Skip Navigation
Nouveau système d'abonnement Fonds l'Eau vive banniere
Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Voyages du CÉF à l’international : « un énorme retour sur investissement »

Fin avril, une délégation du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) s’est rendue au Burundi et au Niger sous la houlette de son directeur général Ronald Ajavon en vue d’établir des partenariats avec les autorités locales.

Ces ententes permettraient d’accueillir des élèves internationaux dans les écoles francophones de la province, dont une soixantaine de jeunes Nigériens à Regina et Gravelbourg dès janvier 2024 dans le cadre d’un programme sport-études de soccer.

Si le voyage s’inscrit dans une démarche de développement, certaines personnes de la communauté ont critiqué les dépenses encourues, estimant que le CÉF devrait se focaliser sur d’autres priorités plus locales. Ronald Ajavon clarifie la situation auprès de L’Eau vive et explique sa démarche.

En quoi consistait ce voyage en Afrique ?

Ce voyage consistait à rencontrer différents ministères et partenaires pour le programme du CÉF à l’international. On a eu de très belles rencontres. Ils nous ont réservé un accueil fantastique.

On a aussi eu l’opportunité de se rendre à des foires, et on a déjà reçu une trentaine d’inscriptions d’élèves, par exemple du Burundi.

En particulier, vous avez conclu une entente avec le gouvernement du Niger. De quoi s’agit-il ?

C’est un programme sport-études qui permettra d’accueillir une soixantaine de jeunes chaque année, sur cinq ans. Le Niger a donné son accord de principe et nous sommes dans les derniers détails pour signer une entente finale.

Il s’agit donc de développer le volet international du CÉF ?

Absolument. C’est un volet capital pour nous.

Il y a quelques années, il y avait seulement un élève au secondaire à l’école Mathieu de Gravelbourg. Le CÉF a analysé la situation de près avec deux options : fermer l’école ou développer quelque chose.

On s’est dit qu’on avait une opportunité de s’ouvrir sur le monde, l’une de nos valeurs au CÉF, et d’essayer de sauver la communauté de Gravelbourg.

Image
Des étudiants internationaux du Burundi, du Burkina Faso et du Cameroun fréquentent l'école Mathieu de Gravelbourg. Ils devraient être suivis par d'autres élèves grâce aux ententes signées par le CÉF avec divers pays d'Afrique. Crédit: Courtoisie

Je rappelle qu’on avait 80 communautés francophones au début du siècle dans la province et qu’on est rendu à 15. Perdre Gravelbourg serait un tort irréparable. On doit faire notre part là-dedans.

Ces élèves internationaux viendront donc occuper les bancs de l’école de Gravelbourg ?

À l’heure où je parle, on a déjà 12 élèves internationaux à Gravelbourg, le fruit de partenariats développés avec plusieurs pays comme le Burkina Faso, le Mali, le Cameroun. Et avec l’entente avec le Niger, on devrait accueillir une trentaine d’élèves en plus à Gravelbourg.

Quel intérêt cela présente-t-il du point de vue financier ?

Ces changements nous permettent de résorber le déficit de Gravelbourg, qui est de l’ordre de 400 000 dollars, et d’aller chercher des élèves dont l’apport financier permettra d’aider d’autres communautés.

C’est un retour sur investissement énorme : financier, communautaire et francophone

Le gouvernement du Niger paiera 17 000 dollars pour chaque élève. 17 000 dollars fois 60, c’est une belle opportunité pour la communauté avec un retour sur investissement énorme : financier, communautaire et francophone.

Et cet argent n’est pas juste pour couvrir les besoins de l’école de Gravelbourg. Il permettra de faire face à d’autres besoins futurs dans d’autres communautés.

Certains parents d’élèves ont critiqué ce voyage du fait des dépenses occasionnées, y opposant le manque de budget pour des réparations dans les écoles du conseil scolaire, notamment à Saskatoon. Que pensez-vous de cet argument ?

Les réparations relèvent du budget capital, et non du budget opérationnel qui est utilisé pour les démarches à l’international.

Chaque année, on reçoit une somme du gouvernement pour les réparations. Ce n’est pas assez, sachant qu’on a hérité de vieilles écoles et qu’il y a toute une dépréciation, alors on travaille très étroitement avec le ministère pour remédier à la situation.

Mais avec le budget opérationnel, on cherche à trouver des solutions aux situations déficitaires, comme à Gravelbourg.

Les deux voyages ont coûté 14 000 dollars pour le Burundi et 5 000 dollars pour le Niger. Tout cela a été approuvé par le conseil d’administration du CÉF bien avant le départ.

Certains déplorent le « manque de transparence » du voyage, reprochant l’absence de communiqué avant le départ. Qu’en pensez-vous ?

En tant qu’organisation, on n’est pas les seuls à voyager sans l’annoncer. Je me préparais à faire un rapport pour présenter les ententes conclues.

