Skip Navigation
Mélanie Marquis (Presse canadienne)
/ Catégories: 2014, Politique

Allégations d'"inconduite": deux députés libéraux sont suspendus du caucus

Harcèlement sur la colline parlementaire

OTTAWA _ Le chef libéral Justin Trudeau a expulsé mercredi deux députés de son caucus en raison des allégations de "fautes personnelles" formulées à leur endroit par deux députées néo-démocrates qui n'auraient pas été mises au courant que leurs démarches allaient être rendues publiques.

Le député Massimo Pacetti, qui représente la circonscription montréalaise de Saint-Léonard_Saint-Michel, ainsi que son collègue Scott Andrews font l'objet de "sérieuses allégations" dont M. Trudeau a refusé de spécifier la nature en point de presse.

Les principaux intéressés ont nié les allégations, a précisé le chef libéral, qui a malgré tout décidé de les suspendre du caucus libéral _ et leur candidature en vue du prochain scrutin _ en raison du sérieux de l'affaire.

"Je suis conscient qu'il est difficile pour les gens de partager ce type d'information, mais je crois sincèrement que ceux d'entre nous qui sont en position d'autorité ont le devoir d'agir quand des allégations de cette nature sont formulées", a déclaré M. Trudeau, insistant sur la nécessité d'accorder "le bénéfice du doute (...) à ceux qui partagent cette information".

La whip du Parti libéral, Judy Foote, a écrit une lettre au président de la Chambre des communes, Andrew Scheer, pour lui demander de mettre en place une procédure "afin d'avoir recours à une tierce partie neutre qui aura la confiance de tous".

Car il ne devrait pas être du ressort des whips des formations politiques de traiter ce type de dossier _ cela serait ni "possible", ni "approprié", a fait valoir Mme Foote dans sa missive datée du 5 novembre.

Le bureau de M. Scheer a réagi par voie de communiqué et signalé que le président prenait la question "très au sérieux".

Il a demandé à l'Administration de la Chambre de mettre "toutes les ressources internes à la disposition des personnes concernées" et a aussi demandé "que le Bureau de régie interne examine la question dès que cela sera possible", peut-on lire dans la déclaration.

Les plaignantes sont deux élues du Nouveau Parti démocratique (NPD), selon les informations obtenues par La Presse Canadienne. Elles ne souhaitent pas rendre leur identité publique, a indiqué une source, mercredi matin.

Justin Trudeau a spécifié que l'une des victimes présumées lui avait "personnellement et directement" fait part de ces informations le 28 octobre.

Dans sa lettre, Judy Foote explique que dès le 29 octobre, elle a rencontré le whip du parti des deux plaignantes et qu'il a alors été convenu d'organiser des rencontres séparées avec les députés Pacetti et Andrews, ce qui a eu lieu le 30 octobre.

En point de presse, mercredi après-midi, la whip néo-démocrate Nycole Turmel a refusé de confirmer ces informations.

Elle a cependant assuré qu'elle avait pris connaissance de la lettre envoyée par son homologue libérale en même temps que tout le monde, soit mercredi matin.

Cela laisse entendre que les deux plaignantes présumées _ le NPD refuse de confirmer publiquement qu'il s'agit de députées néo-démocrates _ n'auraient pas été au courant que l'affaire allait être révélée au grand jour.

Le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a fait une brève déclaration devant les journalistes, mercredi midi, employant le terme "harcèlement" pour qualifier les gestes qui sont reprochés aux députés libéraux.

Entouré de quatre de ses députés _ le président du caucus Glenn Thibeault, la porte-parole en matière de condition féminine Niki Ashton, la présidente du caucus des femmes Mylène Freeman et la députée Ruth Ellen Brosseau _, le chef s'est dit "attristé par ces allégations des plus sérieuses".

"Nous croyons que c'est le devoir de tous les députés, de toutes les formations politiques d'agir pour que la colline parlementaire, comme tout lieu de travail, soit sécuritaire et libre de ces accrocs à la capacité de fonctionner", a-t-il dit.

"On a le droit de vivre dans un environnement de travail libre de harcèlement", a insisté M. Mulcair.

Il n'a pas voulu faire plus de commentaires pour le moment "pour des raisons évidentes", a-t-il dit, afin de respecter la vie privée des gens concernés.

Les députés suspendus répliquent

L'affiliation politique des deux élus tombés en disgrâce a rapidement été modifiée sur le site de la Chambre des communes: ils sont désormais identifiés comme députés indépendants.

