Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
Réjean Paulin

École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

La mâchoire mécanique portée au bout d’une grue articulée enfonce ses crocs dans la brique. Tout un pan de mur s’effondre dans le bruit et la poussière. Pendant trois jours, l’école élémentaire Echo-Jeunesse s’effacera du paysage acadien sous les attaques répétées des machines à démolir.

L’édifice en briques ocre trônait en plein centre de Kedgwick depuis 1952. Il serait facile d’écrire : «Près de 70 ans d’histoire disparaissent sous les élans ravageurs des béliers mécaniques.» Mais ce serait là une façon très déplacée de jouer de la plume. Il a déjà son remplaçant, toutes portes ouvertes pour laisser entrer les cris des enfants au retour de la récréation.

En fait, l’histoire génère le présent. Or, ce présent était là, devant ces murs décrépis, à regarder jouer le pic du démolisseur. Élèves tout heureux d’entrer dans leur nouvelle école, puis parents, grands-parents et même arrière-grands-parents, le cœur lourd en regardant ce berceau de leurs souvenirs tomber en miettes.

Ce sont là des générations dont la chaine ancestrale a transmis la langue française grâce à l’éducation que l’on y a dispensée. C’est le cours normal des choses quand une culture est maitre de son enseignement et qu’on lui accorde les ressources nécessaires à son épanouissement.

Il y a des régions au Nouveau-Brunswick où l’on peut parfois oublier la réticence du Canada anglais face à l’éducation en français. Hélas, il n’en est pas de même ailleurs.

Ici faciles, ailleurs ardus…

La Cour Suprême a entendu le Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique et les parents aussi, le 26 septembre. Il s’agissait pour eux de l’ultime tentative de faire reconnaitre leur droit à de meilleures écoles, comme la toute neuve qui vient d’ouvrir ses portes dans ce village forestier des Appalaches, francophone jusqu’à l’os.

La lutte n’est pas facile. Six juridictions ont appuyé la Colombie-Britannique : l’Alberta, la Saskatchewan, les Territoires du Nord-Ouest, la Nouvelle-Écosse, l’Ile-du-Prince Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador. Plus de la moitié des provinces et territoires canadiens sont contre les Franco-Colombiens.

La question est de savoir si on peut asservir le droit à l’éducation en français à des considérations budgétaires, en d’autres mots si l’on place le droit à l’éducation avant l’argent, ou le contraire.

Les provinces chialent parce qu’une victoire des Franco-Colombiens leur couterait trop cher. Or, cette façon de voir les choses condamnerait les petites communautés à se satisfaire du minimum. Il est évident que dispenser un enseignement complet dans une petite école de langue française coutera plus cher par élève que dans une grande école de langue anglaise. Le transport aussi sera plus onéreux si les élèves sont dispersés dans un rayon de 10 à 20 km et même davantage, que dans une zone urbaine où la majorité des écoliers sont à distance de marche de leur pupitre.

Cette cause touche le Canada en entier puisque toutes les provinces devront respecter le jugement de la Cour. Ce fut le cas dans l’affaire Mahé où le plus haut tribunal du pays a reconnu le droit à des conseils scolaires francophones partout entre nos trois océans.

D’une génération à l’autre

Il y a des régions en Acadie où l’on identifie quelqu’un par son affiliation. On dira par exemple Hilaire à Amédé ou bien Norma à Francine. Or, une arrière-arrière grand-mère était dans la foule, ce jeudi où l’on démolissait le souvenir que sa descendance a fréquenté. Liette Tremblay dépasse l’âge vénérable de 90 ans.

L’an prochain, le petit William mettra le pied dans la nouvelle école. William à Patrick à Joé à Jacinthe à Liette… La chaine est française d’un bout à l’autre. Voilà ce que peut apporter une école en pleine possession de ses moyens. En définitive, c’est l’aboutissement souhaité dans tout le milieu scolaire francophone au pays… Pouvoir réciter une généalogie française sans césure au fils tu temps qui passe et qui passera toujours inexorablement.

Article précédent Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones
Prochain article Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !
Imprimer
24489

Réjean PaulinRéjean Paulin

Autres messages par Réjean Paulin
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Une fin de semaine à l'enseigne de la petite enfance

Une fin de semaine à l'enseigne de la petite enfance

Les parents et leurs enfants du Centre d’appui à la famille et à l’enfance (CAFE) La Passerelle de Saskatoon se sont réunis le vendredi 6 mars dernier afin de participer à un atelier sur l’éveil à la lecture chez les jeunes enfants. Le lendemain une formation était offerte aux intervenants en petite enfance.

11 mars 2015/Auteur: Danielle Raymond (EV)/Nombre de vues (27159)/Commentaires (0)/

Une étape importante pour le postsecondaire francophone en Saskatchewan

SASKATOON - C’est surtout le dossier du postsecondaire qui a retenu l’attention de l’Assemblée des députés communautaires (ADC) de l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) lors de sa rencontre à Saskatoon les 6, 7 et 8 mars 2015.

