Skip Navigation
La gestion documentaire : un défi de taille pour les organismes fransaskois

La gestion documentaire : un défi de taille pour les organismes fransaskois

À l’ère du numérique, les modes de préservation des archives sont bouleversés. C’est dans ce contexte d’urgence et dans le souci d’informer les communautés que le Centre des archives fransaskoises a offert deux demi-journées de formation aux organismes fransaskois les 8 et 10 juin.

Une vingtaine d’organismes ont pris part à l’événement organisé à l’occasion de la Semaine internationale des archives. « L’enjeu est important », souligne le directeur général de la Société historique de la Saskatchewan (SHS), Alexandre Chartier. 

« Il faut comprendre que chaque document a une certaine valeur, donc une trace de notre présence. Quand on parle d’archives, il s’agit d’un document qui n’a plus de valeur administrative ou qui ne sert plus dans le présent, mais qui est une trace d’histoire », ajoute le responsable. 

Avant d’offrir la formation, la SHS avait sondé les organismes fransaskois, ce qui a permis de noter des lacunes dans la gestion des documents. « Il y a effectivement un besoin au niveau de la gestion des archives : comment les organiser, les nommer et facilement les retrouver. Il y a beaucoup de défis de ce côté. La pandémie a également accentué un retard déjà présent dans l’archivage », précise le directeur.

La vie des documents

Alexandre Chartier
Alexandre Chartier, directeur général de la Société historique de la Saskatchewan
Crédit : Marie-Lou Bernatchez

« Si les organismes arrivent à mieux gérer le cycle de vie des documents, ils vont pouvoir mieux bâtir les archives et mieux conserver leur histoire », promet Alexandre Chartier. 

Le cycle de vie d’un document comporte généralement trois phases. Il y a les archives courantes qui sont les documents nécessaires au fonctionnement des institutions et qui sont utilisés dans l’immédiat. 

Il y a ensuite les archives intermédiaires qui sont des documents qui ne sont plus utilisés couramment, mais qui doivent être conservés de manière temporaire pour des raisons administratives ou juridiques. À la fin de la durée règlementaire ou légale de conservation, ces documents font l’objet d’un tri et seront soit conservés définitivement, soit éliminés. 

Enfin, il y a les archives définitives qui ont pour vocation d’être conservées pour des raisons patrimoniales ou historiques.

Une page à la fois

Image
Le cycle de vie des documents a été expliqué durant la formation.
Crédit : Capture d’écran

Le directeur de la SHS ne cache pas que l’ampleur du travail est immense : « Personne n’est épargné. Même nous [à la Société historique], on n’est pas complètement à jour. C’est un travail qui ne se termine jamais, il faut le faire un peu à la fois. On accumule des documents de manière astronomique, même au niveau numérique. »

Par manque de connaissances ou de compétences, certaines personnes craignent de manipuler un document ou ne savent tout simplement pas quoi en faire. « Dans le doute : ne jetez pas, gardez-le », conseille le professionnel.

Alexandre Chartier encourage ainsi les organismes à ne pas se décourager. « Il n’est pas nécessaire de se donner un temps limite pour archiver tous les documents. Il faut prendre un petit bout à la fois. » Et d’ajouter qu’il y a des habitudes à changer si l’on veut assurer une bonne gestion des archives sur le long terme, « par le biais de formations récurrentes notamment », ponctue-t-il.

Le Conseil culturel fransaskois (CCF) était l’un des organismes présents lors de la formation. « Nos archives nous tiennent à cœur, souligne Shannon Lacroix, responsable des communications. La formation donne la chance de préserver les diverses étapes et beaux souvenirs qui font du CCF l'organisme que nous connaissons aujourd’hui. Les archives sont essentielles à la mémoire collective de la communauté. Elles nous permettent de voir notre cheminement tout en portant à réfléchir à l’avenir », dit-elle.

Un travail délaissé à reconquérir

Faute d’archivistes francophones en Saskatchewan depuis une vingtaine d’années, les différents membres des associations ne savent plus sur qui s’appuyer pour obtenir des conseils en archivage. Une situation encore plus critique lorsque le roulement des employés est élevé : « Les employés ne détiennent pas forcément de compétences en archivage et ne connaissent souvent pas l’histoire de leur organisation », se désole l’historien de formation.

Plusieurs initiatives ont déjà été entreprises par le Centre des archives fransaskoises, notamment cartographier les archives francophones, collecter la mémoire des aînés et développer des partenariats avec les musées de la province.

