Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Redonner leur place aux plantes indigènes

Redonner leur place aux plantes indigènes

La Saskatchewan compte plus de 600 plantes indigènes. Préexistantes à la colonisation européenne, ces dernières sont essentielles à la pollinisation et à l’équilibre des écosystèmes locaux. Alors que beaucoup des plantes vendues en commerce sont exotiques, un mouvement associatif veut faire (re)pousser les jardins indigènes.

L'auteure francophile Candace Savage est une membre active de l’association Wild About Saskatoon depuis plusieurs années. L’organisation s’attelle à faire la promotion de la santé des écosystèmes locaux et à mettre en valeur les espaces naturels.

« Les plantes sauvages et indigènes ont évolué ici depuis des milliers d’années, en synchronicité avec les insectes, les oiseaux, les animaux », souligne la passionnée de nature.

Pour preuve, l’écrivaine a même remplacé sa pelouse par des plantes indigènes. Elle encourage par ailleurs tout le monde à participer au Butterflyway Project lancé par la Fondation David Suzuki en 2021, qui vise à favoriser la croissance des habitats pour les abeilles et papillons à travers le pays.

Image
Un jardin indigène Crédit : Marie-Lou Bernatchez

« Il y a plus de 300 espèces d’abeilles indigènes en Saskatchewan et elles ont toutes besoin de la bonne plante au bon moment pour assurer la pollinisation », précise Candace Savage, ajoutant au passage que certaines plantes non indigènes peuvent envahir les milieux naturels et nuire aux plantes natives.

Jardiner écologiquement

 

« Les plantes ne sont pas seulement décoratives, poursuit l’auteure, elles sont puissantes et participent à l’écosystème. »

En outre, les plantes indigènes demandent moins d’attention que la majorité des plantes exotiques que l’on retrouve dans les centres de jardinage, soutient Candace Savage.

Les amateurs pourront commencer avec les tournesols, les asters et les verges d’or, suggère-t-elle. « Ce sont les plantes qui peuvent soutenir le plus d’insectes et qui ont aussi de magnifiques couleurs. »

À Saskatoon, 72 jardins sont certifiés « jardins indigènes ». Mais l’ambition est plus large : « Nous en voulons 100 », affirme l’écologiste.

Penny McKinlay, rédactrice pour le blogue EcoFriendly West et chroniqueuse pour Éco dans les Prairies à Radio-Canada Saskatchewan, encourage aussi les semailles d’une grande variété de plantes indigènes.

« Nous avons besoin des pollinisateurs comme les abeilles, les papillons, les guêpes et bien d’autres insectes. Il y a plus de 800 espèces d’abeilles indigènes au Canada, dont plusieurs sont en danger d’extinction. »

Les insectes pollinisateurs et les plantes sont à la base de la chaîne alimentaire, rejoint Candace Savage. « Sans eux, le reste ne suit pas, il n’y a plus d’oiseaux, plus d’animaux, etc. »

Retour aux sources

De son côté, Laura St-Pierre, artiste visuelle fransaskoise, résidente de Saskatoon, est passionnée de plantes indigènes depuis plusieurs années.

« Je pense que l’on commence de plus en plus à comprendre l’importance des plantes indigènes, observe-t-elle. J’écoute beaucoup de podcasts sur le jardinage et, avec Wild About Saskatoon, j’ai fait des visites de jardins privés indigènes et j’ai trouvé cela vraiment inspirant. »

Celle qui a acheté sa résidence en 2014 affirme avoir vu une grande différence du côté des pollinisateurs dans sa cour.

« Lorsque l’on a acheté la maison, je ne connaissais rien aux plantes indigènes et, maintenant qu’on en a incorporé de plus en plus, les insectes augmentent. Nous avions deux ou trois types d’abeilles et maintenant nous en avons une dizaine ! »

Image
Laura St.Pierre Crédit: Yolanta Bird

Laura St-Pierre s’inspire également de groupes Facebook tels que Landscaping with Native Plants Saskatchewan et suit des cours de jardinage avec l’Université de la Saskatchewan.

« Les racines de plusieurs plantes indigènes ont 9 à 12 pieds de profondeur et un mécanisme d’adaptation à la sécheresse, explique la passionnée à la main verte, ce qui fait que certaines plantes ne fleurissent pas tout de suite, alors il faut parfois un peu de patience. »

La jardinière met en garde contre les plantes dans le commerce dites « Wild Flowers », car certaines proviennent des États-Unis. Il serait préférable selon elle d’encourager les producteurs locaux pour s’assurer de la provenance des graines.