10 mars 2015/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (30307)/Commentaires (0)/
5 mars 2015/Auteur: Frédéric Dupré (Courrier du lecteur)/Nombre de vues (26579)/Commentaires (0)/
Visite au Carrefour Horizons

Visite au Carrefour Horizons

Le 26 février dernier, les étudiants du Certificat en français langue seconde du Département de français de l’Université de Regina sont venus faire la tournée des organismes fransaskois, logés au Carrefour Horizons de Regina

5 mars 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (27806)/Commentaires (0)/
Célébration du Mois de l'histoire des Noirs à Mgr de Laval

Célébration du Mois de l'histoire des Noirs à Mgr de Laval

REGINA - Le 27 février 2015, Dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs, une soixantaine d’élèves de l’École Mgr de Laval, à Regina, ont participé à l’organisation d’une journée d’activités sous la gouverne de Mbaye Biteye, enseignant d’origine sénégalaise. 

5 mars 2015/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (35567)/Commentaires (0)/
Non à l’intimidation

Non à l’intimidation

Journée du Chandail rose à Gravebourg

Le 25 février, les élèves de l’École Beau Soleil et École secondaire Collège Mathieu, à Gravelbourg ont souligné la journée du Chandail rose, visant à lancer un message contre l’intimidation

5 mars 2015/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (33056)/Commentaires (0)/

Le Conseil des écoles fransaskoises pleure le décès soudain d’un de ses élèves

St-Isidore-de-Bellevue, le 4 mars 2015 - Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) - en particulier la communauté scolaire de l'École St-Isidore à Bellevue - est en deuil suite au décès de l'un de ses étudiants plus tôt aujourd'hui, comme il a été rapporté dans les médias. 

4 mars 2015/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (27391)/Commentaires (0)/
L’Institut français devient le premier centre officiel de passation des TEF en Saskatchewan

L’Institut français devient le premier centre officiel de passation des TEF en Saskatchewan

L’institut français est devenu le premier établissement en Saskatchewan reconnu par le Centre de langue française de la CCI Paris Ile-de-France, pour administrer le Test d’évaluation de français (TEF). 

4 mars 2015/Auteur: La Cité universitaire francophone/Nombre de vues (30411)/Commentaires (0)/
L’école française au Nunavut : des parents exigent le départ des commissaires et de la direction générale

L’école française au Nunavut : des parents exigent le départ des commissaires et de la direction générale

IQALUIT - On entend rarement parler de l’École des Trois-soleils, à Iqaluit, la plus nordique des écoles françaises de la planète. Même quand ça va mal.

20 février 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (24183)/Commentaires (0)/
Un carnaval métis et canadien-français à l'école George Lee School

Un carnaval métis et canadien-français à l'école George Lee School

REGINA - Pour la 3e année consécutive, le carnaval célébrant les cultures métis et canadienne-française a battu son plein à l’école George Lee de Regina le 12 février dernier. Pour l’organisatrice de l’événement, Jessica Irvine, enseignante de français de base à cette école, tous attendaient la journée du carnaval avec impatience et l'événement a été un franc succès. 

20 février 2015/Auteur: Émilie Dessureault-Paquette /Nombre de vues (28758)/Commentaires (0)/
L’école de Debden célèbre la semaine du français langue seconde

L’école de Debden célèbre la semaine du français langue seconde

L’école de Debden a célébré la semaine de français/deuxième langue du 2 au 6 février. Le thème cette année était Comment fais-tu vivre le français dans ton école? 

20 février 2015/Auteur: Anne Blais (EV)/Nombre de vues (34268)/Commentaires (0)/
Journée de l’alphabétisation familiale 2015

Journée de l’alphabétisation familiale 2015

Le Collège Mathieu désire remercier toutes les personnes qui ont consacré du temps aux activités d’apprentissage avec les enfants du 27 janvier au 1er février dernier, dans le cadre de notre programme de littératie familiale. Les activités réalisées, très diversifiées et enrichissantes, visaient à susciter le goût de la lecture pour le développement intellectuel et le bien-être des enfants.

12 février 2015/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (24193)/Commentaires (0)/

À l’heure de la littératie à Prince Albert

À l'initiative de sa directrice, Sandra Hassan Farah, le Centre éducatif Trésors du Monde de Prince Albert a participé à l'événement 15 minutes de littératie familiale organisé par le Collège Mathieu.

12 février 2015/Auteur: Ahmed Hassan (EV)/Nombre de vues (30210)/Commentaires (0)/
La place de l’anglais dans les écoles fransaskoises

La place de l’anglais dans les écoles fransaskoises

« Une discussion qui doit avoir lieu » – Donald Michaud

SASKATOON - Pour Donald Michaud, le directeur de l’éducation par intérim au Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), la place de l’anglais dans les écoles fransaskoises « est une discussion qui doit avoir lieu ». La diversité des niveaux de français représente tout un défi pour le personnel enseignant, certes, mais surtout pour la création d’un environnement social francophone dans l’école.

5 février 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (36878)/Commentaires (0)/

Éducation fransaskoise : le navire ne prend plus l’eau, mais sait-on où il va?

L’Assemblée annuelle des électeurs du Conseil scolaire fransaskois était plutôt calme cette année. Je me suis surpris à m’ennuyer des joutes verbales de l’année dernière. Lors de l’AGA de 2014, le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) était en pleine tempête financière, des coupes sévères venaient d’être faites, et tout laissait croire que ce n’était pas fini. Les colonnes de chiffres inquiétaient les parents et ceux-ci l’avaient fait savoir.
4 février 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (32368)/Commentaires (0)/
RSS
Première2021222325272829Dernière

 - vendredi 22 novembre 2024