Skip Navigation

Maladie hollandaise de l’orme en Saskatchewan

Ormes à Saskatoon

Ormes à Saskatoon

Lors de mon arrivée à Saskatoon il y a de cela près de quatre ans, je me souviens avoir été frappée par la beauté des arbres ornant certaines rues de la ville. Les ormes d’Amérique (Ulmus americana) en particulier m’avaient impressionnée, formant de beaux corridors verdoyant dans plusieurs des plus vieux quartiers de la ville. Les ormes atteignent une taille de 35 m et sont reconnaissables par leur port «brocoli», comme le disait mon professeur de botanique. Cette espèce d’arbre est en autres emblématique de l’œuvre du peintre québécois Marc-Aurèle Fortin. Autrefois abondants de la Nouvelle-Écosse à la Saskatchewan, ils furent décimés par la maladie hollandaise de l’orme, une virulente infection par un champignon menant à la mort des arbres.

En Saskatchewan, bien que la maladie hollandaise de l’orme soit présente depuis une trentaine d’années, elle est encore relativement sous contrôle. Le manque de couvert forestier continu et des mesures préventives permettent aux rues de Saskatoon de conserver leurs grands ormes. On estime qu’environ 25 000 ormes se retrouvent sur des terrains publics de Saskatoon.

Ormes à Saskatoon

Ormes à Saskatoon

Photo: Mélanie Jean
La maladie hollandaise de l'orme est causée par un champignon (Ophiostoma spp.) transmis par deux espèces de coléoptères, une espèce indigène (scolyte de l'orme) et une espèce envahissante en provenance de l’Europe (scolyte européen de l’orme). Les larves de ces insectes creusent des tunnels sous l’écorce et ce faisant permettent l’introduction du champignon dans le système vasculaire des arbres. Le champignon obstrue le système de conduction de l'eau de l'arbre. Les premiers symptômes d’infection sont reconnaissables par le jaunissement des feuilles en été et la mort des branches en haut de l’arbre. Les arbres infectés meurent en une ou deux saisons.

La maladie hollandaise de l’orme est originaire de l’Asie et son introduction en Amérique du Nord est liée à l’histoire du 20e siècle. Durant la Première Guerre mondiale, la maladie a atteint l’Europe et les ormes se sont mis à mourir par millions, bien qu’en raison de la guerre il ait fallu plusieurs années avant que la cause de cette mortalité massive ne soit identifiée. Après la guerre, la demande de bois pour construire des logements pour les soldats a explosé et nécessité l’importation de bois en provenance de l’Europe. Le bois infecté par le champignon est arrivé en Amérique du Nord vers 1930, et la maladie a atteint l'Est du Canada dans les années 1940.

L’expansion de la maladie au Canada et aux États-Unis a été extrêmement rapide et dévastatrice. La majorité des ormes de l’est du Canada ont succombé à la maladie dans les années 1970-1980. Il est estimé que la ville de Toronto a perdu 80% de ses ormes pendant ces années. La maladie hollandaise de l’orme a atteint le Manitoba en 1975 et la Saskatchewan en 1981. L’Alberta et la Colombie-Britannique, où des ormes ont été plantés au-delà de leur zone naturelle de distribution sont encore épargnées par la maladie. L’injection d’un fongicide dans le système vasculaire des arbres prévient la germination de spores du champignon. Cette méthode a sauvé des milliers d'ormes depuis les trente dernières années et est maintenant la norme pour la gestion de la maladie.

Des mesures de prévention strictes sont également en place afin de limiter le potentiel de dispersion de la maladie. Par exemple, il ne faut pas transporter de bois de chauffage d’une province à l’autre et rapporter tout signe d’infection. Il est interdit d’élaguer les ormes du 1er avril au 31 août à chaque année puisque les scolytes sont attirés par les coupes fraîches. L’élagage est permis durant le reste de l’année, car le bois d’orme mort est un endroit dans lequel les scolytes se reproduisent. Le bois d’orme doit être éliminé rapidement, suivant la règlementation particulière à chaque municipalité. Il est aussi interdit d’entreposer le bois d'orme ou de l'utiliser comme bois de chauffage.