« Pour ma part, j’achète chez Blazing Star Wildflower Seed Company, une compagnie du sud de la Saskatchewan. Je fais pousser des anémones qui poussent facilement et n’importe où, du millefeuille et du rudbeckia. »

Des projets à grande échelle

 

En Saskatchewan, les écosystèmes des prairies indigènes comptent parmi les écosystèmes les plus menacés au monde, ce qui en fait une priorité de conservation. La région des Prairies centrales couvre environ un cinquième du continent nord-américain et représente 7 à 10 % des prairies du monde.

Image
Du trèfle plutôt que de la pelouse ! Crédit : Caroline Côté

Plusieurs projets de conservation sont en cours dans la province, notamment par l’organisme Conservation de la nature Canada. Entre autres, citons ici l’aire de conservation des prairies patrimoniales Old Man on His Back, le bassin versant de la rivière Frenchman, Maymont 5, le site Asquith North, le site Fairy Hill South et la Propriété de Big Valley.

À Regina, les bénévoles de Nature Regina et le Musée royal de la Saskatchewan entretiennent un jardin de plantes indigènes à l'entrée est du musée. Depuis 1994, cet espace met ainsi en valeur les plantes qui poussent dans le sud de la Saskatchewan depuis des milliers d'années.

Imprimer
2843

Marie-Lou BernatchezMarie-Lou Bernatchez

Autres messages par Marie-Lou Bernatchez
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Ronald Ajavon du Conseil des écoles fransaskoises est reconnu parmi les 10 personnalités influentes de la francophonie canadienne de 2021.

3 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (6730)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

La Fédération des communautés francophones et acadiennes craint désengagement du fédéral de sa responsabilité de protéger l'éducation de la petite enfance en français. 

 

17 décembre 2021/Auteur: Inès Lombardo – Francopresse /Nombre de vues (7770)/Commentaires (0)/
Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

L’intégration des élèves allophones, de plus en plus nombreux, représente un défi pour les écoles francophones en milieu minoritaire. 

16 décembre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (6397)/Commentaires (0)/
Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

28 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (9631)/Commentaires (0)/
Éducation francophone : Me  Roger Lepage décortique l’article 23

Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23

Me Roger Lepage nous explique que la francophonie canadienne en situation minoritaire revient de loin en matière d’éducation en français.

21 novembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (9891)/Commentaires (0)/
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. Dans cet article, vous trouverez un résumé des discussions qui ont eu lieu à ce sujet.

13 novembre 2021/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (9063)/Commentaires (0)/
Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Le Conseil culturel fransaskois a publié un troisième guide pédagogique consacre à Joseph-Marc Lebel, alias Jean Féron, l’un des joyaux les plus méconnus de la littérature francophone de l’Ouest.

 

1 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (8644)/Commentaires (0)/
Des balados en français pour les écoles

Des balados en français pour les écoles

Le Conseil culturel fransaskois a dévoilé son projet déCLIC, une série de balados éducatifs qui explore la construction langagière, identitaire et culturelle en Saskatchewan.

25 octobre 2021/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (7296)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

8 octobre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (7882)/Commentaires (0)/
Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Apprenez-en plus sur les deux nouveaux établissements de la petite enfance francophones qui ont ouvert leurs portes récemment à Saskatoon.

7 octobre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (8609)/Commentaires (0)/
Une Journée d’orientation scolaire réussie

Une Journée d’orientation scolaire réussie

La Journée d’orientation scolaire du SAIF-SK pour les nouveaux arrivants a attiré plus d’une quinzaine de familles francophones et non francophones.

6 septembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari/Nombre de vues (9623)/Commentaires (0)/
Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Le gouvernement québécois veut rapprocher la francophonie canadienne et québécoise, notamment en réduisant les frais de scolarité des programmes universitaires et collégiaux offerts en français. 

14 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (13617)/Commentaires (0)/
Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Depuis l’automne 2018, l’école du Parc de Regina accueille quelque 200 enfants francophones dans l’attente de l’ouverture d’un établissement flambant neuf d’ici septembre 2023.

11 juin 2021/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (13039)/Commentaires (0)/
Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Pour la deuxième fois cette année, les députés de l’Assemblée communautaire fransaskoise se sont réunis en ligne pour discuter des enjeux touchant la fransaskoisie.

11 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (15483)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

D’ici 2025, les francophones de la ville des ponts sont consultés pour identifier leurs besoins en infrastructure en vue de la construction d'une nouvelle école élémentaire.

27 mai 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL – Réseau.Presse/Nombre de vues (14344)/Commentaires (0)/
RSS
124678910Dernière

 - jeudi 9 mai 2024