Dans une déclaration écrite transmise en fin de journée, mercredi, l'élu montréalais Massimo Pacetti a soutenu "qu'à date", on ne lui avait pas fourni "les détails spécifiques" des allégations ayant conduit à cette suspension.

Après avoir précisé que Justin Trudeau l'avait informé de sa suspension mercredi matin à 9 h 30, il a témoigné de son intention de "coopérer pleinement" à l'enquête et s'est dit convaincu que celle-ci l'exonérerait.

Âgé de 52 ans, M. Pacetti a été élu pour la première fois sous la bannière libérale en 2002. Il a depuis été réélu sans interruption en 2004, 2006, 2008 et 2011.

Son collègue Scott Andrews, qui représente la circonscription terre-neuvienne d'Avalon, a également réagi par voie de communiqué. Il s'est dit confiant que l'enquête déterminera qu'il n'a commis aucun harcèlement.

"Je crois que le Parlement doit être un lieu de travail exempt de harcèlement, tant pour les employés que pour les députés", a-t-il écrit.

Le harcèlement sur la colline

À l'issue d'un caucus qui a duré plus longtemps qu'à l'accoutumée, mercredi, les députés néo-démocrates ont refusé de commenter directement l'affaire.

La députée Françoise Boivin a néanmoins laissé entendre qu'il y avait encore beaucoup de chemin à faire sur le plan de la sensibilisation au problème que représente le harcèlement.

"Je voyais certains tweets où on faisait des blagues en disant que pour le NPD, juste le fait de regarder une femme, ça pourrait suffire pour être du harcèlement", a-t-elle déploré lors d'une mêlée de presse.

"Imaginez, quand vous lisez des niaiseries de même, ça vous donne une bonne indication qu'il y a un manque de sérieux auprès de certaines personnes par rapport à des accusations aussi graves", a-t-elle ajouté.

Mais le Parlement, qui est toujours composé d'une nette majorité d'hommes, n'est pas forcément un environnement de travail pire que les autres, selon la députée de Gatineau.

"Des milieux 'machos', j'en ai connu des tonnes. Celui de la politique n'est pas évident non plus, mais en tout cas, je suis comme tout le monde, je suis déçue de savoir qu'il y aurait ce genre de situation-là", a lancé Mme Boivin. 

Imprimer
18649

Mélanie Marquis (Presse canadienne)Presse Canadienne

Autres messages par Mélanie Marquis (Presse canadienne)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

Près de 16 000 ayants droit : un argument massue pour plus d’écoles fransaskoises

En novembre dernier, Statistique Canada a révélé que près de 16 000 jeunes Saskatchewanais étaient admissibles à l’instruction en français en 2021. Pourtant, seulement 2 000 élèves fréquentent les écoles francophones de la province. Des personnalités de la communauté réagissent.

25 janvier 2023/Auteur: Anne-Hélène Mai – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4874)/Commentaires (0)/
Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Francis Kasongo, un pilier de l’éducation en français

Le 9 novembre, lors du congrès national du Réseau des cégeps et collèges francophones du Canada (RCCFC) à Montréal, le directeur général du Collège Mathieu Francis Kasongo a reçu le prix Pilier collégial francophone. Cette distinction vient ainsi souligner son travail pour le développement de l’éducation postsecondaire collégiale en français en Saskatchewan. Le fier récipiendaire revient sur son engagement.

25 novembre 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (4914)/Commentaires (0)/
Des bibliothèques communautaires à Regina

Des bibliothèques communautaires à Regina

Dans le cadre de la rentrée des classes, l’Association communautaire fransaskoise de Regina (ACFR), en partenariat avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a dévoilé trois bibliothèques communautaires extérieures. L’objectif : favoriser le partage de livres et encourager à la lecture en français.

18 octobre 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (5133)/Commentaires (0)/
Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

Le Conseil culturel fransaskois plus près des écoles

En cette période de rentrée, le Conseil culturel fransaskois (CCF) veut resserrer ses liens avec le secteur scolaire. 

29 septembre 2022/Auteur: Leanne Tremblay – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4649)/Commentaires (0)/
Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Collège Mathieu : une nouvelle Charte pour une nouvelle ère

Une nouvelle époque s’ouvre pour le Collège Mathieu qui vient de renouveler sa charte le 17 août. Alors que l’Église catholique ne sera plus représentée dans le conseil d’administration de l’établissement, la nouvelle loi veut faire plus de place à la jeunesse et aux femmes, ainsi qu’à certaines compétences clés. 

