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Concentration en accès à la justice

Les pieds sur la Terre Ferme

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À la manière des marins qui s’exclament « Terre ferme ! » pour exprimer leur joie de rejoindre le continent après un long voyage, la famille Campagne s’est réunie les 24 et 25 juillet pour sa traditionnelle traversée musicale d’été, en toute virtualité une nouvelle fois cette année.

Les terres natales s’étalant à perte de vue ont des allures d’océan vallonné, autant de vagues sur lesquelles ont navigué les airs d’un festival fermement enraciné. Des notes de blues, folk et gospel qui se sont échouées au gré des vents sur les plages des plaines du sud de la Saskatchewan, en plein cœur de l’oasis familiale.

Après 14 ans, Terre Ferme n’a pas dit sa dernière parole et continue de rassembler les talents familiaux et amicaux autour d’une grange, devenue emblématique, transformée pour l’occasion en salle de spectacle. Une scène mi-virtuelle, mi-présentielle sur laquelle ont chanté leurs retrouvailles.

Du direct… à distance

« Le festival était 100 % famille encore cette année, une vingtaine de membres en tout qui ont tous participé au spectacle, de la musique à la photographie en passant par la production audio et vidéo », se réjouit Andrée Forest, coordonnatrice de l’événement, venue spécialement du Manitoba avec sa mère, Aline Campagne.

Pour cette année hors normes, toutes les présentations ont été préenregistrées, montées puis diffusées au cours de la fin de semaine. Les talents, la créativité et l’imagination ne manquent heureusement pas à la famille qui a dû composer avec les aléas du « direct à distance ». Un véritable casse-tête logistique que le clan Campagne a pu savourer en famille.

« Nous avons découvert la vidéo des spectacles en même temps que tout le monde. C’était vraiment spécial de voir les réactions et de profiter de ce moment différemment. D’habitude, on est toujours tiraillés dans plusieurs directions, mais là, on a pu passer plus de temps ensemble », remarque Andrée Forest.

Des paysages et des personnages

Les retrouvailles font toujours partie de la programmation du festival. Les liens familiaux sont à l’avant-scène, agrémentés des liens amicaux forgés au fil des ans, témoignant de la longue appartenance de la famille Campagne à un riche héritage musical, régional et agricole.

« Les artistes qui se produisent sont proches, il y a une connexion avec la famille, explique Andrée Forest. C’est un beau mélange de générations et il y a toujours de belles surprises. C’est aussi une occasion de faire découvrir la région et de mettre la ferme en valeur », poursuit-elle.

Cette année n’a pas dérogé à la magie musicale et des centaines de spectateurs virtuels se sont laissés charmer par les mélodies, notamment de Zachary Richard de la Louisiane, Sheena Rattai du Manitoba, Willows du Québec, Connie Kaldor de la Saskatchewan ou encore Hart Rouge et Folle Avoine, ainsi que par le vibrant hommage rendu à la regrettée Carmen Campagne, disparue en 2018.

Un pèlerinage familial

Et si toutes et tous ont prêté leurs voix, Aline Campagne a littéralement mis la main à la pâte de la scène à la cuisine aux champs, en passant par le jardin. « Quand on vient ici, on s’occupe aussi de la ferme et il y a beaucoup de bouches à nourrir, alors on est pas mal occupés en cuisine ! », s’exclame l’aînée de la famille.

Terre Ferme est loin d’avoir été dénaturé malgré sa longévité et sa popularité grandissante qui pouvait se traduire par plus de 400 visiteurs au cours d’une fin de semaine. 

L’esprit familial, communautaire et convivial de l’événement est l’un des nombreux héritages d’Émile et Marguerite Campagne : « Notre père disait cette phrase qui nous a tous marqués : "C’est important de mettre du beau dans le monde". C’est un peu ça la raison d’être du festival et pourquoi on revient tous année après année », raconte Aline Campagne.

La générosité au rendez-vous

Beauté a également rimé avec générosité cette année et une partie des revenus engrangés seront remis à la First Nations Child & Family Caring Society qui « fait un travail extraordinaire et essentiel auprès des familles autochtones », comme le souligne Andrée Forest. 

La participation virtuelle aux spectacles était gratuite, mais les gens pouvaient faire un don au moment de réserver leur billet. La période de don a d’ailleurs été prolongée jusqu’au 8 août pour permettre de récolter le plus de fonds possible.

Andrée Forest précise que les terres de la ferme familiale sont situées dans la région couverte par le Traité no 4, et qu’il était donc tout naturel pour eux de mener cette action en faisant appel à la générosité des festivaliers.

Malgré la sécheresse environnante qui a poussé plusieurs agriculteurs de la région à mettre leur champ en foin, l’édition 2021 de Terre Ferme a été rafraîchissante et inspirante, de quoi donner encore beaucoup d’eau et de beauté aux retrouvailles de l’an prochain.

Pour faire un don et visionner Terre Ferme : http://www.farmfesterreferme.ca/index.html