Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Réjean Paulin
/ Catégories: 2019, Éducation, Réjean Paulin

Transferts en éducation: Ah, si les provinces voulaient…

La cohabitation linguistique au Canada a deux faces. La première est attrayante. Elle se dessine sous les traits de la Loi sur les langues officielles. Elle présente le visage d’un bel idéal comme un portrait exempt de tout défaut. C’est beau, mais ce n’est pas réel.

Sur une table à côté, on voit l’autre, plus tangible, faite des trois dimensions; celle d’une sculpture brouillonne que les gouvernements façonnent à leur manière, sans se soucier de l’harmonie de l’œuvre.

C’est ce qu’évoque la question scolaire en ce moment.

Le gouvernement fédéral a prévu de l’argent dans son récent budget pour les écoles françaises. Il s’agit de fonds pour aider les provinces à respecter le droit à l’enseignement dans la langue de la minorité. C’est en tout point conforme à l’esprit de la Loi et de la Charte des droits et libertés.

Cela dit, le bât blesse quelque part. Les provinces hésitent à montrer ce qu’elles vont faire de cet argent.

Il y a près de deux ans, le fédéral a conclu un protocole sur la reddition des comptes comme le souhaitaient la Fédération nationale des conseils scolaires francophones (FNCSF) et la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA). Le but en est de suivre à la trace l’usage qui est fait des fonds fédéraux, ce qui est tout à fait normal.

Il était prévu que tous les gouvernements s’entendent là-dessus le 31 mars. Hélas, les pourparlers se sont enlisés dans la gadoue du printemps. Devant l’impasse, la date butoir est reportée à l’an prochain.

On a de bonnes raisons de se demander pourquoi c’est si compliqué. Il s’agit pourtant de sommes que les provinces n’auraient pas s’il n’y avait pas d’écoles françaises sur leur territoire. Bref, c’est de l’argent qu’elles touchent pour la seule et unique raison qu’elles comptent des francophones dans leur population.

Une volonté politique défaillante

Le milieu scolaire francophone déplore depuis longtemps le manque de contrôle à ce chapitre. Il est tellement flou que l’on n’a même pas l’assurance que cet argent va là où il doit aller.

Ce dont il est question ici n’est qu’une vérification à laquelle tout honnête citoyen accepterait de se soumettre.

On peut toujours évoquer l’excuse de la complexité bureaucratique. Peut-être… Mais l’histoire des luttes scolaires présente une tout autre perspective, soit celle d’une volonté politique défaillante.

Le gouvernement fédéral a beau tout promettre, il demeure à la solde des provinces puisque l’éducation est de juridiction provinciale. Ottawa ne peut donc pas s’ingérer à sa guise dans leurs affaires.

Cela dit, la contrainte d’une loi n’est pas nécessaire quand on est disposé à faire un geste de bonne volonté. À ce chapitre, l’histoire tend à prouver que les provinces n’ont pas été très généreuses en beaux exemples.

Cette impasse sur la reddition des comptes s’inscrit malheureusement dans une certaine continuité, celle d’une attitude rétive à l’endroit des minorités linguistiques.

Résultat ? Il faudra attendre avant que la manne du dernier budget atterrisse en salle de classe, pourvu bien sûr que les négociations débloquent et que les prochaines élections portent au pouvoir un gouvernement qui ne changera pas d’idée.

Mars est le devenu le mois où l’on célèbre la francophonie à l’initiative de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Ce blocage entre Ottawa et les provinces sur la question scolaire assombrit la fête quelque peu.

Mars est aussi le Dieu de la guerre dans la mythologie romaine. Ce nom est symbole de lutte et de résistance, deux mots qui ont marqué la survie du français sur notre continent.

Terminons sur ce dicton. « En mars, les giboulées sont la bataille que le printemps finit toujours par gagner. » Souhaitons que nos écoles et tout ce qui fait peur aux récalcitrants soient de cette lutte victorieuse.

Article précédent L’école Valois prête à quitter le pire quartier de Prince Albert
Prochain article Le Collège Mathieu en pleine planification
Imprimer
27084

Réjean PaulinRéjean Paulin

Autres messages par Réjean Paulin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

8 février 2022/Auteur: Marianne Dépelteau – Francopresse/Nombre de vues (8383)/Commentaires (0)/
La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

L’égalité est loin d’être atteinte entre les établissements postsecondaires francophones et ceux de la majorité anglophone. 

25 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (7593)/Commentaires (0)/
Revue de l'année 2021 - Éducation

Revue de l'année 2021 - Éducation

Survol de l'actualité fransaskoise durant l'année 2021 dans le domaine de l'éducation.

14 janvier 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (8695)/Commentaires (0)/
Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Ronald Ajavon du Conseil des écoles fransaskoises est reconnu parmi les 10 personnalités influentes de la francophonie canadienne de 2021.

3 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (8665)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

La Fédération des communautés francophones et acadiennes craint désengagement du fédéral de sa responsabilité de protéger l'éducation de la petite enfance en français. 

 

17 décembre 2021/Auteur: Inès Lombardo – Francopresse /Nombre de vues (10329)/Commentaires (0)/
Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

L’intégration des élèves allophones, de plus en plus nombreux, représente un défi pour les écoles francophones en milieu minoritaire. 

16 décembre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (7890)/Commentaires (0)/
Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

28 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (13573)/Commentaires (0)/
Éducation francophone : Me  Roger Lepage décortique l’article 23

Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23

Me Roger Lepage nous explique que la francophonie canadienne en situation minoritaire revient de loin en matière d’éducation en français.

21 novembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (13166)/Commentaires (0)/
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. Dans cet article, vous trouverez un résumé des discussions qui ont eu lieu à ce sujet.

13 novembre 2021/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (13630)/Commentaires (0)/
Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Le Conseil culturel fransaskois a publié un troisième guide pédagogique consacre à Joseph-Marc Lebel, alias Jean Féron, l’un des joyaux les plus méconnus de la littérature francophone de l’Ouest.

 

1 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (12503)/Commentaires (0)/
Des balados en français pour les écoles

Des balados en français pour les écoles

Le Conseil culturel fransaskois a dévoilé son projet déCLIC, une série de balados éducatifs qui explore la construction langagière, identitaire et culturelle en Saskatchewan.

25 octobre 2021/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (8828)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

8 octobre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (9756)/Commentaires (0)/
Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Apprenez-en plus sur les deux nouveaux établissements de la petite enfance francophones qui ont ouvert leurs portes récemment à Saskatoon.

7 octobre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (10432)/Commentaires (0)/
Une Journée d’orientation scolaire réussie

Une Journée d’orientation scolaire réussie

La Journée d’orientation scolaire du SAIF-SK pour les nouveaux arrivants a attiré plus d’une quinzaine de familles francophones et non francophones.

6 septembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari/Nombre de vues (11698)/Commentaires (0)/
Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Le gouvernement québécois veut rapprocher la francophonie canadienne et québécoise, notamment en réduisant les frais de scolarité des programmes universitaires et collégiaux offerts en français. 

14 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (16510)/Commentaires (0)/
RSS
123578910Dernière

 - jeudi 21 novembre 2024