Maladie de l’orme à Winnipeg
Anna Thurmayr
Anna Thurmayr, professeure au département d’architecture paysagère de l’Université du Manitoba aimerait voir les ormes de Winnipeg inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Photo : Valentin Cueff - La Liberté
Le phénomène n’est pas nouveau : la graphiose de l’orme, plus connue sous le nom de la maladie hollandaise de l’orme, continue de se propager malgré les efforts de la Ville de Winnipeg pour enrayer sa propagation. Le premier cas d’arbre infecté au Manitoba remonte à 1975.
Sur les huit millions d’arbres que compte Winnipeg sur son territoire, il y aurait plus de 230 000 ormes d’Amérique, soit environ un arbre pour trois habitants. Chaque année, la Ville recense les nouveaux cas d’infection. Elle a identifié, en septembre 2017, 8 090 cas d’infection.
Cela représente 3,5 % des ormes de la ville. Un chiffre relativement bas, mais la maladie gagne du terrain, comme l’explique Martha Barwinsky, responsable de la foresterie à la Ville de Winnipeg.
« Au cours des trois dernières années, nous avons pris du retard face à la progression de la maladie. À ce stade, nous avons encore 617 arbres recensés les deux années précédentes à abattre, en plus de ceux qui ont été comptabilisés cette saison. »
Elle précise qu’un arbre infecté qui n’est pas enlevé pendant plus de deux saisons présente un risque plus important de propagation de la maladie.
D’après la responsable de la foresterie, les moyens manquent pour maîtriser le problème. « Nous avons un budget qui nous donne les moyens d’abattre environ 3 500 arbres par année. Mais dans les dernières années, on a atteint 5 000 arbres. On a dépassé notre budget pour cette opération et nous n’avons pas fini. »
Il manquerait à son équipe 1,2 million $ pour enlever les arbres infectés. Elle ajoute que cette part importante du budget qui va dans l’abattage a pour conséquence de réduire le financement des services de plantation et d’entretien des arbres.
Si la saison de recensement des arbres se déroule du printemps à l’automne, la saison d’abattage se poursuit, elle, tout au long de l’année.
Martha Barwinsky explique avoir travaillé cet été en collaboration avec des étudiants et chercheurs, afin de trouver une méthode plus efficace pour identifier les arbres atteints de la maladie.
« L’idéal serait qu’on puisse regarder l’arbre et voir tout de suite comment la maladie progresse. Si on avait des indices visuels pour identifier les arbres atteints, ce serait plus facile. » Le programme se poursuivra l’année prochaine.
NDLR - Le gouvernement de la Saskatchewan rappelle qu'il est interdit de tailler les ormes du 1er avril au 31 août, pour éviter d'attirer les insectes qui propagent la maladie.
16682