1 septembre 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3932)/Commentaires (0)/
Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Le fédéral assure défendre les droits des Fransaskois

Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse La ministre des Langues officielles et ministre responsable de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique, Ginette Petitpas Taylor, était en visite le 29 juillet à Regina dans la cadre des consultations pancanadiennes sur les langues officielles entamées en mai dernier. Une visite durant laquelle une annonce de 7,1 millions de dollars a été faite au profit de la Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et du Collège Mathieu.

En évoquant le projet de Loi sur les langues officielles, toujours en cours d’adoption au Parlement, Ginette Petitpas Taylor souligne l’engagement du fédéral à s’assurer que, à l’échelle provinciale, les communautés de langues officielles en situation minoritaire « reçoivent les services et droits nécessaires pour continuer à vivre et à travailler dans leur langue maternelle ».  

12 août 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse /Nombre de vues (3372)/Commentaires (0)/
7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

7,1 millions de dollars pour le postsecondaire fransaskois

La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina et le Collège Mathieu viennent de bénéficier d’un budget de plus de 7,1 millions de dollars pour la construction, la rénovation et le développement d’espaces éducatifs postsecondaires, mais aussi pour accroître l’offre de programmes qui desservent les communautés de langue officielle en situation minoritaire.

29 juillet 2022/Auteur: Mehdi Mehenni – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (3955)/Commentaires (0)/
Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Café le Réseau : les élèves aux manettes derrière le comptoir

Depuis le 8 juin, le Café le Réseau a ouvert ses portes au sein même de l’école Monseigneur de Laval. Se voulant un lieu de rencontre, l’établissement est une initiative 100 % étudiante qui fait la fierté des jeunes et de leurs enseignants, et le bonheur des clients.

2 juillet 2022/Auteur: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (2737)/Commentaires (0)/
Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joe Poirier: Une passion pour la fransaskoisie récompensée

Joseph, dit Joe, Poirier a passé sa vie à défendre la cause fransaskoise. À 78 ans, il est récompensé pour ce dévouement en recevant, en avril dernier à Ottawa, la Médaille du souverain pour les bénévoles des mains de la gouverneure générale du Canada Mary Simon.

13 mai 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (4953)/Commentaires (0)/
La francophonie entre privilèges et marginalisations

La francophonie entre privilèges et marginalisations

Les chercheurs et membres des communautés francophones de l’Ouest et du Canada se sont rassemblés de manière virtuelle dans le cadre du colloque du Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest, organisé par La Cité universitaire francophone de l’Université de Régina.

6 avril 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (5077)/Commentaires (0)/
L’enseignement en français au cœur des débats

L’enseignement en français au cœur des débats

Les collèges et universités francophones en milieu minoritaire font face à d’importants défis partout au Canada.

1 mars 2022/Auteur: Marie-Lou Bernatchez – IJL-Réseau.Presse/Nombre de vues (6700)/Commentaires (0)/
Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les faibles taux de rétention, revers de la médaille en immersion

Les programmes d’immersion ont augmenté dans les vingt dernières années, mais moins de la moitié des élèves restent jusqu’à l’obtention de leur diplôme.

10 février 2022/Auteur: Ericka Muzzo – Francopresse /Nombre de vues (5529)/Commentaires (0)/
Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Postsecondaire dans l'Ouest: la demande dépasse l’offre

Dans l’Ouest canadien, la demande pour des programmes en français est plus élevée que l’offre des établissements postsecondaires. C'est ce qui ressort des États généraux sur le postsecondaire en contexte francophone minoritaire.

8 février 2022/Auteur: Marianne Dépelteau – Francopresse/Nombre de vues (6255)/Commentaires (0)/
La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

La francophonie, parent pauvre du postsecondaire

L’égalité est loin d’être atteinte entre les établissements postsecondaires francophones et ceux de la majorité anglophone. 

25 janvier 2022/Auteur: Francopresse/Nombre de vues (5968)/Commentaires (0)/
Revue de l'année 2021 - Éducation

Revue de l'année 2021 - Éducation

Survol de l'actualité fransaskoise durant l'année 2021 dans le domaine de l'éducation.

14 janvier 2022/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (6473)/Commentaires (0)/
RSS
135678910Dernière

 - vendredi 17 mai 2024