« À l’issue de ces deux ateliers, on aimerait être en mesure d’offrir une stratégie aux organismes présents à la formation et travailler avec eux. Nous voulons aussi encourager les différents musées à faire partie du réseau fransaskois », avance Alexandre Chartier.

Bien que la Société historique joue le rôle de porte-parole en matière de conservation du patrimoine, son directeur aimerait que les quatre musées francophones soient davantage inclus dans le réseau fransaskois. « Il y a la possibilité de développer des partenariats et de développer différents projets », croit-il.

De ''super bénévoles'' à la rescousse

Archives de Bellevue
Des exemples de documents conservés par les Archives de Bellevue
Crédit : Archives de Bellevue

Soucieuse d’être présente pour les communautés en région, mais limitée quant au nombre de ses employés et bénévoles, la SHS désire se doter de personnes qu’elle qualifie de ‘’super bénévoles’’. « Les super bénévoles, explique le directeur, font partie de l’idée de créer un réseau entre les régions francophones de la Saskatchewan et d’avoir dans chaque région au moins une personne motivée par le patrimoine qui saura comment gérer les documents et comment collecter des archives. Ces personnes seraient nos oreilles et nos mains dans chacune des régions. »

Alice Gaudet, membre bénévole du comité des Archives de Bellevue, se dit ravie de cette initiative : « C'est très encourageant de voir la SHS et son Centre des archives nous offrir la possibilité d'une conversation avec d'autres groupes et individus qui partagent la valeur de la préservation du patrimoine. L'offre d'appui de la SHS concernant le mentorat personnel et les outils va nous encourager à avancer d'une manière concrète dans la conservation de nos documents », explique-t-elle.

En attendant un plan précis pour chaque organisme, la Société historique de la Saskatchewan demeure à la disposition de tous pour des conseils et des informations complémentaires en matière d’archivage.

Imprimer
14880

Marie-Lou BernatchezMarie-Lou Bernatchez

Autres messages par Marie-Lou Bernatchez
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

Nikolas Gélinas : Récit d’une réussite

Nikolas se dit fier d’avoir remporté le prix de la Pensée historique. Il peut l’être. Derrière ce prix, ce sont des dizaines d’heures de recherches et un investissement total dans un projet.

12 juin 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (24243)/Commentaires (0)/
Réalisation d’une murale au Pavillon secondaire des Quatre Vents

Réalisation d’une murale au Pavillon secondaire des Quatre Vents

Cette murale est le fruit d’un projet pluridisciplinaire Génie-arts, qui réunit éducation artistique, sciences humaines et français en 8e année. Au cours du deuxième semestre, les élèves ont produit une murale, un texte de création littéraire et un travail de recherche afin de répondre à la question : « Quel est le vécu et l’héritage des Fransaskois dans le patrimoine canadien à travers le temps? ». 

12 juin 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29855)/Commentaires (0)/
Juges unilingues à la foire du patrimoine

Juges unilingues à la foire du patrimoine

Les Francophones ont-ils toutes leurs chances?

La phase finale des foires du patrimoine 2014 a eu lieu les mardi et mercredi, 3 et 4 juin derniers, à la Maison du Gouverneur. Plusieurs projets francophones étaient en lice pour la finale provinciale, mais une seule juge bilingue était présente, ce qui a contraint le candidat des écoles du CÉF, dont le projet était en français, d’improviser une présentation en anglais pour défendre ses chances. Pourquoi?

12 juin 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28210)/Commentaires (0)/
Fête des finissants à Zenon Park

Fête des finissants à Zenon Park

Briller dans le monde comme l’étoile dans la nuit

C’était le 24 mai dernier, une fête extraordinaire pour des finissants extraordinaires. Après 12 ans de scolarité, familles et amis étaient réunis afin de célébrer leur succès, leur engagement, les projets et les rêves de Karie-Anne Lépine, Wiliam Arty et Andréa Perrault.

12 juin 2014/Auteur: Amy-Valérie Olivier – CÉF/Nombre de vues (28617)/Commentaires (0)/

Un groupe de parent réclame du sang neuf au CSF

Entretien avec Alpha Barry du regroupement des parents anciennement silencieux

Selon Alpha Barry, les parents anciennement silencieux comptent 105 membres à Regina, Saskatoon, Ponteix, Gravelbourg et Moose Jaw et sont de plus en plus nombreux. Les membres sont les parents et grands-parents des clients et futurs clients du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

12 juin 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25621)/Commentaires (0)/
Les Bout'Choux DayCare: nouvelle garderie en milieu familial

Les Bout'Choux DayCare: nouvelle garderie en milieu familial

Samedi 14 juin, de 15 h à 18 h, madame Saïda Chehaima ouvrira officiellement sa garderie familiale francophone. Elle pourra accueillir jusqu’à huit enfants, de quelques semaines à six ans.

