Skip Navigation
Michel Vézina
/ Catégories: 2014, En quelques mots

Agent de développement : un sport extrême

Pendant la fin de semaine de présentation sur le développement rural à Prince Albert, j’ai entendu une expression que j’ai trouvée à la fois cruelle et pertinente. Steve Plante, un des deux présentateurs, a utilisé « sport extrême » pour parler des tâches des agents de développement qui œuvrent dans la région où il intervient à titre d’expert dans l’estuaire du golfe du Saint-Laurent.

Au Québec, la notion d’agent de développement n’est pas exactement la même qu’ailleurs dans la francophonie canadienne. Leur tâche est définitivement plus axée sur le développement économique alors que dans notre contexte, on parle davantage d’intervention socio-linguistique. Au Québec, on intervient auprès d’organismes ou d’institutions municipales qui détiennent certains leviers décisionnels touchant leur population. Dans les communautés francophones, les interventions se font auprès des francophones ou dans le cadre des organismes ayant pour but la pérennité du français, dans un contexte où les leviers décisionnels sont entre les mains de la majorité anglophone qui est souvent très loin des préoccupations culturelles et surtout linguistiques des francophones.

Des changements dans le financement des structures d’intervention au Québec, surtout actuellement, l’incertitude du soutien financier pouvant aller jusqu’à la disparition complète de celui-ci, font en sorte que l’avenir des agents de développement économique est très précaire. Les tâches sont de plus en plus complexes, les heures sont longues, les déplacements fréquents; on est à la merci des critiques et de l’incompréhension d’un peu tout le monde. Rares sont les félicitations. C’est pour cela que l’on parle de « sport extrême ».

Quand on regarde les intervenants communautaires dans nos milieux, on peut aussi parler de « sport extrême ». Les heures sont longues, du matin au soir et durant les fins de semaine; les demandes et les rapports pour le financement se complexifient de plus en plus; l’organisation des activités et des spectacles fait partie du décor; l’accompagnement des bénévoles dans leurs actions et les mécanismes organisationnels occupent une large partie du temps; la rémunération, les bénéfices marginaux sont faibles; satisfaire tout le monde est un exploit; les bénévoles et les bailleurs de fonds ne voient pas nécessairement les choses du même œil; beaucoup de critiques, rarement des félicitations.

La formation est très variable: cela va de la simple 12e année et plein de bon vouloir jusqu’à des diplômes universitaires.  Il existe au Québec des programmes comme celui de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR) en développement rural. Mais qu’on ait une formation universitaire ou non, sur le terrain la tâche se révèle pleine de surprises.

Ayant été moi-même agent de développement communautaire, je sympathise avec le personnel en place actuellement. À toute fin pratique, on leur demande de faire des miracles alors que les outils et le financement nécessaire ne sont pas là. La réflexion de la fin de semaine des 21 et 22 novembre 2014, à Prince Albert, est un premier pas dans le cadre du Chantier en développement communautaire. Bien que nous ayons certains éléments comme le Plan de développement global, des planifications stratégiques dans tous les organismes et un type original de gouvernance, les défis demeurent immenses et notre mode d’opération date du milieu des années 80s alors qu’Internet n’était même pas là.

Je ne crois pas qu’il faille tout garocher dehors mais on a besoin de se moderniser, de revoir nos modes d’opération ou nos infrastructures et voir comment on se positionne au XXIe pour favoriser la pérennité du français et la vitalité de notre culture.

Imprimer
12227

Michel VézinaMichel Vézina

Autres messages par Michel Vézina
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

En novembre dernier, Statistique Canada a révélé que près de 16 000 jeunes Saskatchewanais étaient admissibles à l’instruction en français en 2021. Pourtant, seulement 2 000 élèves fréquentent les écoles francophones de la province. Des personnalités de la communauté réagissent.

