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Éducation fransaskoise : le navire ne prend plus l’eau, mais sait-on où il va?

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Balises

L’Assemblée annuelle des électeurs du Conseil scolaire fransaskois était plutôt calme cette année. Je me suis surpris à m’ennuyer des joutes verbales de l’année dernière.

Lors de l’AGA de 2014, le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) était en pleine tempête financière, des coupes sévères venaient d’être faites, et tout laissait croire que ce n’était pas fini. Les colonnes de chiffres inquiétaient les parents et ceux-ci l’avaient fait savoir. L’électricité de cette assemblée a sans doute contribué à sortir nos dirigeants scolaires de leur torpeur. Tout au long de l’année, ils ont su prendre des mesures qui nous rassurent aujourd’hui. 

On sent que l’équipage a repris le contrôle du navire. Le déficit n’a rien pour faire dresser les cheveux sur la tête, on prévoit un budget équilibré cette année et on parle même d’effacer la dette. La confiance semble revenue chez les parents et on n’entend plus les voix s’élever.

Et pourtant... Il n’y a pas que l’aspect financier de nos écoles qui devrait être une source de préoccupations. La qualité de l’éducation devrait être au cœur des débats. 

Le rapport annuel du CÉF souligne que les résultats en français (écriture et lecture) des élèves sont bien en-deçà des objectifs visés. Dans ce contexte, on s’étonne que lors de l’AGA, la seule question sur le contenu pédagogique ait porté sur l’abolition du cours d’espagnol à Saskatoon.

D’ailleurs, si vous me permettez une parenthèse sur le sujet, je m’explique mal qu’une école fransaskoise investisse de l’énergie à organiser un voyage dans un pays hispanophone. Il me semble que dans la perspective de construction identitaire, la découverte d’un pays où tout se passe en français aurait un effet plus constructif. Les plus vieux m’ont souvent parlé de l’impact des voyages SEV (Saskatchewan étudiante voyage – de 1968 à 1980) qui permettaient à de jeunes Fransaskois de passer quelques semaines dans un environnement francophone. Ils en revenaient avec leur francophonie gonflée à bloc. (Fin de la parenthèse) 

Il y a maintenant toute une génération de Fransaskois qui a passé à travers le système scolaire. Comment se fait-il que lorsque nos organismes ont besoin de ressources humaines maîtrisant le français, ils doivent presque toujours faire appel à des gens d’ailleurs?

N’est-ce pas justement parce que la confiance est revenue dans la gestion de nos écoles que le moment aurait été propice pour aborder les questions de fond sur l’éducation? Le navire ne prend plus l’eau alors on retourne dans nos cabines sans se soucier de la destination?