Des facteurs socioéconomiques et culturels influent sur la performance au chapitre de l'éducation et des compétences
Il faut mieux comprendre les défis particuliers auxquels sont confrontés les autochtones.
OTTAWA - Selon un nouveau rapport du Conference Board du Canada sur l'éducation et les compétences dans les territoires produit dans le cadre de l'analyse Les performances du Canada, les résultats des territoires au chapitre de l'éducation et des compétences sont inférieurs à ceux des provinces en raison d'écarts notables entre les niveaux de scolarité des populations autochtones et non autochtones.
« Les territoires éprouvent des difficultés dans les domaines de l'éducation et de l'acquisition de compétences, les Autochtones réussissant généralement moins bien que leurs concitoyens non autochtones, explique la directrice du Centre pour le Nord du Conference Board du Canada, Anja Jeffrey. Il est important de tenir compte du contexte culturel et socioéconomique, qui explique en partie les résultats des territoires sur le plan de l'éducation. En outre, les données relatives aux compétences des élèves et des adultes sont limitées dans les territoires; il faudra donc déployer des efforts supplémentaires pour y faciliter l'évaluation des compétences. »
Le rapport cite des lacunes sur le plan des infrastructures essentielles, comme les routes praticables en toute saison, le réseau de distribution de l'énergie et les télécommunications à large bande, comme faisant obstacle à la prestation des services éducatifs. De plus, les chevauchements de compétences et de programmes entre les instances territoriales, autochtones et, dans certains cas, fédérales ralentissent aussi les progrès en ce qui concerne l'élaboration des programmes d'études, la gouvernance et le financement des programmes, ainsi que l'évaluation des élèves. Divers facteurs sociaux, dont la langue et la culture, le soutien familial et communautaire, et les rôles économiques traditionnels, influent aussi sur la performance des territoires en matière d'éducation et de compétences.
S'inspirant du cadre d'analyse de la performance des provinces au chapitre de l'éducation et des compétences utilisé par le Conference Board dans Les performances du Canada, le rapport évalue les résultats des territoires sur trois plans : les compétences des élèves de la maternelle à la 12e année, les études postsecondaires et les compétences des adultes.
En 2011, le taux de diplomation secondaire atteignait presque 88 % au Yukon, taux le plus élevé des territoires. Le Yukon dépassait aussi les autres territoires en ce qui a trait aux taux de diplomation universitaire et collégiale ainsi qu'au taux d'obtention de certificats d'apprentissage. De fait, c'est au Yukon qu'on trouve la plus forte concentration de diplômés de l'enseignement collégial de 25 à 64 ans au Canada, 23,5 % de la population du territoire en âge de travailler détenant un diplôme collégial.
Dans les Territoires du Nord-Ouest, de 60 à 67 % des élèves de la 2e à la 9e année ont un rendement correspondant à leur année ou plus en anglais; en mathématiques, la fourchette va de 61 à 79 %. Par contre, le taux de diplomation secondaire y est inférieur à la moyenne nationale, 78 % de la population en âge de travailler étant titulaire d'un diplôme d'études secondaires. Les taux de diplomation collégiale et d'obtention de certificats d'apprentissage sont semblables à ceux du Yukon.
S'il est vrai qu'on ne dispose d'aucune donnée publique sur les performances des élèves de la maternelle à la 12e année au Nunavut, on remarque toutefois que ce territoire affiche un taux de diplomation secondaire bien inférieur aux autres. En effet, 54 % seulement de sa population en âge de travailler possède un diplôme d'études secondaires. Le Nunavut accuse aussi un retard par rapport au Yukon et aux T.N.-O. quant aux taux de diplomation collégiale et d'obtention de certificats d'apprentissage. On y enregistre le plus grand écart des taux de diplomation entre les populations autochtones et non autochtones, la population autochtone en âge de travailler possédant beaucoup moins de diplômes d'études secondaires, collégiales et universitaires.
D'après les données limitées disponibles actuellement, les performances des territoires semblent généralement inférieures à celles des provinces en ce qui concerne les compétences des adultes. Toutefois, les performances moyennes de la population non autochtone en littératie, en numératie et en résolution de problèmes dépassent celles de la population autochtone et sont équivalentes, et parfois supérieures, à celles des populations provinciales.
Un niveau de scolarité plus élevé contribuerait à resserrer les écarts de compétences entre les populations adultes autochtones et non autochtones. « Si la population autochtone du Nord veut gérer de façon plus active son secteur public en pleine expansion et ses débouchés de plus en plus nombreux dans le secteur des ressources naturelles, elle devra posséder les qualifications requises en littératie en anglais, en numératie de niveau avancé et en résolution de problèmes dans les environnements à forte composante technologique », explique Mme Jeffrey.
FAITS SAILLANTS
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- Par rapport à leurs concitoyens non autochtones, les Autochtones des territoires accusent un retard pour ce qui est du niveau de scolarité et des compétences des adultes.
- Dans les territoires, le niveau de scolarité et l'acquisition de compétences varient en fonction de facteurs socioéconomiques et des influences culturelles.
- Un niveau de scolarité plus élevé peut contribuer à resserrer les écarts de compétences entre les populations adultes autochtones et non autochtones des territoires.
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