S’étendant sous un ciel ouvert : La topographie diversifiée de l’imagination littéraire dans l’Ouest et le Nord canadiens
Lyne Gareau
Lyne Gareau
Lyne est la représentante du Regroupement des écrivain·e·s du Nord et de l’Ouest canadiens sur le comité d’édition d’À ciel ouvert.
Photo : Courtoisie
La géographie.
Ça commence dans une grande plaine. La plaine de tous les possibles.
Qui s’étale à l’infini, comme une courtepointe de pages blanches.
Et puis un vol, une nuée de récits viennent s’y poser un à un.
Tout d’abord, l’escadrille des Franco-Manitobains.
J.R. Léveillé nous entraîne, en compagnie du critique d’art Bernard Mulaire et du dramaturge Guy Gauthier, ailleurs dans le temps, jusqu’à La Factory d’Andy Warhol. Dans La Géographie des chances, Sébastien Gaillard nous fait tout doucement voyager entre le nomade et le sédentaire, entre le corps, l’esprit et l’écriture. De son côté, Louise Dandeneau présente Je me cache, un poème écrit au cours de la pandémie. On tendra la main et le cœur vers la personne qui s’y terre.
À leur tour, les textes de deux Franco-Albertaines atterrissent sur la plaine balayée par le vent.
Dans Lettres du chemin, Marie Carrière nous invite à circuler de l’écoanxiété au confluent du tourisme, de la consommation, de la laïcité, du temps et du langage scientifique. Parallèlement, Zoong Nguyên nous offre L’endroit idéal pour grandir, une histoire d’itinérants à la recherche d’un chez soi inspirée par son enfance au Viêt Nam avec ses grands-parents.
Parfumée de cèdres et de mer, une envolée acheminée par des Franco-Colombiens vient à son tour toucher le sol de la plaine.
Dans À l’ouest, l’Eden, une rencontre avec un agent frontalier enclenche une réflexion sur le sens de « home » chez Mélanie Fossourier qui avoue « habiter à huit mille kilomètres de chez elle ». Quant à elle, Michèle Rechtman Smolkin nous amène à la pointe extrême du continent, au bord du Pacifique, dans un écrin de verdure où se cache un village dénommé Klahamin (Le Sanctuaire). Mais ne laissez surtout pas ce nom enchanteur vous berner… D’autre part, Serge Ben Nathan, Le Géographe du cœur, nous propose un voyage dans la cartographie émotionnelle de l’exil. Nous vous invitons également à planer avec La Chouette surréaliste de Joëlle Boily. Inutile d’en dire plus, il vous faudra de vous-même découvrir cet univers volatile.
Finalement, car ils ont voyagé de très loin, les mots franco-yukonnais viennent rejoindre cette joyeuse courtepointe.
Inspirée par son expérience de pilotage dans le ciel canadien, la Géographie personnelle d’ioleda constitue un hommage à son pays d’accueil. Dans D’une Toundra à une autre, Amélie Kenny Robichaud a, par ailleurs, voulu capturer la dualité de ces lieux extrêmes où la beauté et la fragilité se mêlent dans un équilibre délicat. Dans Le Peuple du train, Gaël Marchand nous fait le récit d’un voyage à travers le Canada où les rencontres avec les passagers, le défilement des paysages et les arrêts en gare se fondent en une traversée intemporelle.
Et voilà.
C’est la fin d’un long voyage.
De leurs imaginés à votre imaginaire, le périple a pris fin, les textes se sont posés.
Ils clignotent maintenant sur votre écran.
N’attendent plus que votre regard.
Bientôt, la géographie des écrivains et écrivaines se fera vôtre.
Les Fransaskois les ont accueillis à bras ouverts.
On pourrait même dire… À ciels ouverts.
Et encore…
À ciel ouvert.
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