Skip Navigation

O’Toole et le français

Erin O'Toole

Erin O'Toole

FRANCOPRESSE – Le Parti conservateur du Canada (PCC) a élu un chef qui parle français. Après trois comptages, nous apprenions vers 1 h lundi matin que le député de Durham, Erin O’Toole, devenait le troisième chef de la récente mouture conservatrice. L’élection d’un chef bilingue peut surprendre à la suite de la controverse linguistique soulevée au début de la campagne au leadeurship.

Souvenons-nous que plusieurs conservateurs argumentaient alors qu’il n’était pas nécessaire de parler les deux langues officielles pour devenir chef d’un parti et possiblement premier ministre du Canada (voir Le Parti conservateur ne doit pas devenir francophobe, Francopresse, 18 février 2020).

Quoiqu’il en soit, les quelque 175 000 membres votant du parti ont tranché et choisi O’Toole, qui parle français. Pas au niveau des chefs conservateurs précédents Sheer et Harper, ni aussi bien que Justin Trudeau, mais son français est plus ou moins acceptable.

Né à Montréal, O’Toole n’a cependant appris le français qu’à l’âge de 18 ans, quand il a intégré l’Aviation royale du Canada (ARC – à ne pas confondre avec l’Agence du revenu du Canada, bien que toutes deux peuvent être implacables) en Colombie-Britannique.

Après 12 ans de service militaire, il a pratiqué le droit commercial jusqu’à sa première élection, lors d’un scrutin partiel en 2012. Il a été ministre des Anciens Combattants dans le dernier gouvernement Harper.

Le fait qu’il parle mieux français que les trois autres candidats à la chefferie n’est cependant pas très important ; ce qui l’est beaucoup plus, c’est sa compréhension de la nation canadienne-française. Là-dessus, on peut se poser des questions.

Débat en français des aspirants chefs au PCC : Molière amoché

O’Toole a affiché au moins trois courtes vidéos en français sur le site Web de sa campagne au leadeurship. Dans l’une d’entre elles, il explique pourquoi il a appris le français : parce qu’il «respecte le Québec et les francophones à travers le Canada, pour bien comprendre le cœur et l’âme de la nation québécoise, pour réellement représenter la nation québécoise et tous les francophones du Canada…». Finalement, il affirme que le français est «la langue fondatrice du Canada».

Plusieurs lecteurs auront probablement décelé l’accent mis sur le Québec et d’autres documents affichés sur le même site Web démontrent que c’est son intérêt principal. Il y parle d’une «nation québécoise forte» et de son engagement à «renforcer la reconnaissance de la nation québécoise». Il y décrit son engagement à respecter la spécificité du Québec et ses compétences provinciales.

Pour O’Toole, les «francophones du Canada» semblent être un «afterthought», une bonne façon de terminer une belle phrase politique.

Nulle part dans ses documents O’Toole ne parle du développement des communautés francophones du Canada. Ni de la réforme pourtant primordiale de la Loi sur les langues officielles.

Remarquez que ses opposants n’en ont pas parlé non plus ; tout comme le gouvernement Trudeau, qui nous promet cette modernisation de la Loi depuis 2015, mais qui a récemment profité de la pandémie pour remettre ça aux calendes grecques.

Il y aura une élection fédérale d’ici quelque temps. Certains prévoient même un scrutin à l’automne.

D’ici là, il est important que tous les francophones du pays et surtout les conservateurs francophones fassent comprendre à O’Toole que le bilinguisme canadien n’en est pas un bilinguisme de régions comme en Suisse. Nos langues officielles s’appliquent partout au pays et nos communautés linguistiques minoritaires ont besoin d’un champion à Ottawa.

Notre engagement politique doit d’ailleurs viser tous les partis. En plus du Québec, il y a au Canada au moins une vingtaine de circonscriptions où les francophones forment un bloc politique qui peut faire basculer une élection. Il est temps que nos politiciens s’en rendent compte.

Imprimer
13330

Réjean Grenier, chroniqueur – Francopresse Francopresse

Autres messages par Réjean Grenier, chroniqueur – Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
L’université francophone ontarienne pour 2025?

L’université francophone ontarienne pour 2025?

Gouverne ontarienne, mission canadienne

Le Sommet provincial des États généraux sur le postsecondaire en Ontario français, du 3 au 5 octobre à Toronto, promet de franchir une étape clé dans la création d’une université franco-ontarienne. Un projet qui dépasserait les frontières provinciales.

