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Un nouveau et départ pour la David Baudemont

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L’auteur fransaskois David Baudemont a publié fin mars Départs aux Éditions de la nouvelle plume (ÉNP), redonnant ainsi ses lettres à un texte qui a d’abord vécu dans l’univers théâtral communautaire grâce à la Troupe du Jour il y a une dizaine d’années. Le mythe de l’éternel retour est enfin bouclé dans un livre à la fois intimiste et humaniste.

Départs est toujours d’actualité malgré ses années. Avec cette version littéraire de la pièce de théâtre communautaire du même nom produite par la Troupe du Jour de Saskatoon en 2010, David Baudemont replonge le lecteur dans un passé proche où les personnages n’ont pas pris une ride sur la page.

« La production a été très variée et très remarquée. C’était aussi le début des acteurs bilingues et Denis Rouleau, le directeur artistique de la Troupe du Jour de l’époque, avait décidé de présenter la pièce ailleurs qu’à la Troupe, ce qui a généré un grand succès », se souvient David Baudemont.

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Départs est publié aux Éditions de la nouvelle plume (ÉNP) par David Baudemont Crédit : Courtoisie des ÉNP

Le mot avait rapidement pris vie pour s’incarner sur scène grâce au jeu d’une quinzaine d’acteurs communautaires, de tous âges, dirigés par le metteur en scène fransaskois David Granger.

Jamais trop tard

« C’est un projet auquel je tenais beaucoup. Je le vois comme un rattrapage. Plusieurs maisons d’édition se sont assises dessus pendant des années », regrette David Baudemont qui se dit toutefois heureux d’avoir pu rendre à César ce qui appartient à César en réanimant les histoires de ses personnages.

L’écrivain d’origine française, bien enraciné dans sa fransaskoisie d’adoption, également artiste et thérapeute en arts visuels, s’est naturellement inspiré de photographies pour peindre, de sa plume, des personnages qui habitent son imaginaire.

« C’est une galerie de portraits qui m’ont inspiré ces histoires. Des jeunes, des moins jeunes, toutes sortes de parcours de vie. Le thème du multiculturalisme me trottait aussi dans la tête, et finalement celui du départ s’est imposé à moi. »

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Une symbolique proche de l’auteur, lui-même immigrant, ayant trimbalé ses valises à droite à gauche dans son ancienne carrière de géologue. Comme les deuils, petits et grands, que l’on fait dans une vie, le « départ » pour David Baudemont revêt de multiples facettes.

Des gitans aux adolescents

Donner une voix authentique à différentes langues et cultures, voilà le défi auquel s’est confronté l’écrivain. « C’est un exercice très intéressant et je crois avoir réussi pour certains textes à me mettre dans la peau et la langue des personnages », relate humblement l’auteur.

L’histoire mène à la rencontre d’une jeune Africaine déchue qui doit quitter son pays, de jeunes adolescents fransaskois qui, le temps d’une soirée, refont le monde de leurs rêves, tantôt en anglais, tantôt en français, en « franglais », cette langue colorée et créole à cheval entre deux cultures, ou encore d’une gitane, sédentarisée, qui se languit de reprendre la route.

Il y a aussi Émile qui ouvre et ferme le recueil de nouvelles, de l’âge tendre à l’âge mûr. Le portrait juré craché de l’auteur qui lui fait perdre son cerf-volant et par là même l’illusion de l’éternité des lieux en lui faisant comprendre que le départ arrivera comme un coup de vent prémédité.

Si les paroles s’envolent et les écrits restent, les mémoires aussi. Cependant, aucune trace visuelle de la pièce n’a pu être retrouvée, sans doute perdue dans les archives de la Troupe du Jour. Ce nouvel ouvrage est donc l’occasion de renouer avec un présent porté par les vestiges du passé.