À Saskatoon, la décharge est le seul site agréé pour l'élimination de bois d'orme. La prévention est le meilleur moyen de s’assurer de la protection des ormes et de la canopée urbaine qui fait le charme des villes des Prairies.

Pour en savoir plus sur la maladie hollandaise de l’orme en Saskatchewan:

http://www.whitecity.ca/assets/File/Dutch%20Elm%20Disease%20Fact%20Sheet.pdf

http://www.regina.ca/residents/tree-yard/control-pests/control-pests-common/dutch-elm-disease/

https://www.saskatoon.ca/services-residents/housing-property/yard-garden/trees/tree-pests-diseases

 

Imprimer
20694

Mélanie JeanMélanie Jean

Autres messages par Mélanie Jean
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Ronald Ajavon du Conseil des écoles fransaskoises est reconnu parmi les 10 personnalités influentes de la francophonie canadienne de 2021.

3 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (6756)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

La Fédération des communautés francophones et acadiennes craint désengagement du fédéral de sa responsabilité de protéger l'éducation de la petite enfance en français. 

 

17 décembre 2021/Auteur: Inès Lombardo – Francopresse /Nombre de vues (7877)/Commentaires (0)/
Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

L’intégration des élèves allophones, de plus en plus nombreux, représente un défi pour les écoles francophones en milieu minoritaire. 

16 décembre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (6438)/Commentaires (0)/
Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

28 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (9751)/Commentaires (0)/
Éducation francophone : Me  Roger Lepage décortique l’article 23

Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23

Me Roger Lepage nous explique que la francophonie canadienne en situation minoritaire revient de loin en matière d’éducation en français.

21 novembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (9991)/Commentaires (0)/
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. Dans cet article, vous trouverez un résumé des discussions qui ont eu lieu à ce sujet.

13 novembre 2021/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (9240)/Commentaires (0)/
Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Le Conseil culturel fransaskois a publié un troisième guide pédagogique consacre à Joseph-Marc Lebel, alias Jean Féron, l’un des joyaux les plus méconnus de la littérature francophone de l’Ouest.

 

1 novembre 2021/Auteur: Estelle Bonetto/Nombre de vues (8791)/Commentaires (0)/
Des balados en français pour les écoles

Des balados en français pour les écoles

Le Conseil culturel fransaskois a dévoilé son projet déCLIC, une série de balados éducatifs qui explore la construction langagière, identitaire et culturelle en Saskatchewan.

25 octobre 2021/Auteur: Leslie Diaz/Nombre de vues (7458)/Commentaires (0)/
Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

8 octobre 2021/Auteur: Marine Ernoult – Francopresse/Nombre de vues (7978)/Commentaires (0)/
Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Apprenez-en plus sur les deux nouveaux établissements de la petite enfance francophones qui ont ouvert leurs portes récemment à Saskatoon.

7 octobre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (8712)/Commentaires (0)/
Une Journée d’orientation scolaire réussie

Une Journée d’orientation scolaire réussie

La Journée d’orientation scolaire du SAIF-SK pour les nouveaux arrivants a attiré plus d’une quinzaine de familles francophones et non francophones.

6 septembre 2021/Auteur: Mehdi Jaouhari/Nombre de vues (9735)/Commentaires (0)/
Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Le gouvernement québécois veut rapprocher la francophonie canadienne et québécoise, notamment en réduisant les frais de scolarité des programmes universitaires et collégiaux offerts en français. 

14 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson/Nombre de vues (13725)/Commentaires (0)/
Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Depuis l’automne 2018, l’école du Parc de Regina accueille quelque 200 enfants francophones dans l’attente de l’ouverture d’un établissement flambant neuf d’ici septembre 2023.

11 juin 2021/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (13094)/Commentaires (0)/
Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Pour la deuxième fois cette année, les députés de l’Assemblée communautaire fransaskoise se sont réunis en ligne pour discuter des enjeux touchant la fransaskoisie.

11 juin 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (15647)/Commentaires (0)/
Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

D’ici 2025, les francophones de la ville des ponts sont consultés pour identifier leurs besoins en infrastructure en vue de la construction d'une nouvelle école élémentaire.

27 mai 2021/Auteur: Emmanuel Masson – IJL – Réseau.Presse/Nombre de vues (14480)/Commentaires (0)/
RSS
124678910Dernière

 - lundi 20 mai 2024