Skip Navigation
Bon 36366
Anonym
/ Catégories: Société, Santé

L’aide médicale à mourir

Apprendre à travailler avec la peur

Paul-André GauthierL’aide médicale à mourir : le projet de loi fait consensus au Québec et les libéraux fédéraux l’ont ajouté à leur plateforme. Ce qui n’empêche pas un infirmier ontarien de faire campagne pour promouvoir l’aide médicale à vivre dans la dignité jusqu’à la fin.

Paul-André Gauthier a écrit aux députés de l’Assemblée nationale, le 18 février, leur demandant de ne pas adopter le projet de loi 52. L’infirmier à la retraite et consultant en soins palliatifs tente d’expliquer que « l’assistance médicale au suicide » n’est pas la bonne solution.

« Dans 22 ans de carrière, résume le soigneur, j’ai rencontré deux patients seulement qui ont clairement demandé de mourir. L’un d’eux suivait des traitements très agressifs pour un cancer de l’estomac, il vomissait tout le temps. C’était de l’acharnement thérapeutique, des traitements très souffrants qui ne finissaient pas.

« Je lui ai expliqué qu’il avait le choix d’arrêter les traitements, rappelle Paul-André Gauthier. Il a fini par prendre cette décision, sachant qu’il allait vivre ses derniers moments. Et on a trouvé une façon de le soulager de sa nausée. Deux semaines plus tard, je lui ai demandé s’il voulait encore mourir. Il m’a dit qu’il se sentait mieux. »

Environ 80% des Canadiens seraient en faveur de l’aide à mourir dans la dignité. Mais ils seraient tout autant à ne pas avoir accès à des soins palliatifs. « Certains professionnels ne disent pas la vérité à leurs patients et prennent les décisions à leur place, souligne le consultant. Ça les empêche de se préparer à mourir.

« La déception est grande, affirme l’ex-professeur du Collège Boréal. On leur dit qu’ils vont guérir, alors que le taux de succès n’est parfois que de 5%. C’est un manque de professionnalisme. Ils ne savent pas ce qui leur arrive et ils ne voient pas d’autre choix que d’en finir.

« Ce qu’on fait aux soins palliatifs, assure-t-il, c’est qu’on a des échanges très francs avec les patients sur leur diagnostique et sur la phase terminale. De savoir ce qui se passe, ça les rassure. On travaille avec eux, on trouve des façons de les soulager. On ne les aide pas à mourir mais à vivre jusqu’à la fin dans la dignité. Certains nous disent que leurs derniers mois ont été les meilleurs de leur maladie. »

Le projet québécois prévoit un choix ultime pour les patients en fin de traitement. Lorsque certaines conditions sont réunies (aptitude à consentir, maladie grave et incurable, souffrance extrême), ils peuvent mettre fin au traitement et demander qu’on termine activement leur souffrance.

Paul-André Gauthier croit que le débat canadien pourrait tenir davantage compte du témoignage du terrain. « Ça devrait être la norme. Des gens comme nous, on sait que lorsqu’on prend le temps de s’asseoir avec les malades, ils nous demandent toujours de mieux les accompagner. Si on les laisse seuls, c’est là qu’ils demandent de mourir. À part les grands dépressifs, peu de gens veulent mourir. »

Le consultant de Sudbury préconise une implantation de soins palliatifs sur une plus grande échelle, en commençant par la formation des professionnels. « Quand j’ai commencé mes études d’infirmier, j’ai pris un cours en soins palliatifs. Ça m’a frappé ce qu’on peut accomplir avec les patients. On travaille sur ses peurs à soi quand on prend ces formations-là.

« Quand je m’assoie avec un malade, ajoute l’infirmier, je ne sais pas ce qu’il va me dire. Je suis prêt à écouter. Il y a de l’anxiété, c’est normal. Je n’ai plus peur maintenant, j’ai assez d’options à lui proposer.

« Aux soins palliatifs,

conclut-il, les discussions sur la mort, ça commence très tôt dans le traitement. Alors quand le docteur lui dit : va t’en chez vous, on ne peut plus rien faire pour toi, on lui dit : on va être là, nous autres, on va t’aider jusqu’à la fin. »

 

Imprimer
23652

Contacter l'auteur

x
Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Quand on l’attaque, la francophonie contre-attaque

Le Franco (Alberta) – L’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) promet une phase II de la campagne «Sauvons Saint-Jean» dès la rentrée. L’appel à des manifestations et une action en justice sont sur la table. 

24 août 2020/Auteur: Geoffrey Gaye (Le Franco)/Nombre de vues (17489)/Commentaires (0)/
Rentrée scolaire : des parents se confient

Rentrée scolaire : des parents se confient

Une rentrée sous le signe de la fébrilité et de la solidarité

À quelques semaines du jour J, beaucoup d’interrogations subsistent. Tantôt confiants, tantôt inquiets, plusieurs parents fransaskois se sont confiés à l’Eau vive.

20 août 2020/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (14772)/Commentaires (0)/
Dans ce temps-là !