28 septembre 2014/Auteur: Louis-Marie Achille (Francopresse)/Nombre de vues (22939)/Commentaires (0)/

Rencontre avec Miles Muri, directeur des écoles Sans-Frontière et Père Mercure

M. Miles Muri travaille pour le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF). Il a été directeur de l’École secondaire Collège Mathieu à Gravelbourg puis directeur du Centre d’éducation virtuelle et d’innovation (CÉVI) pendant un an avant de devenir directeur des écoles Père Mercure et Sans-Frontières.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (24268)/Commentaires (0)/
Pour une solution à long terme

Pour une solution à long terme

Le CSF et le jugement de la Cour du banc de la reine

Le 19 août dernier, le juge Brian A. Barrington-Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan de payer la somme de 500 000 $ au Conseil scolaire fransaskois (CSF) qui réclamait 5,2 M $.

18 septembre 2014/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (25300)/Commentaires (0)/
Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Le CÉF bénéficie du programme Ordinateurs pour les écoles

Depuis cinq ans, le Conseil des écoles fransaskoises profite du programme national Ordinateurs pour les écoles (OPE). Créé en 1993 par Industrie Canada et les TelecomPioneers, ce programme a permis, à date, de donner plus de 1 100 000 ordinateurs et imprimantes provenant des administrations publiques et du secteur privé. 
18 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (29455)/Commentaires (0)/
Immersion dans l’immersion

Immersion dans l’immersion

Entrevue avec Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon

C’est le temps de la rentrée et on a beaucoup parlé des écoles du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), mais il y a aussi les autres : les écoles d’immersion. Pour faire un point sur ce secteur, nous avons rencontré M. Paul Bazin, conseiller pédagogique pour toutes les écoles d’immersion publiques de Saskatoon.

18 septembre 2014/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (29045)/Commentaires (0)/

Notre école

Depuis une semaine, les écoles ont repris leurs activités. Pour les jeunes Fransaskoises et Fransaskois, c’est maintenant une chose normale que d’aller dans une école fransaskoise. Mais il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas la réalité.

11 septembre 2014/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (27874)/Commentaires (0)/
Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Un enseignement de qualité malgré l’austérité

Entrevue avec Donald Michaud,  le directeur de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28616)/Commentaires (0)/
L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

L’optimisation des compétences et des ressources au service des élèves

Rencontre avec Dolorèse Nolette

Rencontre avec Dolorèse Nolette, directrice générale de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27162)/Commentaires (0)/

Une nouvelle année pour le CÉF : Attendre de voir

Un consensus semble atteint par tous les interlocuteurs du CÉF qui prennent maintenant un certain recul après avoir exprimé leurs critiques et veulent laisser les personnes en charge le soin de travailler à l’amélioration de son fonctionnement.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (27737)/Commentaires (0)/
Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

Quelle année scolaire pour les écoles du CÉF?

On se souvient d’un commentaire de Francis Potié, directeur général de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF), à propos des coupures de Patrimoine canadien lors d’une table ronde à l’Institut français. « Tout ne va pas si mal. » Il me semble qu’il pourrait aussi bien s’appliquer à la « crise » qu’est en train de traverser le CÉF.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (30718)/Commentaires (0)/

Une rentrée comme les autres

C’était l’effervescence au Pavillon secondaire des quatre vents (PSQV) de l’école Laval à Regina en cette matinée de rentrée, mardi 2 septembre.

11 septembre 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25595)/Commentaires (0)/

Pourquoi choisir l’école de la minorité?

La rentrée scolaire 2014 ne fera sans doute pas exception. Encore une fois, trop d’enfants de parents ayants droit ne seront pas inscrits à une école francophone. Une tendance qui met en péril l’avenir des communautés francophones en situation minoritaire.

11 septembre 2014/Auteur: Lucien Chaput (Francopresse)/Nombre de vues (22948)/Commentaires (0)/
Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Nomination à la direction des écoles Beau Soleil et ÉSCM à Gravelbourg

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) annonce la nomination de Rosalie Lizée à titre de directrice de l'école Beau Soleil et de l'école secondaire Collège Mathieu (ÉSCM) à Gravelbourg.
4 septembre 2014/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26910)/Commentaires (0)/
Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le CÉF restructure ses services face à ses défis budgétaires

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a dévoilé, le 18 août dernier, les détails de la restructuration de ses services éducatifs. Ces changements ont été apportés afin, selon le CÉF, de «mieux répondre aux nouveaux défis qui découlent des compressions budgétaires annoncées en juin 2014. [L]a réorganisation des services voués aux élèves permettra de favoriser la réussite des élèves et l’accompagnement des intervenants dans les écoles. »

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (25898)/Commentaires (0)/
Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

Jugement dans la crise scolaire fransaskoise

La Cour octroie dix fois moins que réclamé

Le juge Barrington Foote de la Cour du Banc de la Reine a ordonné au gouvernement de la Saskatchewan, le 19 août, de payer la somme de 500 000 $ pour renflouer les coffres du Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour l’année 2014-2015.

28 août 2014/Auteur: Alexandre Daubisse (EV)/Nombre de vues (28089)/Commentaires (0)/
RSS
Première2324252628303132Dernière

 - lundi 17 juin 2024