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Bouquinerie Gravel : Sur la route depuis plus de 20 ans Bouquinerie Gravel : Sur la route depuis plus de 20 ans Quand s’en vient le temps des fêtes, on cherche des cadeaux originaux. A l’heure des tablettes, des jeux vidéos, des DVD... Wednesday, November 26, 2014 29868
Lauriers de la PME: L'entreprise saskatchewannaise Over the Hill... Lauriers de la PME: L'entreprise saskatchewannaise Over the Hill... Cette année, c’est l’entreprise saskatchewanaise Over the Hills Orchards qui s’est vu remettre le prix pour la... Thursday, November 20, 2014 26918
Lauriers de la PME 2014 : Dévoilement des entreprises finalistes Lauriers de la PME 2014 : Dévoilement des entreprises finalistes Ottawa – Le RDÉE Canada a divulgué le nom des 29 entreprises finalistes du concours des Lauriers de la PME 2014. Le... Thursday, October 16, 2014 18151
Thomas Chevalier : Jeune entrepreneur fransaskois Thomas Chevalier : Jeune entrepreneur fransaskois Employé de la société d’État Financement agricole Canada (FAC), Thomas Chevalier poursuit conjointement le... Thursday, October 16, 2014 26619
L'économie crée 74 100 emplois en septembre; le taux de chômage recule... L'économie crée 74 100 emplois en septembre; le taux de chômage recule... OTTAWA _ Le marché canadien de l'emploi a rebondi en septembre en créant 74 100 nouveaux postes, faisant reculer le taux de... Monday, October 13, 2014 25307
Un forum économique tourné « VERT » l’avenir Un forum économique tourné « VERT » l’avenir Le Conseil de la coopération de la Saskatchewan (CCS) a tenu un forum économique à l’hôtel Ramada de Regina les... Thursday, October 9, 2014 25422
Saturday, October 4, 2014 Un projet de piégeage du carbone lancé en Saskatchewan attire l'attention Saskpower a lancé son projet de piégeage et stockage du dioxyde de carbone, présenté comme le premier programme de la sorte à échelle commerciale au monde.
Friday, October 3, 2014 Ça décolle pour la Saskatchewan Les autorités aéroportuaires de Regina Saskatoon, Tourism Saskatchewan, Tourism Regina et Tourism Saskatoon s’unissent pour promouvoir la Saskatchewan comme destination touristique de choix.
Karen Olsen / Tuesday, April 27, 2021 / Categories: Horizons - Chronique littéraire Le piège parfait Crédit : dreamstime.com Extrait du roman en chantier « Les cendres du géant » de Karen Olsen Du pain doré, pour le petit déjeuner, c’était le piège parfait et j’y suis tombée à pieds joints, comme toujours. Le bruit des casseroles, des assiettes et des ustensiles qui s’entrechoquent et les bons parfums, émanant de la cuisine, arrivent toujours à me faire sauter hors de mon lit plus tôt que j’en ai l’habitude le samedi ou le dimanche matin. Les premières lueurs du jour sont pénibles pour moi. Conséquemment, je suis un être hirsute qui arrive à table comme une somnambule, les cheveux en bataille. Tout d’abord, vous devez comprendre que j’adore la pénombre, la nuit et les endroits sombres et que je ne reprends vie qu’au soleil couchant. Je suis un oiseau de nuit, mais cette expression plutôt péjorative désigne un fêtard qui comme certains oiseaux noctambules préfère vivre et chasser la nuit à l’instar des hiboux, d’où l’expression la tournée des grands-ducs. Mais ce n’est pas mon cas. Petite, je croyais appartenir à une famille de chauves-souris blanches, plutôt qu’à une famille d’humains. C’était du pain doré, quand grand-papa est entré à l’hôpital pour ne plus en ressortir et encore du pain doré, quand l’oncle Simon voulu nous annoncer son troisième divorce. C’est lui qui trompait Lynn, la dernière de nos nouvelles tantes que nous aimions beaucoup. Il a tout gâché. Pour un homme si brillant, il a une roche à la place du cœur. Au menu du pain doré, quand mes parents voulurent m’expliquer pourquoi j’étais si différente des autres enfants de ma classe. Je suis blanche comme neige, le fantôme de la famille, une albinos. Plus précisément, je suis atteinte d’albinisme, une maladie génétique extrêmement rare, un cadeau de mes parents. Par chance, je vis à Regina. Si j’avais eu le malheur de naître ailleurs, mon sort aurait été tout autre. Récemment, j’ai lu dans une revue d’anthropologie de papa que certaines ethnies croient que les albinos sont les enfants du diable ou des sorciers. À cause de ces superstitions, ils subissent toutes sortes d’exactions liées à leurs pouvoirs maléfiques ou bénéfiques. Pire encore, ils sont souvent victimes de sacrifices humains. L’article expliquait que l’ignorance engendre la peur, les préjugés, l’exclusion et quelquefois la violence. Cette différence et cette rareté font d’eux des porte-bonheurs, une bénédiction ou tout le contraire, un signe de malheur. Certaines légendes mystico-religieuses vont même jusqu’à prétendre que les albinos ne meurent jamais, mais qu’ils disparaissent simplement. Ici, parmi des milliers de gens, je passe presque inaperçue. Pourtant, il arrive qu’on me dévisage dans l’autobus. Parfois, les passants s’arrêtent pour m’examiner à travers la vitrine d’un café que je fréquente avec mes amis. Quand je les dévisage à mon tour, ils baissent les yeux et passent leur chemin. Dans la rue, on se retourne sur mon passage. Je n’ai pas des yeux derrière la tête, mais je sens leur regard. Par moments, j’aimerais disparaître ou être balayée par le vent comme un nuage, mais trop souvent je suis de brume. J’ai les cheveux blancs, des iris bleus limpides et des pupilles à reflets rouges, plus ou moins visibles. Ma peau pâlichonne est le résultat d’un déficit en mélanine, une pathologie incurable, selon les médecins. Alors le bronzage est hors de question. Imaginez un homard ébouillanté, en costume de bain fluo sur une serviette de plage au motif de flamants roses, si par malheur je passais plus de cinq minutes sous les chauds rayons du soleil. Je n’ai donc jamais eu le bonheur de construire des châteaux de sable sur la grève. Mes forteresses imaginaires habitent mes livres. Là, en toute sécurité, je peux rêver à la mer. Aux yeux de mes parents, de mon frère et de ma petite sœur qui sont « normaux », je suis moi aussi « normale ». Ma famille m’appelle Lapin, comme on donnerait le sobriquet de « petit crapaud d’eau douce » à un enfant, en signe d’affection. J’ai quinze ans, je suis musicienne et première de classe. Je fais du sport comme tout le monde, de préférence à l’intérieur. Mais, si j’avais eu le malheur de naître cent ans plus tôt, serais-je devenue une bête de foire tout comme le géant Beaupré ? Qu’est-ce que nos parents allaient nous annoncer ce matin ? Print 16005 Tags: extrait de livre Karen OlsenKaren Olsen Other posts by Karen Olsen Contact author Comments are only visible to subscribers.