Dans ce temps-là !

À l’époque où j’étais élève à la fin de l’élémentaire, quand arrivait le mois de juin, nous étions assez intenables dans les classes... La fête de la Saint-Jean-Baptiste marquait le début des vacances estivales. Les classes s’étaient terminées la veille et on avait vidé nos pupitres. Plus de devoirs. Plus de leçons. 

16 juillet 2020/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (20862)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Les Fransaskois obtiennent enfin une nouvelle école

Après plusieurs années d’attente et une entente de principe avec le gouvernement de la Saskatchewan qui tardait à se concrétiser, une nouvelle école primaire francophone verra finalement le jour dans la capitale provinciale.

13 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (26139)/Commentaires (0)/
Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Immersion : Cinquante ans d’une formule éprouvée

Le tout premier programme d’immersion en Saskatchewan est apparu à Saskatoon en 1968. Cinquante ans plus tard, ils sont plus de 16 500 à travers la province à se retrouver sur les bancs du programme qui fait de plus en plus d’adeptes.

8 juillet 2020/Auteur: Lucas Pilleri, avec les informations de Diane Lacasse/Nombre de vues (23754)/Commentaires (0)/
Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Un jardin communautaire à l’école Mgr de Laval à Regina

Produire local, le nouveau défi des francophones de Regina

REGINA - LAssociation canadienne-française de Regina a inauguré son tout premier jardin communautaire le 15 juin dernier sur le terrain de l'École Mgr de Laval.

1 juillet 2020/Auteur: Leslie Diaz – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (28822)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Les Fransaskois applaudissent la victoire des parents franco-colombiens en Cour suprême

Après 10 ans de lutte judiciaire, la Cour suprême du Canada a tranché en faveur des parents franco-colombiens. Cette décision historique a été chaudement saluée par la communauté fransaskoise.

29 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (25035)/Commentaires (0)/
L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

L’histoire de la fransaskoisie narrée aux jeunes

Ateliers scolaires Gardiens de lys'toire par la Société historique de la Saskatchewan

À travers sa série d’ateliers pédagogiques, la Société historique de la Saskatchewan (SHS) donne vie à l’histoire dans la salle de classe des écoles de la province. 

28 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF/Nombre de vues (25515)/Commentaires (0)/
La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

La pandémie risque de nuire à la francophonie des universités

Les universités francophones du pays misent sur l’inscription d’étudiants internationaux. Les mesures sanitaires en place affecteront directement les inscriptions.

14 juin 2020/Auteur: André Magny (Francopresse)/Nombre de vues (20798)/Commentaires (0)/
Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Toujours pas de déblocage pour le Campus Saint-Jean

Trois semaines après que l’Association canadienne-française de l’Alberta a lancé une campagne de mobilisation pour sauver le Campus Saint-Jean de l’Université de l’Alberta, l’incertitude règne toujours quant à l’avenir de l’établissement.

13 juin 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault – Francopresse /Nombre de vues (22294)/Commentaires (0)/
Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Conseil des écoles fransaskoises: À vos pupitres, citoyens!

Si tout va bien à la rentrée de septembre, le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) ira de l’avant avec un concept nouveau en Saskatchewan, mais qui a fait ses preuves dans d’autres provinces: l’école communautaire citoyenne.

13 juin 2020/Auteur: André Magny (Initiative de journalisme local – APF – Ouest)/Nombre de vues (23448)/Commentaires (0)/
La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême donne gain de cause aux parents franco-colombiens

La Cour suprême du Canada a donné raison aux francophone de la Colombie-Britannique, qui réclame depuis dix ans devant les tribunaux que le système scolaire de langue française soit mis à égalité avec le système anglophone.

12 juin 2020/Auteur: Marc Poirier – Francopresse /Nombre de vues (27401)/Commentaires (0)/
André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

André Moquin, récit vivant de la fransaskoisie

Fils et petit-fils de colons de l’Ouest, André Moquin a œuvré toute sa vie pour l’avancement de l’éducation en français dans sa province.

2 juin 2020/Auteur: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /Nombre de vues (29415)/Commentaires (0)/
L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'École Mgr de Laval slame ses accents à Regina

L'école fransaskoise remporte un prix international

Six élèves de la 8e année du Pavillon secondaire des Quatre Vents de l'école de Monseigneur on remporté un des deux Prix du public offerts dans le cadre du concours « Slame tes accents » du Centre de la Francophonie des Amériques.

23 mai 2020/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26965)/Commentaires (0)/
Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

Un vent de solidarité au Canada pour sauver le Campus Saint-Jean

L’appel à l’action de l’ACFA dans le cadre de la campagne «Sauvons Saint-Jean» a été entendu d’un bout à l’autre du pays, et même au-delà de nos frontières. 

19 mai 2020/Auteur: Guillaume Deschênes-Thériault (Francopresse)/Nombre de vues (22942)/Commentaires (0)/
RSS
Première2345791011Dernière

 - dimanche 2 juin 2024