2014-06-14 15:00/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (23313)/Commentaires (0)/

Francine Proulx-Kenzle se prononce sur la situation du CSF

Il faut dialoguer et rétablir la confiance

Comme mamie fransaskoise, je suis très inquiète pour l’avenir de l’éducation en français dans notre communauté. Je reconnais que les défis sont nombreux et importants. Comment faire pour les relever?

11 juin 2014/Auteur: Francine Proulx-Kenzle/Nombre de vues (19595)/Commentaires (0)/
Récital de musique à l’école Providence de Vonda

Récital de musique à l’école Providence de Vonda

À la veille de la fin de l’année scolaire, des élèves de l’école Providence de la prématernelle à la 6e année ont offert un spectacle de très grande qualité à un public venu nombreux.

11 juin 2014/Auteur: Abdoul Sall – ACFT/Nombre de vues (26952)/Commentaires (0)/
Un réseau pancanadien francophone court-circuité?

Un réseau pancanadien francophone court-circuité?

Alphabétisation et compétences essentielles

Après un an de silence, le ministère d’Emploi et Développement social Canada (EDSC) a rendu sa réponse. C’est non à l’éducation aux adultes francophones et acadiens par les francophones et Acadiens. Un non sans explications qui met en péril l’existence même des réseaux d’alphabétisation et de compétences essentielles (ACE). 

10 juin 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (26029)/Commentaires (0)/

Soirée « arts et spectacle » au PSQV

Les élèves du Pavillon secondaire des Quatre-Vents, en partenariat avec l’Association canadienne-française de Regina, invitent le public à participer à leur soirée « Arts et spectacle ». Ce sera vendredi le 13 juin prochain de 17 h à 19 h, au Carrefour Horizon
(1440 9e Avenue Nord, Regina).

2014-06-13 17:00/Auteur: ACFR/Nombre de vues (13338)/Commentaires (0)/

Le culte du silence

Le culte du silence devient de plus en plus la norme.  Du moins en public.  Au lieu de parler ouvertement, on rumine en silence. Et le mécontentement croît.  

5 juin 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (24828)/Commentaires (0)/

Les 7e années de Mgr de Laval changent d’école

Le Pavillon secondaire des Quatre Vents de l’école Laval (PSQV) à Regina accueillera les élèves de la 7e année à la rentrée 2014.

5 juin 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (23168)/Commentaires (0)/
La PÉLEC : une solution pour le sous-financement des écoles fransaskoises?

La PÉLEC : une solution pour le sous-financement des écoles fransaskoises?

La Saskatchewan pourrait emboîter le pas à l'Ontario et au Nouveau Brunswick

La Politique d’encadrement linguistique et culturel ou PÉLEC est un outil qui pourrait aider à résoudre les problèmes auxquels sont confrontés le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) et la province en matière de financement et de programmation.

5 juin 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27060)/Commentaires (0)/
Un héros grec au pavillon Gustave Dubois!

Un héros grec au pavillon Gustave Dubois!

Des élèves de Saskatoon ont présenté un spectacle musical

Hercule, héros de la mythologie dont les nombreuses aventures l’ont mené de la Méditerranée jusqu’aux enfers, a ajouté une tâche à sa liste déjà longue de 12 travaux : il était en effet de passage à Saskatoon pour quelques jours, du 26 au 28 mai, et a pu profiter d’un beau temps printanier digne du mont Olympe!

5 juin 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (33727)/Commentaires (0)/
Mesures de compressions du réseau scolaire fransaskois

Mesures de compressions du réseau scolaire fransaskois

Leurs raisons et leur impact

Les mesures liées aux compressions budgétaires du Conseil scolaire fransaskois (CSF) entreront en vigueur le 1er septembre 2014 tandis que certains postes ne seront pas renouvelés lorsque les contrats prendront fin au mois de juin. Voici quelques précisions obtenues auprès de monsieur André Denis, président du Conseil scolaire fransaskois.

2 juin 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28069)/Commentaires (0)/
RSS
Première2728293032343536

 - vendredi 15 novembre 2024