Skip Navigation
Remobiliser la communauté de Saskatoon
Lucas Pilleri
/ Catégories: Communautaire, Saskatoon

Remobiliser la communauté de Saskatoon

Directeur de la Fédération des francophones de Saskatoon (FFS) depuis mai 2022, Cristian Pereira est bien décidé à redynamiser la communauté locale éprouvée par la pandémie. À 43 ans, l’Argentin tombé amoureux de la langue française fait part de son engouement et de sa vision pour la francophonie.

Parlons de votre parcours. Vous êtes né et avez grandi en Argentine. Comment le français s’est-il retrouvé dans votre vie ?

J’ai découvert le français à l’université. J’ai eu la chance d’aller en France pour faire mon master en sciences politiques. J’ai vécu à Paris où j’ai fait quelques années de doctorat.

Je ne viens pas d’une famille francophile. J’ai découvert le français tardivement. La culture, le cinéma, la musique… Je me souviens que c’était une découverte incroyable. J’ai découvert Gainsbourg, la Nouvelle Vague, la littérature, la poésie. Et à l’université, j’ai lu les grands penseurs de l’histoire de France comme Rousseau, Montesquieu…

Quelle importance le français revêt-il pour vous ?

Le français tient une place très importante dans ma vie. Je suis marié avec une Française, j’ai vécu en France pendant douze ans [de 2009 à 2021], j’ai beaucoup d’amis francophones et ma fille est née en France.

Le français a changé ma vie

Le français a changé ma vie. En France, j’ai découvert la gastronomie. Pour financer mes études à Paris, j’ai travaillé dans la restauration, et c’est là que j’ai découvert le monde du vin, le plaisir de la bonne nourriture, le partage, ce qui est très ancré dans la culture latine et dans la gastronomie française.

De quelle expérience professionnelle disposez-vous ?

Mon parcours est atypique. Quand j’ai arrêté mon doctorat, je me suis dit que c’était une évidence que je voulais travailler dans le domaine de la gastronomie, alors j’ai travaillé quelques années dans une entreprise dédiée à la vente de spiritueux.

J’ai aussi fait un peu de journalisme pour les magazines Society et So Foot. J’ai assisté à la Coupe du monde de foot au Brésil en 2014. J’ai écrit des articles en utilisant un angle culturel, social et économique. J’écrivais souvent sur la réalité latino-américaine et sur la gastronomie.

Quand et pourquoi vous êtes-vous installé à Saskatoon ?

Je suis arrivé en novembre 2021. Je suis venu à Saskatoon car ma femme a eu une offre de travail dans une entreprise française qui a une branche ici.

Qu’est-ce qui vous a motivé à vous impliquer au sein de la FFS ?

La description du poste me convenait bien parce qu’il y avait plein de choses intéressantes à faire, c’est un travail qui demande de l’organisation, du social, de l’humain. Et c’était un défi. Pour moi, il y avait beaucoup de choses à découvrir.

C’était aussi une manière de mieux connaître les gens d’ici. J’ai fait du bénévolat précédemment, surtout en Argentine, donc le communautaire m’intéresse. Je voulais aussi trouver un sens. Le travail que je fais maintenant, ça a un impact sur les gens et leur vie quotidienne. C’est motivant.

Comment se sont déroulés ces huit derniers mois passés à la tête de la FFS ?

Je suis arrivé au moment où la FFS n’avait pas eu de direction depuis trois ou quatre mois. Je l’ai senti quand je suis arrivé, parce qu’il y avait beaucoup de dossiers à traiter, du rangement à faire, du rattrapage.

J’ai dû apprendre à trouver mes repères, connaître les acteurs de la communauté. En tant que nouveau venu, j’avais besoin de beaucoup d’informations pour bien comprendre où j’étais. J’ai trouvé maintenant mes repères et j’essaie de faire de mon mieux.

il faut remobiliser les troupes

Quels sont les défis à relever d’après vous ?

La pandémie a affecté la communauté et il faut remobiliser les troupes. Les activités qu’on organise montrent que les gens veulent se retrouver, se voir et partager. Il y a une envie de se rencontrer.

Un autre défi, c’est celui de la pérennité. On a besoin des jeunes. Il y a des jeunes mobilisés, mais il faut aussi aller les chercher dans les écoles d’immersion. Il faut aller chercher des gens comme moi qui se rapprochent du français et qui en font quelque chose d’important dans leur vie. Avoir un impact auprès de la majorité, faire connaître le français, ça fait partie de nos développements stratégiques.

Un autre défi est celui de la santé financière. Si on n’a pas de stabilité financière, on peut avoir de beaux discours, mais mettre en place des activités sera impossible.

