Pour des cultures francophones des Amériques épanouies
La Louisiane a accueilli du 22 au 27 mai 50 francophones d’une dizaine de pays du continent pour l’Université d’été sur la francophonie des Amériques. Cette 6e édition du rassemblement s’est déroulée pour la première fois à l’extérieur du Canada. Au menu des discussions : « pérennité et développements de la francophonie des Amériques ».
« C’était vraiment un bon moment de rassemblement entre beaucoup de personnes différentes, mais qui se rejoignent en une seule chose qui est la langue », rapporte Pamela Pascal, monitrice de français langue première à Toronto.
« [Je suis surprise] qu’il y ait autant de diversité dans les communautés d’Amérique latine qui sont francophones. Il y a des pays que je n’aurais pas soupçonnés où ils parlaient aussi bien français », poursuit-elle, citant l’exemple du Costa Rica où l’apprentissage du français est obligatoire.
Assumer son accent
Après avoir vécu en France, Pamela Pascal s’est installée au Canada. Pendant la semaine d’ateliers à l’Université d’été, elle a voulu transmettre son amour de la langue et faire découvrir toutes ses variantes.
Pamela Pascal devant un tableau qui affiche ce que des élèves ont pu voir dans les écoles de la Louisiane dans les années 1900.
Crédit : Courtoisie
« Ce n’est pas vrai que le bon français, c’est celui de la France. Mais il y a une bonne structure de la langue et il y a aussi les diversités de la littérature. Je cherche à partager aussi toutes les œuvres qui sont en français qui nous permettent d’approfondir nos connaissances », déclare-t-elle.
Pour Justin LeBlanc, directeur du développement économique et du tourisme pour la Ville régionale de Cap-Acadie, au Nouveau-Brunswick, participer l’Université d’été permet de nouer des liens.
« Quelle belle opportunité d’apprendre davantage, non seulement sur la francophonie en entier, mais plus précisément sur le français cajun qu’on connaît un peu, mais pas beaucoup en Acadie. »
Tout comme Pamela Pascal, il croit en l’importance de ne pas porter de jugement sur les accents francophones. « Il faut accepter qu’il n’y a pas nécessairement un français qui est meilleur que l’autre et une fois qu’on sera capable de faire ça, je pense que les gens seront moins hésitants et moins gênés d’exprimer leur francophonie », défend-il.
Des histoires marquantes
Pamela Pascal a été marquée par l’histoire des francophones de la Louisiane. « Les francophones n’avaient pas le droit de parler français dans les écoles. Il fallait qu’ils écrivent sur les tableaux et sur leurs ardoises “I don’t speak french” cent fois parce que c’était interdit », relate-t-elle.
Pour Justin LeBlanc, c’est le sens de l’initiative pour préserver la langue qui est marquant. « Le chanteur [louisianais] Jourdan Thibodeaux nous a parlé de l’importance de parler le français et d’apprendre le français. Ce n’est vraiment pas évident ici aux États-Unis. Je l’ai trouvé vraiment courageux, c’était vraiment touchant. »
Justin LeBlanc, directeur du développement économique et du tourisme pour la Ville régionale de Cap-Acadie, au Nouveau-Brunswick
Crédit : Courtoisie
« J’ai ressenti un attachement encore plus fort, renchérit Pamela Pascal, ça m’a permis d’être plus militante pour la survie de la langue française. »
S’ouvrir sur le monde
« Ça a vraiment ouvert mon esprit, puis mes yeux, de voir la francophonie à l’extérieur des endroits qu’on connaît, comme le Québec, l’Acadie », ajoute Justin LeBlanc qui se dit encore étonné d’avoir appris qu’il y avait des communautés francophones au sud du Chili.
« Les gens doivent plus s’ouvrir sur le monde et sur nos différences », conclut Pamela Pascal.
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