Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere Nouveau système d'abonnement
Francopresse

Il y a urgence d’agir en éducation postsecondaire en français

Quatre institutions
Crédit: Montage Francopresse

FRANCOPRESSE – Licenciement massif et disparition de programmes à l’Université Laurentienne, compressions au Campus Saint-Jean, régime minceur à l’Université de Moncton, budget à l’encre rouge à l’Université Sainte-Anne, réduction du financement à l’Université de Saint-Boniface : le portait n’est pas rose dans le secteur de l’éducation postsecondaire en français en contexte minoritaire. Loin de là!

Guillaume Deschênes-Thériault, chroniqueur – Francopresse 

Le financement de 121 millions $ annoncé dans le budget fédéral de lundi arrive à point, mais des annonces concrètes devront suivre sous peu. 

Les institutions d’un bout à l’autre du pays ne peuvent pas se permettre d’attendre plus longtemps pour un meilleur financement sans mettre en péril l’offre de formations en français, tant au niveau de la qualité que de la quantité de programmes disponibles.

Un secteur déjà fragilisé bien avant la pandémie

Les finances des institutions postsecondaires ont été affectées par la pandémie, mais ce secteur était déjà fragilisé bien avant la crise sanitaire, et ce notamment en raison d’un sous-financement chronique des universités et des collèges de la part des provinces. 

La situation s’est aggravée au cours des dernières années sous l’impulsion de gouvernements prônant une politique d’austérité budgétaire dans plusieurs provinces : l’Alberta (Campus Saint-Jean), le Manitoba (Université de Saint-Boniface), l’Ontario (Université Laurentienne) et le Nouveau-Brunswick (Université de Moncton). 

À cela s’ajoute un financement du gouvernement fédéral aux institutions postsecondaires en contexte linguistique minoritaire qui stagne depuis le début des années 2000.

Les exemples du Campus Saint-Jean et de l’Université Laurentienne illustrent à quel point les francophones sont particulièrement vulnérables lors de vagues de compressions budgétaires. 

Pourtant, en contexte minoritaire, les institutions postsecondaires contribuent de manière importante à la vitalité et au développement socioéconomique des communautés francophones, en plus de leur rôle dans la création, le partage et la diffusion de savoirs. Il s’agit de lieux névralgiques pour l’épanouissement et le rayonnement de la francophonie. 

Lorsqu’un programme en français disparait, les solutions se font rares. Bien souvent, les seules options pour les francophones sont de se tourner vers le secteur anglophone ou de quitter leur province. 

Des nouveaux investissements 

Le financement de 121 millions $ sur trois ans pour appuyer le secteur de l’éducation postsecondaire dans la langue de la minorité, annoncé dans le budget fédéral, apparait ainsi comme une bouée de sauvetage plus que bienvenue. 

Ces nouveaux investissements s’inscrivent d’ailleurs dans la même lignée que le document de réforme pour les langues officielles présenté en février dernier par la ministre Mélanie Joly, dans lequel le gouvernement fédéral s’engage à travailler en partenariat avec les gouvernements provinciaux et territoriaux pour protéger et appuyer les institutions clés à la vitalité des communautés, de même qu’à renforcer le continuum en éducation de la petite enfance au postsecondaire.

Il s’agit de tendances positives qui laissent espérer davantage de financements destinés spécifiquement à l’éducation postsecondaire dans le prochain Plan d’action pour les langues officielles en 2023. 

L’urgence d’agir

Toutefois, d’ici là, il y a urgence d’agir. Avec un budget fédéral à saveur électorale et les rumeurs d’élections automnales qui vont bon train, le financement annoncé cette semaine doit se rendre aux institutions plus tôt que tard. 

En cas d’élections anticipées, l’appareil gouvernemental tournerait au ralenti pour plusieurs mois, et certaines situations ne se prêtent pas à de tels délais. C’est notamment le cas dans le Nord de l’Ontario, où le secteur postsecondaire en français est à un point critique.

Le lien de confiance entre la Laurentienne et la communauté franco-ontarienne est rompu. L’ampleur des coupes effectuées lors du lundi noir illustre la place de seconde zone que réserve l’administration au français au sein de cette institution. 

L’option privilégiée par le Regroupement des professeurs francophones (RPF) est de transférer l’ensemble des programmes en français qui étaient offerts à la Laurentienne à l’Université de Sudbury. 