On a trouvé un moyen de stabiliser les choses en louant la cuisine de notre espace communautaire [le Relais]. On aura un service de traiteur qui va redynamiser cet espace qui a été sous-utilisé à cause de la pandémie. On va faire aussi quelques travaux pour que l’espace communautaire soit perçu par la communauté comme un espace convivial et accueillant, pour que les gens puissent se l’approprier.

Où en est justement le projet de rénovation du Relais ?

Ça a beaucoup traîné, on a eu beaucoup de retards, c’est toujours comme ça avec les travaux. Sans vouloir trop m’avancer, je pense que d’ici fin juin on aura des nouvelles positives.

En tant que francophile et nouvel arrivant dans la province, comment percevez-vous la communauté fransaskoise ?

C’est une communauté qui a beaucoup de vitalité. Et qui est aussi en plein changement, avec un apport de l’immigration, surtout africaine.

J’ai été surpris par la solidarité et le partage, l’envie de faire perdurer, d’améliorer les services. Ça correspond à mes valeurs.

L’intégration pour vous et votre famille a-t-il été facile ?

C’était facile, oui. Pas au début parce qu’on est arrivés en hiver et il y avait encore des vagues de COVID. On voulait rencontrer les gens, mais c’était impossible. L’été a tout changé. On a rencontré les voisins, la communauté… Il y a toujours un temps d’adaptation.

Un dernier mot à ajouter ?

Je pense que la communauté vit un moment de transition. J’espère que les gens vont se remobiliser. C’est aussi à nous d’aller les chercher en leur proposant des activités intéressantes.

J'espère être à la hauteur des attentes et répondre positivement à la confiance et à l'accueil chaleureux que j'ai reçus de la part de la communauté.

Un calendrier bien rempli
Si les travaux de rénovation du Relais vont marquer l’année, plusieurs autres événements vont jalonner la vie de la FFS ces prochains mois.
un concert de jazz avec Carl Mayotte le 16 mars à The Bassment
un concert de folk avec Jocelyne Baribeau le 18 mars à Amigos Cantina
le concert et la projection du film d’Alexis Normand le 30 mars à The Refinery dans le cadre des Rendez-vous de la Francophonie
les 5 à 7 en centre-ville les 10 et 24 mars
le 40e anniversaire de la FFS le 21 juin
Pour rester informé de la programmation de la Fédération des francophones de Saskatoon (FFS), rendez-vous sur le site web de l’organisme ou sur les réseaux sociaux.
Imprimer
5902

Lucas PilleriLucas Pilleri

Autres messages par Lucas Pilleri
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

Le CSF prolonge le mandat de Donald Michaud à la Direction de l’éducation du CÉF

“Les conditions gagnantes ne sont pas encore en place afin d'assurer le succès de l'entrée en fonction d'une nouvelle Direction de l'éducation” – André Denis

Le président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), André Denis, a annoncé le prolongement du mandat de l'actuel Directeur de l'éducation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Donald Michaud, pour une durée d'un an. 

8 mai 2015/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (28267)/Commentaires (0)/
Laurier Gareau récompensé par le Saskatchewan Book Awards

Laurier Gareau récompensé par le Saskatchewan Book Awards

« Nos écoles devraient faire plus de place à la littérature fransaskoise » - Laurier Gareau

Monsieur Gareau aimerait voir la littérature fransaskoise intégrée dans les programmes d’enseignement du français dans les écoles fransaksoises.

7 mai 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (30262)/Commentaires (0)/
Mai, le mois de l’éducation à la petite enfance en Saskatchewan

Mai, le mois de l’éducation à la petite enfance en Saskatchewan

Le gouvernement de la Saskatchewan a proclamé mai le mois de l’éducation à la petite enfance dans la province et le 15 mai la Journée d’appréciation des éducatrices et éducateurs.
7 mai 2015/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (26454)/Commentaires (0)/
La Fondation fransaskoise, ça sert à ça!

La Fondation fransaskoise, ça sert à ça!

Témoignage de deux boursiers

Deux bénéficiaires des bourses d’études 2014 de la Fondation fransaskoise nous expliquent comment celles-ci les ont aidés à amorcer leur année scolaire un peu plus sereinement.
6 mai 2015/Auteur: Alexandra Drame (EV)/Nombre de vues (28625)/Commentaires (0)/
Activités de la Journée de la terre à l'École Ducharme

Activités de la Journée de la terre à l'École Ducharme

Le 22 avril dernier, les élèves de l’École Ducharme à Gravelbourg ont participé à deux activités pour souligner la Journée de la terre.

30 avril 2015/Auteur: École Ducharme/Nombre de vues (30843)/Commentaires (0)/

Des parents inquiets se rencontrent à huis clos

Un manque de services et de ressources dans les écoles fransaskoises est pointé du doigt

Des parents d'élèves inscrits dans le système scolaire fransaskois se sont réunis le samedi 25 avril dernier pour témoigner de leurs inquiétudes face aux nombreuses coupures de services aux élèves des écoles fransaskoises.

