Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Lucas Pilleri
/ Catégories: Société, Femmes, Jeunesse

Une doctorante fransaskoise veut faire valoir la neurodiversité

Gagnante de la Finale de l’Ouest du concours Ma thèse en 180 secondes organisé par l’Association francophone pour le savoir de l’Alberta (ACFAS) le 30 mars dernier, Elyse Proulx-Cullen, doctorante en sciences de la santé à l’Université de la Saskatchewan, se rendra à la finale nationale le 11 mai prochain.

Son sujet : améliorer la détection et la prise en charge des enfants présentant un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, des troubles d’apprentissage et un développement social atypique. Sa bataille : mettre fin aux parcours de combattant que les familles concernées subissent et faire en sorte que tous les enfants puissent vivre leur plein potentiel.

Félicitations, vous avez remporté les honneurs dans la catégorie Doctorat de cette deuxième édition du concours Ma thèse en 180 secondes. Sur quoi votre recherche porte-t-elle exactement ?

J’essaie d’utiliser les savoirs qui se trouvent au niveau des familles ainsi que les savoirs en éducation et au niveau médical pour faire des interventions précoces auprès des enfants qui présentent des troubles d’apprentissage.

De quel constat votre idée de recherche part-elle ?

Nous sommes nous-mêmes une famille neurodiverse. C’est vraiment un parcours du combattant et j’ai constaté qu’il y avait beaucoup de familles autour de moi qui vivaient la même chose. Je me suis dit qu’il fallait donner voix à ces savoirs pour aider les enfants.

Image
Elyse Proulx-Cullen est doctorante en sciences de la santé à la Faculté de médecine de l’Université de la Saskatchewan. Crédit : Courtoisie

Le système actuel permet difficilement d’intervenir tôt dans le développement de l’enfant et c’est ce dernier qui est pénalisé. Et cela pénalise la société car il n’est pas à plein potentiel dans sa contribution. Mon seul objectif, c’est de permettre d’intervenir tôt auprès de ces enfants.

Qu’espérez-vous accomplir avec votre recherche ?

J’essaie de mettre sur pied un modèle de partenariat de soins. Il s’agit de développer une communication et une coordination de soins dans trois unités : l’enfant dans sa famille, l’enfant avec un professionnel de la santé et l’enfant en milieu scolaire. En ce moment, la communication ne coule pas entre ces trois unités.

Quelles sont les conséquences d’un diagnostic trop tardif chez ces enfants ?

Ce sont des enfants qui sont à plus haut risque d’automédicamentation, de dépression, d’addiction et de décrochage scolaire. Plus ces enfants sont en situation d’échec, plus ces risques sont élevés. Malgré tout, il y a beaucoup de gens qui ont des diagnostics tardifs et qui ont une très belle vie.

Qu’est-ce que la neurodiversité ?

Il y a les troubles d’apprentissage comme la dyscalculie, la dysgraphie, la dysorthographie, la dyslexie, et les troubles d’attention comme le TDAH. Il y a aussi les troubles de développement social, c’est-à-dire les troubles du spectre de l’autisme. Ces personnes ne veulent pas être perçues comme handicapées mais ayant une diversité et une grande valeur à apporter à la société.

La société est-elle justement en train d’évoluer vis-à-vis de cette neurodiversité ?

Au Royaume-Uni, des entreprises commencent à recruter des employés avec une neurodiversité car ces personnes ont des capacités que les autres n’ont pas. Il y a beaucoup de gens au profil neuro-atypique qui ont accompli de grandes choses. Bill Gates, Elon Musk et Richard Branson en sont des exemples.

Il y a des régions avec une plus grande ouverture, où la réflexion est rendue plus loin. En Saskatchewan, il y a encore du chemin à faire. Le simple fait de constater le nombre de ces enfants dans nos écoles, ce serait un grand pas.

Un enfant doit pouvoir vivre qui il est pleinement

De quoi dépend finalement le bien-être de ces enfants ?

C’est une question à laquelle nous avons beaucoup réfléchi mon mari et moi par rapport à notre propre famille. Un enfant doit pouvoir vivre qui il est pleinement, peu importe son profil. Quand les enfants sont bloqués, empêchés, stigmatisés dans leur parcours, ça devient des parcours de combattant. Ces enfants nous dérangent car il y a une incompréhension. Mais ils ne sont pas mal élevés, ils sont faits différemment.

Vous parlez du « droit à avoir une enfance à plein potentiel ». Qu’entendez-vous par là ?

Il faut s’assurer que nos enfants aient des environnements pour se développer à leur plein potentiel. Par exemple, au niveau de la lecture, il y a des enfants dyslexiques qui aiment lire mais qui connaissent des parcours d’apprentissage si difficiles qu’ils arrêtent de lire.

On a de très grands chercheurs en la matière au Canada, on a beaucoup de savoirs, on a les outils pour aider ces enfants et il y a des possibilités d’intervenir très tôt. Quand on est dans des profils complexes, qu’on est dans la neurodiversité, il n’y a pas qu’une seule réponse à donner. Le diagnostic n’est jamais le même d’un enfant à l’autre.