25 janvier 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4874)/Commentaires (0)/
Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Le 9 novembre, lors du congrès national du Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada (RCCFC) à Montréal, le directeur général du Collège Mathieu Francis Kasongo a reçu le prix Pilier collégial francophone. Cette distinction vient ainsi souligner son travail pour le développement de l’éducation postsecondaire collégiale en français en Saskatchewan. Le fier récipiendaire revient sur son engagement.

25 novembre 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (4914)/Commentaires (0)/
Des bibliothèques communautaires à Regina

Des bibliothèques communautaires à Regina

Dans le cadre de la rentrée des classes, l’Association communautaire fransaskoise de Regina (ACFR), en partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a dévoilé trois bibliothèques communautaires extérieures. L’objectif : favoriser le partage de livres et encourager à la lecture en français.

18 octobre 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (5133)/Commentaires (0)/
Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

En cette période de rentrée, le Conseil culturel fransaskois (CCF) veut resserrer ses liens avec le secteur scolaire. 

29 septembre 2022/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4649)/Commentaires (0)/
Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Une nouvelle époque s’ouvre pour le Collège Mathieu qui vient de renouveler sa charte le 17 août. Alors que l’Église catholique ne sera plus représentée dans le conseil d’administration de l’établissement, la nouvelle loi veut faire plus de place à la jeunesse et aux femmes, ainsi qu’à certaines compétences clés. 

1 septembre 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3932)/Commentaires (0)/
Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse La ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, Ginette Petitpas Taylor, était en visite le 29 juillet à Regina dans la cadre des consultations pancanadiennes sur les langues officielles entamées en mai dernier. Une visite durant laquelle une annonce de 7,1 millions de dollars a été faite au profit de la Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et du Collège Mathieu.

En évoquant le projet de Loi sur les langues officielles, toujours en cours d’adoption au Parlement, Ginette Petitpas Taylor souligne l’engagement du fédéral à s’assurer que, à l’échelle provinciale, les communautés de langues officielles en situation minoritaire « reçoivent les services et droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans leur langue maternelle ».  

12 août 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (3372)/Commentaires (0)/
7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et le Collège Mathieu viennent de bénéficier d’un budget de plus de 7,1 millions de dollars pour la construction, la rénovation et le développement d’espaces éducatifs postsecondaires, mais aussi pour accroître l’offre de programmes qui desservent les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

29 juillet 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3955)/Commentaires (0)/
Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Depuis le 8 juin, le Café le Réseau a ouvert ses portes au sein même de l’école Monseigneur de Laval. Se voulant un lieu de rencontre, l’établissement est une initiative 100 % étudiante qui fait la fierté des jeunes et de leurs enseignants, et le bonheur des clients.

2 juillet 2022/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (2737)/Commentaires (0)/
Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

13 mai 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4953)/Commentaires (0)/
La francophonie entre privilèges et marginalisations

La francophonie entre privilèges et marginalisations

Les chercheurs et membres des communautés francophones de l’Ouest et du Canada se sont rassemblés de manière virtuelle dans le cadre du colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest, organisé par La Cité universitaire francophone de l’Université de Régina.

6 avril 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (5077)/Commentaires (0)/
L’enseignement en français au cœur des débats

L’enseignement en français au cœur des débats

Les collèges et universités francophones en milieu minoritaire font face à d’importants défis partout au Canada.

1 mars 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6700)/Commentaires (0)/
Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

10 février 2022/Auteur: Ericka Muzzo – Francopresse /Nombre de vues (5529)/Commentaires (0)/
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

8 février 2022/Auteur: Marianne Dépelteau – Francopresse/Nombre de vues (6255)/Commentaires (0)/
La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

L’égalité est loin d’être atteinte entre les établissements postsecondaires francophones et ceux de la majorité anglophone. 

25 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (5968)/Commentaires (0)/
Revue de l'année 2021 - Éducation

Revue de l'année 2021 - Éducation

Survol de l'actualité fransaskoise durant l'année 2021 dans le domaine de l'éducation.

14 janvier 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (6473)/Commentaires (0)/
RSS
135678910Dernière

 - vendredi 17 mai 2024