30 avril 2015/Auteur: Francis Gourde (EV)/Nombre de vues (24556)/Commentaires (0)/
La Cour suprême donne raison aux parents francophones de Colombie-Britannique

La Cour suprême donne raison aux parents francophones de Colombie-Britannique

 La Cour suprême a confirmé le 24 avril le droit des francophones à des établissements équivalents à ceux de la majorité, ce que cinq provinces et territoires refusent d’accorder.

26 avril 2015/Auteur: Anonym/Nombre de vues (32911)/Commentaires (0)/

Tisser des liens entre immersion et écoles fransaskoises

Il serait dans l’intérêt de la communauté fransaskoise d’établir des ponts entre les écoles fransaskoises et d’immersion et de resserrer les liens de collaboration dans l’organisation d’activités. 

16 avril 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (32378)/Commentaires (0)/
Un évêque vient parler d’agriculture à des élèves d’Edmonton

Un évêque vient parler d’agriculture à des élèves d’Edmonton

« On peut être heureux sans accumuler toujours plus »

EDMONTON - Le vendredi 13 mars, l’évêque belge Eugenio Rixen a rencontré des élèves de l’école J.H. Picard à Edmonton pour leur parler de ses 35 ans passés au Brésil auprès des petits agriculteurs. 

16 avril 2015/Auteur: Arthur Bayon (Le Franco)/Nombre de vues (24005)/Commentaires (0)/
Préposé(e) aux soins de santé : une carrière prometteuse

Préposé(e) aux soins de santé : une carrière prometteuse

On rapporte de plus de en plus de cas dans la province de personnes âgées et malades, vivant dans des résidences, qui ne reçoivent pas les soins nécessaires de manière adéquate,  suite à une carence de personnel qualifié. 

9 avril 2015/Auteur: Collège Mathieu/Nombre de vues (30102)/Commentaires (0)/
Collèges et universités francophones s’unissent

Collèges et universités francophones s’unissent

Désirant se doter d’une voix plus forte, les institutions d’enseignement postsecondaire de la francophonie canadienne ont décidé d’unir leurs forces, créant du même coup l’Association des collèges et universités de la francophonie canadienne (ACUFC).

9 avril 2015/Auteur: Danny Joncas (Francopresse)/Nombre de vues (31228)/Commentaires (0)/

L’immersion a la cote malgré ses lacunes

Dépassé, élitiste et source de division, le système d’immersion française en place dans les écoles canadiennes? C’est du moins ce qui ressort d’un récent article de la revue MacLean’s, l’une des principales publications du pays.

9 avril 2015/Auteur: Danny Joncas (Francopresse)/Nombre de vues (27237)/Commentaires (0)/
Foire Locale du Patrimoine 2015

Foire Locale du Patrimoine 2015

Le lundi 30 mars dernier avait lieu, dans le gymnase du Pavillon secondaire des Quatre-Vents è Regina, la traditionnelle foire locale du Patrimoine. Il y avait environ 43 beaux projets illustrant notre patrimoine canadien, saskatchewannais et surtout,  fransaskois.

 

8 avril 2015/Auteur: Claude Martel (EV)/Nombre de vues (32804)/Commentaires (0)/
Le Conseil scolaire Centre-Nord récupère l’école de Lloydminster

Le Conseil scolaire Centre-Nord récupère l’école de Lloydminster

Le CÉF transfèrera l'école le 2 juillet 2015

Le Conseil des écoles fransaskoises (CEF) a décidé de transférer l’école Sans-Frontières de Lloydminster au Conseil scolaire Centre-Nord le 2 juillet prochain. Lors de la rencontre organisée en novembre dernier, le CEF avait évoqué des problèmes financiers liés à la contribution moindre de l’Alberta pour chacun de ‘‘ses’’ élèves (par rapport à la Saskatchewan). Or plus de trois quarts des enfants de cette école viennent de l’Alberta

2 avril 2015/Auteur: Arthur Bayon (Le Franco)/Nombre de vues (23108)/Commentaires (0)/
Un CÉFOU amusant, instructif et dynamique

Un CÉFOU amusant, instructif et dynamique

Plus de 200 jeunes des écoles fransaskoises se sont rencontrés à Regina

Le CÉFOU, organisé par le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), a  permis de rassembler plus de 200 élèves de la 9e à la 12e année des écoles fransaskoises des quatre coins de la province. 

Visitez la galerie photo et vidéo du CÉFOU

2 avril 2015/Auteur: Jean-Pierre Picard (EV)/Nombre de vues (28958)/Commentaires (0)/
RSS
Première1819202123252627Dernière

 - jeudi 14 novembre 2024