Pour ce faire, un soutien financier à court terme s’avèrera nécessaire pour préserver les programmes existants, dont la disparition a été annoncée, le temps de rendre possible cette réorganisation et d’envisager de possibles partenariats avec d’autres institutions postsecondaires, dont l’Université de Hearst et l’Université de l’Ontario français.

La situation est aussi particulièrement critique au Campus Saint-Jean, qui fait les frais des contrecoups des compressions draconiennes imposées aux universités par le gouvernement de l’Alberta. 

Ne pas attendre les points de rupture

L’aide consacrée au secteur postsecondaire ne doit pas se limiter aux moments de crise ; il faut aussi veiller à ce que les institutions ne se rendent pas à un point de rupture.

À titre d’exemple, à l’Université de Moncton, chaque budget de la dernière décennie est venu avec son lot de nouvelles compressions. Durant cette période, ce sont 88 postes de professeurs qui ont été éliminés, en plus d’une réduction du nombre total de cours offerts. 

Ce type de régime minceur n’est pas viable à long terme et compromet la qualité de l’offre à disposition des francophones. L’Université Saint-Boniface a aussi connu des budgets d’austérité au cours des dernières années. 

Certes, ces situations sont notamment attribuables aux choix effectués par les gouvernements provinciaux, du fait que l’éducation relève de leur compétence. Toutefois, lorsque l’engagement des provinces fait défaut, le gouvernement fédéral peut intervenir pour jouer un rôle de protection des minorités linguistiques en utilisant son pouvoir de dépenser. 

En parallèle, un travail devra tout de même être effectué pour en arriver à des ententes avec les provinces, ce qui risque de s’avérer particulièrement complexe dans certains cas.

Previous Article L’Afrique au programme de la Cité universitaire francophone de Regina
Next Article Révéler nos racines avec un nouveau guide pédagogique
Print
16538

FrancopresseFrancopresse

Other posts by Francopresse
Contact author

Contact author

x
Match de basket anciens vs nouveaux élèves de l’ÉCF

Match de basket anciens vs nouveaux élèves de l’ÉCF

Une activité intégrante organisée par l’AJF

SASKATOON - Un choc des titans a eu lieu au Pavillon Gustave Dubois le mardi 9 juin : un match de basket-ball opposant les élèves actuels et les anciens élèves de l’École canadienne-française (ÉCF). 

Thursday, June 18, 2015/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (35256)/Comments (0)/
Rencontre avec Miles Muri, directeur de deux écoles du CEF

Rencontre avec Miles Muri, directeur de deux écoles du CEF

“Je n‘ai pas de contrôle sur les affaires politiques, alors concentrons-nous sur ce qui est important pour vos enfants!” - Miles Muri

NORTH BATTLEFORD - Miles Muri a accepté de relever le défi d’assurer la direction de deux petites écoles du nord de la province, distantes d’une centaine de kilomètres : l’école Père Mercure de North Battleford et l’école Sans frontière de Lloydminster. 
Thursday, June 18, 2015/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (26846)/Comments (0)/

De plus en plus d'élèves font l'école à la maison depuis 5 ans

TORONTO - Les familles qui choisissent de faire l'éducation de leurs enfants à domicile sont de plus en plus nombreuses, indique une étude de l'Institut Fraser. 

Tuesday, June 16, 2015/Author: La Presse canadienne/Number of views (19710)/Comments (0)/
Le blogue chanté du Dr Horrible

Le blogue chanté du Dr Horrible

Une pièce innovante présentée par les élèves du Pavillon Gustave Dubois

SASKATOON -Pour les élèves de l’École canadienne-française secondaire, la fin de l'année scolaire c’est aussi le temps de présenter une nouvelle pièce de théâtre : ils ont ainsi interprété Le blogue chanté du Docteur Horrible les 2 et 3 juin derniers.

Thursday, June 11, 2015/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (32604)/Comments (0)/
Alexis Warren se démarque à la Dictée P.G.L.

Alexis Warren se démarque à la Dictée P.G.L.