On valorise la communauté et je vise tout sauf la division communautaire. Il nous fera grand plaisir dans le futur de communiquer pour dire où on va.

De façon générale, avez-vous été surpris par ces réactions ?

C’était une surprise pour moi. J’avais hâte d’expliquer à tout le monde ce qui se passait. Certains parents ne comprenaient pas, mais d’autres nous ont appelés pour nous encourager.

L’inertie ne mènera nulle part

Ce qui importe, c’est de travailler ensemble. Je ne tiens pas rancune. On est là pour la communauté, on est dans une période de transition et on a besoin d’audace, de créativité et d’innovation.

Je ne baisserai pas les bras. Je ne veux pas qu’on ferme l’école de Gravelbourg et je veux que cette communauté reste vivante. Nous devons faire quelque chose. L’inertie ne mènera nulle part.

Il y a eu un malentendu autour de l’entente passée avec le Burundi au sujet de la création d’une école agricole. Certains ont compris que le CÉF allait participer à sa fondation. De quoi s’agit-il en réalité ?

Nous sommes des partenaires au niveau de la programmation pour cette future école, c’est-à-dire que le CÉF pourrait offrir des cours d’agriculture, et non pas aider à sa création. Si on avait des sous pour construire des écoles, la première chose ce serait de le faire à Saskatoon et Prince Albert…

Que répondriez-vous à ceux qui disent que le CÉF devrait prioriser les ayants droit avant de s’occuper de son rayonnement à l’international ?

Je les entends, mais il faut savoir qu’on fait les deux. On a toujours priorisé les ayants droit dans nos processus, mais l’international devient incontournable aujourd’hui.

Plusieurs stratégies ont été mises en place ces dix dernières années. On a dépensé plus dans la publicité pour faire venir des jeunes à Gravelbourg que pour ces voyages, et on a eu un seul élève. Il faut donc changer de stratégie.

Cette approche sera-t-elle gagnante sur le long terme selon vous ?

Ce qui est très intéressant à noter, c’est que les jeunes qui viennent étudier chez nous veulent rester. Ils ne veulent pas aller à Ottawa ou à Montréal, ils veulent rester dans la communauté. C’est un gain énorme pour notre communauté.

J’ai même eu quelques appels de parents de différentes communautés fransaskoises qui s’intéressent à de nouveau amener leurs enfants à Gravelbourg maintenant qu’il y a des élèves. On a un retour à Gravelbourg qui s’opère !

Je suis fier de ce qu’on a pu faire. Il s’agit d’un processus de changement et on doit continuer à communiquer. Dans tout processus de changement, il y a des résistances et notre rôle est de vaincre ces résistances.

Article précédent Message du directeur général du CÉF
Prochain article Le postsecondaire en français grand perdant du Plan d’action pour les langues officielles
Imprimer
7724

Lucas PilleriLucas Pilleri

Autres messages par Lucas Pilleri
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
L'École Beau Soleil fête ses 25 ans au son de On n'est pas des cowgirls

L'École Beau Soleil fête ses 25 ans au son de On n'est pas des cowgirls

Un bon spectacle pour un anniversaire d'importance

GRAVELBOURG -  La communauté fransaskoise de Gravelbourg a célébré le 25ième anniversaire de l’École Beau Soleil, qui a vu le jour en 1990 au Centre culturel Maillard.

30 octobre 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (34549)/Commentaires (0)/
Méditer à l’école

Méditer à l’école

Pour être en paix avec soi et avec les autres

Pourquoi amener la pratique de la méditation dans nos écoles? Parce qu'elle donne la possibilité de s’entraîner à ressentir ce qu’on est en train de vivre de façon concrète. Elle donne aux élèves la force mentale de pauser, ressentir, et stabiliser leur attention sur ce qu’ils-elles vivent
29 octobre 2016/Auteur: Frédéric Dupré et Céline Martin/Nombre de vues (33851)/Commentaires (0)/
Bonne note de passage pour les écoles fransaskoises

Bonne note de passage pour les écoles fransaskoises

Le CÉF débute l’année scolaire débute sur une note positive

C’est une commission scolaire fransaskoise en meilleure santé qui débute la nouvelle année scolaire.
27 octobre 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (29313)/Commentaires (0)/
De l’huile sur un feu presque éteint?

De l’huile sur un feu presque éteint?

Un cadre du CÉF devient président de l'APF

L’élection d’un employé cadre du Conseil des écoles fransaskoise à la présidence de l’Association des parents fransaskois (APF) (CÉF) en fait sourciller plus d’un dans la communauté. 

