ceux ne souhaitant pas continuer leur cours avec l’enseignante en question», explique-t-il.

M. Frémont précise par ailleurs que Verushka Lieutenant-Duval est toujours à l’emploi de l’Université d’Ottawa, et «qu’elle est libre de continuer son cours, ce qu’elle a fait vendredi dernier, comme d’habitude, en bénéficiant de sa pleine liberté académique».

Lire l’article dans son intégralité sur le site du journal Le Droit

D’autres professeurs réagissent

Dans une lettre ouverte publiée mardi par Le Droit et intitulée «L’UdO bannit un mot : enseigner dans le champ miné de l’arbitraire», près de 600 professeurs de l’UdO et de partout au Québec affirment qu’en agissant ainsi, le doyen Kevin Kee «s’est attaqué non seulement à la liberté académique des professeur.e.s des études supérieures sur son campus, mais il a aussi abusé d’un pouvoir de coercition qui va dans le sens contraire du savoir et de la diffusion des connaissances».

«L’Université d’Ottawa se trompe de cible. On ne s’attaque pas au problème du racisme en punissant et en interdisant l’enseignement des mots, des œuvres et des auteurs qui, au contraire, le révèlent et le combattent explicitement. Comme l’a soutenu publiquement Dany Laferrière dans une entrevue pour France culture tout récemment, ce n’est pas le mot qu’il faut éliminer, mais l’intention dans l’usage : “Dans la bouche d’un blanc, n’importe qui peut l’employer. On sait quand on est insulté, quand quelqu’un utilise un mot pour vous humilier ou vous écraser. On sait aussi quand c’est un autre emploi”». 

«Il est urgent que les institutions d’enseignement supérieur se dotent d’une politique claire afin de protéger l’intégrité des connaissances et de ses passeurs, cela doit passer entre autres par la reconnaissance du droit au désaccord raisonnable et à celui du principe de charité. Car il est intenable d’être soumis à l’arbitraire d’une autorité morale usurpée et abusive. Le contexte social et le clientélisme ne peuvent prévaloir sur la connaissance et sa diffusion. Nous attendons que le doyen de la faculté des arts de l’UdO corrige publiquement ce grave précédent qui attaque de front la liberté académique, qui mine le champ des connaissances, de la recherche et de la véritable subversion», écrit le groupe.

Previous Article Course électorale au CSF: continuité ou changement ?
Next Article Débats corsés entre les candidats au poste de conseiller scolaire
Print
15473

Daniel LeBlanc e)t Julien Paquette (Le Droit)Francopresse

Other posts by Daniel LeBlanc e)t Julien Paquette (Le Droit)
Contact author

Contact author

x
Des élèves voudraient une heure de... 60 minutes

Des élèves voudraient une heure de... 60 minutes

SASKATOON - C’est une délégation de jeunes élèves de l’École canadienne-française de Saskatoon, qui a donné le coup d’envoi de l’Assemblée annuelle des électeurs du Conseil scolaire fransaskois.
Wednesday, February 4, 2015/Author: Michèle Fortin (EV)/Number of views (29554)/Comments (0)/
Assemblée annuelle du Conseil scolaire fransaskois : Une soirée bien tranquille

Assemblée annuelle du Conseil scolaire fransaskois : Une soirée bien tranquille

SASKATOON - Le vendredi 30 janvier, le Conseil scolaire fransaksois (CSF) a rencontré ses électeurs pour la première fois depuis le dépôt d’un rapport sévère de la vérificatrice provinciale et la fermeture annoncée de l’école Sans-frontières de Lloydminster.

Wednesday, February 4, 2015/Author: Mychèle Fortin (EV)/Number of views (34995)/Comments (0)/
La cause de la Commission scolaire francophone du Yukon entendue à la Cour suprême du Canada

La cause de la Commission scolaire francophone du Yukon entendue à la Cour suprême du Canada

La Cour suprême du Canada a pris en délibéré, le 21 janvier 2015, la cause qui oppose depuis plusieurs années la Commission scolaire francophone du Yukon (CSFY) au gouvernement du Yukon. Le litige repose sur les droits de gestion scolaire en contexte minoritaire.

Thursday, January 29, 2015/Author: Anonym/Number of views (32868)/Comments (0)/
Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise:  Comment se porte le français dans nos écoles?

Après 20 ans de gestion scolaire fransaskoise: Comment se porte le français dans nos écoles?

Rencontre avec un parent inquiet, mais optimiste

La Saskatchewan a bien changé depuis l’obtention de la gestion scolaire il y a 20 ans. Depuis deux décennies, l’épanouissement du Conseil des écoles fransakoises (CÉF) est évident. La gestion scolaire est-elle garante de la qualité de l'éducation française? Nous en avons discuté avec un parent de Regina qui a accepté de répondre à nos questions mais qui a préféré garder l'anonymat.

Thursday, January 29, 2015/Author: Mychèle Fortin (EV)/Number of views (233568)/Comments (0)/
Le Québec refuse d'appuyer les francophones minoritaires

Le Québec refuse d'appuyer les francophones minoritaires

La Commission scolaire francophone du Yukon devant la Cour suprême

J’ai appris avec stupéfaction la position du gouvernement du Québec devant la Cour suprême en ce qui concerne la gestion des écoles par les minorités francophones du reste du pays. En effet, par l’entremise de sa ministre de la justice, Stéphanie Vallée, Québec a signifié son refus d’appuyer des communautés francophones hors Québec. 