Le jeune Fransaskois Alexis Warren a remporté le prix Provinces de l'Ouest et Territoires, dans la catégorie classe francophone, lors de la grande finale internationale de la Dictée P.G.L.
Thursday, May 28, 2015/Author: L'Eau vive/Number of views (28335)/Comments (0)/
Fête des finissants à l'école Valois

Fête des finissants à l'école Valois

Une soirée placée sous le signe de l'émotion

PRINCE ALBERT - Le 22 mai dernier, l’École Valois s’est parée de ses plus belles couleurs pour la fameuse fête des finissants.
Thursday, May 28, 2015/Author: Sandra Hassan Farah (EV)/Number of views (30717)/Comments (0)/
Collation des grades pour les finissantes du Collège Mathieu

Collation des grades pour les finissantes du Collège Mathieu

Le Collège Mathieu est heureux d’avoir tenu la collation des grades pour souligner les accomplissements et l’engagement réalisés par les finissantes de la cohorte 2015.

Thursday, May 28, 2015/Author: Collège Mathieu/Number of views (35094)/Comments (0)/
Charlotte Mabika, propriétaire d’une garderie en milieu familial à Saskatoon

Charlotte Mabika, propriétaire d’une garderie en milieu familial à Saskatoon

Mai est le mois de la petite enfance. Quand on pense aux garderies, c’est souvent les centres à la petite enfance qui nous viennent à l’esprit. Aujourd’hui nous allons découvrir une alternative à ces centres : les garderies en milieu familial.

Thursday, May 28, 2015/Author: Alexandra Drame (EV)/Number of views (46450)/Comments (0)/

Des parents veulent que leur association se prononce sur la situation des écoles fransaskoises

Le 12 mai dernier, un groupe de parents, dont je fais partie, a envoyé une lettre à la présidente de l'Association des parents fransaskois (APF). Dans cette lettre nous faisions part de nos préoccupations, notamment au sujet des coupures faites par le Conseil scolaire fransaskois (CSF) et des diminutions importantes des services.
Thursday, May 28, 2015/Author: Jean-Marie Allard (Courrier du lecteur)/Number of views (20350)/Comments (0)/

Mario Cyr reçoit le prix Edgar-Gallant 2015 pour l’éducation

Mario Cyr, ancien directeur général du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique, est le lauréat cette année du prix Edgar-Gallant pour sa contribution remarquable à l’essor de l’éducation en français en milieu minoritaire.

Thursday, May 21, 2015/Author: Francopresse/Number of views (19290)/Comments (0)/
Le Test d’Évaluation de Français (TEF) à l’Institut français de Regina

Le Test d’Évaluation de Français (TEF) à l’Institut français de Regina

Une participante raconte…

REGINA - L’Institut est devenu, il y a 3 mois, le premier établissement en Saskatchewan officiellement reconnu pour administrer le Test d’évaluation de français (TEF).

Wednesday, May 20, 2015/Author: Sandra Hassan Farah(EV)/Number of views (35209)/Comments (0)/
Transport scolaire et élèves francophones

Transport scolaire et élèves francophones

Le transport homogène dans les conseils scolaires francophones est-il constitutionnel ?
Wednesday, May 20, 2015/Author: Anonym/Number of views (34257)/Comments (0)/
Bilinguisme: les francophones et les anglophones invités à mieux se connaître

Bilinguisme: les francophones et les anglophones invités à mieux se connaître

Une belle initiative du club Rotary de Moncton

MONCTON - Dominic Cardy, chef du NPD au Nouveau Brunswick et Mathieu Wade, sociologue de l’Université de Moncton, ont partagé leurs points de vue sur la question sensible du bilinguisme lors d’un dialogue public au début du mois de mai au Collège Oulton de Moncton.

Wednesday, May 20, 2015/Author: Simon Delattre (Acadie Nouvelle)/Number of views (28350)/Comments (0)/
Foire régionale du Patrimoine à Regina

Foire régionale du Patrimoine à Regina

« Est-ce que les juges sont passés vous voir » ?

10 élèves de l’école élémentaire et secondaire de Monseigneur de Laval ont participé à cette belle foire sur l’histoire
Wednesday, May 20, 2015/Author: Claude Martel (EV)/Number of views (37620)/Comments (0)/
La Cour suprême et la Commission scolaire francophone du Yukon: la Cour d’appel a commis une erreur

La Cour suprême et la Commission scolaire francophone du Yukon: la Cour d’appel a commis une erreur

Retour à la case départ

La Cour suprême a rendu une décision unanime concernant le litige opposant la Commission scolaire francophone du Yukon au gouvernement territorial.
Thursday, May 14, 2015/Author: Pierre-Luc Lafrance (L'Aurore boréale)/Number of views (26302)/Comments (0)/
RSS
First1718192022242526Last

 - Wednesday 25 December 2024