Les parents qui souhaitent partager leur expérience peuvent le faire avec la chercheuse Elyse Proulx-Cullen sur son site web www.2echampions.com

Le travail d’une vie en trois minutes
Le concours Ma thèse en 180 secondes est présenté par l’ACFAS depuis 2012 et permet à des candidats à la maîtrise et au doctorat de présenter en termes simples leur sujet de recherche à un auditoire diversifié. Chaque participant dispose ainsi de 3 minutes pour présenter un exposé clair, concis et convaincant à propos de son sujet de recherche. Le concours se tient dans une vingtaine d’universités à travers le pays et la finale nationale de cette année aura lieu le 11 mai dans le cadre du 89e Congrès de l’ACFAS à l’Université Laval.
Imprimer
5180

Lucas PilleriLucas Pilleri

Autres messages par Lucas Pilleri
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
L’université francophone ontarienne pour 2025?

L’université francophone ontarienne pour 2025?

Gouverne ontarienne, mission canadienne

Le Sommet provincial des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français, du 3 au 5 octobre à Toronto, promet de franchir une étape clé dans la création d’une université franco-ontarienne. Un projet qui dépasserait les frontières provinciales.

28 septembre 2014/Auteur: Louis-Marie Achille (Francopresse)/Nombre de vues (23910)/Commentaires (0)/

Rencontre avec Miles Muri, directeur des écoles Sans-Frontière et Père Mercure

M. Miles Muri travaille pour le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Il a été directeur de l’École secondaire Collège Mathieu à Gravelbourg puis directeur du Centre d’éducation virtuelle et d’innovation (CÉVI) pendant un an avant de devenir directeur des écoles Père Mercure et Sans-Frontières.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25303)/Commentaires (0)/
Pour une solution à long terme

Pour une solution à long terme

Le CSF et le jugement de la Cour du banc de la reine

Le 19 août dernier, le juge Brian A. Barrington-Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan de payer la somme de 500 000 $ au Conseil scolaire fransaskois (CSF) qui réclamait 5,2 M $.

18 septembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (26669)/Commentaires (0)/
Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Depuis cinq ans, le Conseil des écoles fransaskoises profite du programme national Ordinateurs pour les écoles (OPE). Créé en 1993 par Industrie Canada et les TelecomPioneers, ce programme a permis, à date, de donner plus de 1 100 000 ordinateurs et imprimantes provenant des administrations publiques et du secteur privé. 
18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (30463)/Commentaires (0)/
Immersion dans l’immersion

Immersion dans l’immersion

Entrevue avec Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon

C’est le temps de la rentrée et on a beaucoup parlé des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), mais il y a aussi les autres : les écoles d’immersion. Pour faire un point sur ce secteur, nous avons rencontré M. Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (30034)/Commentaires (0)/

Notre école

Depuis une semaine, les écoles ont repris leurs activités. Pour les jeunes Fransaskoises et Fransaskois, c’est maintenant une chose normale que d’aller dans une école fransaskoise. Mais il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas la réalité.

11 septembre 2014/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (29225)/Commentaires (0)/
Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Entrevue avec Donald Michaud,  le directeur de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (30091)/Commentaires (0)/
L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

Rencontre avec Dolorèse Nolette

Rencontre avec Dolorèse Nolette, directrice générale de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28652)/Commentaires (0)/

Une nouvelle année pour le CÉF : Attendre de voir

Un consensus semble atteint par tous les interlocuteurs du CÉF qui prennent maintenant un certain recul après avoir exprimé leurs critiques et veulent laisser les personnes en charge le soin de travailler à l’amélioration de son fonctionnement.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29070)/Commentaires (0)/
Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

On se souvient d’un commentaire de Francis Potié, directeur général de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), à propos des coupures de Patrimoine canadien lors d’une table ronde à l’Institut français. « Tout ne va pas si mal. » Il me semble qu’il pourrait aussi bien s’appliquer à la « crise » qu’est en train de traverser le CÉF.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (32016)/Commentaires (0)/

Une rentrée comme les autres

C’était l’effervescence au Pavillon secondaire des quatre vents (PSQV) de l’école Laval à Regina en cette matinée de rentrée, mardi 2 septembre.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26909)/Commentaires (0)/

Pourquoi choisir l’école de la minorité?

La rentrée scolaire 2014 ne fera sans doute pas exception. Encore une fois, trop d’enfants de parents ayants droit ne seront pas inscrits à une école francophone. Une tendance qui met en péril l’avenir des communautés francophones en situation minoritaire.

11 septembre 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (24241)/Commentaires (0)/
Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) annonce la nomination de Rosalie Lizée à titre de directrice de l'école Beau Soleil et de l'école secondaire Collège Mathieu (ÉSCM) à Gravelbourg.
4 septembre 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (28074)/Commentaires (0)/
Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a dévoilé, le 18 août dernier, les détails de la restructuration de ses services éducatifs. Ces changements ont été apportés afin, selon le CÉF, de «mieux répondre aux nouveaux défis qui découlent des compressions budgétaires annoncées en juin 2014. [L]a réorganisation des services voués aux élèves permettra de favoriser la réussite des élèves et l’accompagnement des intervenants dans les écoles. »

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (26946)/Commentaires (0)/
Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

La Cour octroie dix fois moins que réclamé

Le juge Barrington Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan, le 19 août, de payer la somme de 500 000 $ pour renflouer les coffres du Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour l’année 2014-2015.

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29303)/Commentaires (0)/
RSS
Première2425262729313233Dernière

 - vendredi 22 novembre 2024