Horizons

Chronique littéraire publiée dans l'Eau vive

Michel Clément

Histoire sans Histoire

Le soleil s’éteint

La Lumière s’éloigne

Seul dans mon coin

Le noir me gagne

 

J’ai l’esprit vide, le corps démuni

J’entends des sons, des bruits

Je vois des lignes futiles et imprécises

Qui se forment dans mon esprit

 

J’ai le vague sentiment, de ne plus être présent

Que mes yeux voient plus loin que le temps

 

Un mur se construit et me sépare

Le maçon à son œuvre cruelle

Ne cherchez point, ne trouvez rien

Car en béton armé, nous sommes tous transformés

 

Le spectre des champignons se lève à l’aube

Imprécis, sans sursis

Les hommes se perdent au lointain

L’hiver gronde au dehors, est-ce que l’été s’en vient

 

Question futile, presque imbécile

Mais que nos enfants auront à vivre

S’ils ont au moins la chance de survivre

 

Dans les nuages l’atome se baigne

Dans les flots pourris la vie se meurt

Ô réponse tant attendue, gravée sur un mur

Que les militaires ont effacée, sous la mitraille des condamnés

 

La sentence est levée

Et la corde prête à tomber

Un enfant naît des cendres et veux faire oublier

Et veux faire oublier.

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