27 octobre 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (37066)/Commentaires (0)/
Semaine de l’éducation 2016 : Célébrons le présent, préparons l’avenir

Semaine de l’éducation 2016 : Célébrons le présent, préparons l’avenir

Le gouvernement de la Saskatchewan a déclaré la semaine du 16 au 22 octobre, la Semaine de l’éducation en Saskatchewan.
17 octobre 2016/Auteur: Gouvernement de la Saskatchewan/Nombre de vues (22089)/Commentaires (0)/
Bière et ailes de poulet avec Les Petits Pois de Bellevue

Bière et ailes de poulet avec Les Petits Pois de Bellevue

L'activité de levée de fonds du centre éducatif attire plus de 80 personnes

Le 7 octobre 2016 plus de 80 personnes se sont rendues au Centre communautaire BDS à Bellevue pour participer à la première soirée bière et ailes de poulet du Centre éducatif Les Petits Pois.

13 octobre 2016/Auteur: Centre francophone BDS/Nombre de vues (34130)/Commentaires (0)/
Petite enfance: les communautés francophones ont besoin de plus de soutien

Petite enfance: les communautés francophones ont besoin de plus de soutien

Le commissaire aux langues officielles publie un rapport sur la petite enfance

Dans son rapport "La petite enfance: vecteur de vitalité des communautés francophones en situation minoritaire", dévoilé le 3 octobre 2016, le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, demande au gouvernement fédéral d’ouvrir les coffres pour les services touchant la petite enfance en milieu minoritaire.
12 octobre 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (34021)/Commentaires (0)/
L’École Beau Soleil de Gravelbourg: 25 ans d’existence

L’École Beau Soleil de Gravelbourg: 25 ans d’existence

Lors du passage de la tournée « Mon enfant, mon engagement » de l’Association des parents fransaskois, je regardais les gens dans la salle pour constater que nous n’étions que deux à avoir connu la saga de la mise sur pied de l’École Beau Soleil à Gravelbourg.

 

 

3 octobre 2016/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (31672)/Commentaires (0)/
Les tribunaux pour morceler le Protocole des langues officielles dans l’enseignement?

Les tribunaux pour morceler le Protocole des langues officielles dans l’enseignement?

Trois organismes ont réclamé mi-septembre la modernisation des ententes nationales en éducation qui lient le fédéral et les provinces. Ils demandent la création d’un protocole additionnel tripartite pour la gestion des fonds fédéraux destinés à l’enseignement en français, langue maternelle. 

1 octobre 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (35304)/Commentaires (0)/
Santé mentale à l’école

Santé mentale à l’école

Accepter de partager ses états d’âme est difficile quand on souffre

Le phénomène est répandu : des enfants en retrait ou agressifs qui dérangent. On ne sait pas comment les aider, on les écarte, on les stigmatise et les relations se détériorent. La santé mentale n’est pas perçue comme un problème de santé ordinaire.


27 septembre 2016/Auteur: Anonym/Nombre de vues (32517)/Commentaires (0)/
Quand sommeil rime avec problème

Quand sommeil rime avec problème

20h : voici le moment tant redouté du coucher. « Est-ce que Capucine va encore crier de longues minutes avant de s’endormir ? », « Combien de fois Lucas va-t-il se réveiller cette nuit ?  « Je suis épuisée au travail, physiquement et nerveusement. »

15 septembre 2016/Auteur: Sandra Hassan Farah /Nombre de vues (44580)/Commentaires (0)/
Nouvelle année scolaire et nouveau plan stratégique pour le CÉF

Nouvelle année scolaire et nouveau plan stratégique pour le CÉF

Le Conseil scolaire fransaskois (CSF) veut arrimer le nouveau plan stratégique 2016-2021 du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) avec les écoles fransaskoises et la communauté.
7 septembre 2016/Auteur: Pascal Lévesque/Nombre de vues (31834)/Commentaires (0)/
Regard sur le modèle scolaire finlandais

Regard sur le modèle scolaire finlandais

La Finlande, jadis premier de classe, dégringole en éducation

Cet article vous propose ce que l’on peut importer de ce système scolaire du pays de Nokia, dans le nord de l’Europe, qui a aboli l’école privée en 1970.

6 septembre 2016/Auteur: Marie-Jacquard Handy, orthopédagogue/Nombre de vues (29294)/Commentaires (0)/
Français, littérature et décrochage universitaire

Français, littérature et décrochage universitaire

Entretien avec l’auteur Paul Savoie

L'auteur Paul Savoie a accepté de partager sa vision de la dimension francophone dans le monde de l’enseignement et de l’édition.

5 septembre 2016/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (29095)/Commentaires (0)/
Démission d’André Denis du CSF: « Je voulais du renouvellement»

Démission d’André Denis du CSF: « Je voulais du renouvellement»

André Denis, ancien président du Conseil scolaire fransaskois (CSF), affirme avoir démissionné de son poste de conseiller, le 10 juillet dernier, après neuf ans et demi d’implication, à cause de la réembauche de Bernard Roy comme directeur de l’éducation du Conseil des écoles fransaskoise (CÉF).
2 septembre 2016/Auteur: Pascal Lévesque/Nombre de vues (33055)/Commentaires (0)/
RSS
Première1112131416181920Dernière

 - lundi 23 décembre 2024