Thursday, January 29, 2015/Author: Jean-François Larose/Number of views (32248)/Comments (0)/
Turbulences dans les conseils scolaires francophones

Turbulences dans les conseils scolaires francophones

La CSFTNO se tourne vers la Cour suprême

La Commission scolaire francophone des Territoires du Nord-Ouest (CSFTNO) et l'Association des parents ayant droit de Yellowknife (APADY) viennent de subir un cuisant revers devant la Cour d’appel des TNO.

Tuesday, January 20, 2015/Author: Denis Lord (L’Aquilon) et Paul Mengoumou (Francopresse)/Number of views (32848)/Comments (0)/
Le 27 janvier est la Journée de l’alphabétisation familiale

Le 27 janvier est la Journée de l’alphabétisation familiale

À l'initiative d'ABC Alpha pour la vie Canada, la Journée de l'alphabétisation familiale a été introduite en 1999 et elle est célébrée le 27 janvier de chaque année. En plus de célébrer le plaisir de lire et d'apprendre en famille, cette journée est l'occasion d'intégrer l'apprentissage à sa routine familiale.

1/27/2015/Author: Collège Mathieu/Number of views (14731)/Comments (0)/
Deux enseignants québécois mieux outillés par un séjour en Saskatchewan

Deux enseignants québécois mieux outillés par un séjour en Saskatchewan

Bilan d'un stage de de l'ACELF de six semaines par deux étudiants de l'Université de Sherbrooke à l'école fransaskoise Mgr de Laval à Regina.
Thursday, January 15, 2015/Author: (ACELF)/Number of views (22795)/Comments (0)/
Lancement du Grand Quiz

Lancement du Grand Quiz

La Grande Dictée fait peau neuve!

REGINA - C’est le 7 janvier 2015 que le Collège Mathieu et Radio-Canada ont tenu une conférence de presse dans le but de présenter leur nouveau concept tant attendu, Le Grand Quiz.
Thursday, January 15, 2015/Author: Marie-Pier Boilard (EV)/Number of views (40741)/Comments (0)/

Rapport de la vérificatrice sur la gestion scolaire : Un besoin de rigueur

On attendait de pied ferme le rapport de la vérificatrice provinciale sur la gestion du Conseil scolaire fransaskois (CSF) et l’administration du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Jetons un coup d’œil sur certains éléments clé de ce document qui démontrent que les déboires financiers n’étaient pas dus qu’à un manque de financement. 

Thursday, December 11, 2014/Author: Jean-Pierre Picard (EV)/Number of views (28947)/Comments (0)/
Symposium des parents 2014

Symposium des parents 2014

REGINA - Plus de 100 personnes se sont retrouvées au Symposium des parents ce samedi 29 novembre à Regina. Sous le thème Trouver son équilibre!, l’Association des parents fransaskois (APF) présentait son évènement annuel.

Thursday, December 4, 2014/Author: Stéphanie Alain/Number of views (28462)/Comments (0)/

Une ouverture qui pourrait devenir une brèche

Je vois la dominance de l’anglais à une rencontre aussi importante que celle de Lloydminster comme un signal d’alarme. Qu’on se rappelle l’exemple de la Coopérative d’habitation Villa Bonheur à Saskatoon. Par souci de rentabilité, elle avait accepté d’accueillir des anglophones. Aujourd’hui, les rencontres de son conseil d’administration se déroulent en anglais uniquement.

Wednesday, December 3, 2014/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (25959)/Comments (0)/
Le CSF accepte les conclusions de la vérificatrice provinciale

Le CSF accepte les conclusions de la vérificatrice provinciale

 Il y a plus d’un an, le Conseil scolaire fransaskois a entamé un long processus de redressement, nécessitant la mise en place de pratiques de gestion financière et de gouvernance améliorées. Selon le CSF, ces pratiques vont dans le sens des recommandations exprimées dans le rapport qui a été rendu public aujourd’hui.

Wednesday, December 3, 2014/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (31417)/Comments (0)/
Rencontre sur l’avenir de l’école fransaskoise de Lloydminster : Des discussions presqu’uniquement en anglais

Rencontre sur l’avenir de l’école fransaskoise de Lloydminster : Des discussions presqu’uniquement en anglais

L'attrait des anglophones pour l'école fransaskoise est-il uniquement culturel et linguistique?

Grâce à la nouvelle stratégie numérique de la Société Radio-Canada, le grand public a pu assister par Webdiffusion à la rencontre qu’a organisée le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) avec les parents dont les enfants fréquentent l’école fransaskoise Sans-Frontières de Lloydminster. La direction du CÉF et le président du Conseil scolaire fransaskois ont voulu faire le point avec la vingtaine de participants sur la situation du financement de cette école dont la fermeture est sur l’écran radar avec son déficit annuel de 650 000$. 

Thursday, November 27, 2014/Author: Jean-Pierre Picard (EV)/Number of views (26695)/Comments (0)/
Conseils scolaires francophones: La démocratie scolaire en crise?

Conseils scolaires francophones: La démocratie scolaire en crise?

La participation électorale a chuté et des conseils scolaires en milieu minoritaire gouvernent sans l’intérêt du public. Un défi de légitimité s’annonce.

Thursday, November 27, 2014/Author: Anonym/Number of views (22439)/Comments (0)/
RSS
First2122232426282930Last

 - Sunday 17 November 2024