Skip Navigation
Fonds l'Eau vive banniere
L’infrastructure de collèges et universités francophones en «rattrapage»

L’infrastructure de collèges et universités francophones en «rattrapage»

En milieu minoritaire francophone, certains établissements postsecondaires peinent à trouver les fonds pour financer l’entretien de leurs installations et de leurs équipements. Les subventions des gouvernements sont souvent plusieurs millions de dollars en deçà des besoins réels.

Le 22 aout dernier, les gouvernements du Canada et du Nouveau-Brunswick ont annoncé plus de 2,7 millions de dollars sur deux ans pour l’Université de Moncton. Les fonds permettront de moderniser les équipements spécialisés des trois campus de l’établissement, «pour qu’ils répondent aux normes actuelles du marché du travail», lit-on dans le communiqué de presse.

Ils visent aussi à «remplacer l’équipement informatique dans les laboratoires de formation, devenu incompatible avec les versions récentes des logiciels professionnels» et à financer des travaux de rénovation aux campus d’Edmundston et de Shippagan.

La taille compte

«Je dirais que [dans] toutes les institutions, particulièrement dans les milieux minoritaires, il y a un rattrapage à faire au niveau de l’infrastructure physique», observe le recteur de l’Université de Moncton, Denis Prud’homme, en entrevue avec Francopresse.

Selon ses estimations, l’institution aurait besoin d’environ 120 millions de dollars sur les dix prochaines années pour «mettre à niveau le maintien ordinaire» de ses édifices et de ses résidences.

Le Campus Saint-Jean en Alberta effectue présentement des rénovations pour améliorer, entre autres, les salles de classe, les lieux communs et le gymnase.

«C’est du rattrapage. Le Campus Saint-Jean ne date pas d’hier. Il y a quand même, selon moi, des rénovations qui auraient dû être faites il y a longtemps», déclare le doyen, Jason Carey.

Le financement gouvernemental reçu et celui qui sera reçu dans les prochaines années répondent seulement aux «besoins immédiats, dit-il. On pourrait toujours en faire plus.»

Il existe, avance Denis Prud’homme, une différence entre les grands établissements et ceux de petites et moyennes tailles. Et comme il le rappelle, la majorité des établissements francophones en situation minoritaire font partie du second groupe.

«On doit offrir des installations équivalentes à ce qu’on retrouve dans les grandes universités, mais on n’a pas ce qu’on appelle le gain d’échelle du volume du nombre d’étudiants pour financer ces infrastructures et ces équipements.»

«​​C’est là que le gouvernement fédéral, à travers Patrimoine canadien, a la responsabilité sur la base de la Loi sur les langues officielles de prendre des actions positives pour que les francophones dans les milieux minoritaires aient accès à des institutions postsecondaires qui offrent un environnement de formation et d’enseignement équitable aux grandes universités», ajoute-t-il.

Où le fédéral peut intervenir

Selon la sénatrice Lucie Moncion, qui demande une stratégie nationale sur le postsecondaire, financer l’infrastructure reste l’un des leviers du gouvernement fédéral pour soutenir le postsecondaire sans empiéter sur les champs de compétences provinciales.

En entrevue avec Francopresse en avril dernier, elle a rappelé le cas de l’Université Laurentienne, en Ontario, qui s’est mise à l’abri de ses créanciers menant au renvoi de centaines d’employés et la fermeture de nombreux programmes.

Elle explique que l’établissement a voulu attirer des étudiants en investissant dans son infrastructure, ce qui a engendré des dettes importantes et un problème dans la «liquidité qui était utilisée pour rembourser les emprunts qui avaient été faits pour l’infrastructure».

Le président-directeur général du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB), Pierre Zundel, rappelle que les établissements francophones en situation minoritaire ont accès à des fonds «pour des investissements dans un renouvèlement de technologie pédagogique, par exemple».

Ces fonds sont compris dans le Programme des langues officielles en enseignement (PLOE) du fédéral et ont permis au CCNB d’intégrer de nouvelles technologies dans ses salles de classe.

Mais ce programme n’est pas toujours suffisant. Par exemple, le Campus Saint-Jean n’a pas vu sa part du gâteau PLOE augmenter entre 2009 et 2021, une réalité déplorée par l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA) au Comité permanent des langues officielles en 2021.

Plus cher qu’avant

«On devrait avoir un investissement plus important des deux paliers du gouvernement pour accélérer la mise à niveau de nos infrastructures physiques, estime Denis Prud’homme. Puis plus on retarde, évidemment les couts peuvent augmenter.»

Ça fait près de 40 ans que Pierre Zundel œuvre dans le postsecondaire francophone. «Je peux vous dire que presque partout, il y a systématiquement un sous-investissement dans l’entretien de l’infrastructure des institutions postsecondaires», affirme-t-il.

Pierre Zundel espère moderniser le campus prochainement, un projet qui couterait à lui seul jusqu’à 150 millions de dollars de plus. «Dans les 5 dernières années, on a vu les couts de construction doubler ou tripler. Ce qu’on avait évalué à 20 quelques millions coute maintenant 35 millions.»

Des prix de construction en hausse

Selon Statistique Canada, l’indice des prix de construction de bâtiments non résidentiels a augmenté partout au pays dans les dernières années.

Pour les bâtiments institutionnels comme les écoles, Ottawa présente l’indice le plus élevé, suivie par Toronto. Moncton a dépassé Montréal en 2023.

Demeurer attirant

Au Collège Boréal, qui dispose de huit campus en Ontario, les infrastructures vont bien, assure son vice-président aux Services corporatifs, Michel Doucet.

Pour assurer la meilleure expérience possible à ses étudiants, le Collège Boréal met régulièrement à jour ses équipements et installations. «Un bel exemple, c’est que le Collège Boréal vient d’accueillir un simulateur d’ambulance, qui est unique en Ontario et le troisième du genre au Canada, pour un investissement de 700 000 dollars», se réjouit-il.

Entre les financements gouvernementaux et les projets d’investissement, l’établissement dépense entre quatre et six-millions de dollars par an pour l’entretien de ses infrastructures.

«Les besoins ont changé, explique M. Doucet. Les étudiants d’il y a 10, 15 ans n’avaient pas les mêmes besoins avec l’[évolution] de la technologie.»

Jason Carey explique que des équipements et locaux mis à jour attirent les inscriptions. «Les étudiants veulent venir dans un environnement qui les encadre bien, qui représente leur vision de ce qu’ils veulent faire, d’où ils veulent aller. [Alors il faut] créer un environnement moderne, qui retient quand même aussi le côté historique de l’établissement.»

 

Article précédent Lutter contre la violence et le harcèlement à l’école
Prochain article Rentrée 2024 : les enseignants francophones manquent à l’appel
Imprimer
3744

Marianne Dépelteau – FrancopresseGhita Hanane

Autres messages par Marianne Dépelteau – Francopresse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Appui des députés communautaires aux revendications scolaires fransaskoises

Appui des députés communautaires aux revendications scolaires fransaskoises

Pour le président de l’ACF, Roger Gauthier, « quand il est question de nos droits constitutionnels, on a un devoir d’appuyer ceux qui les revendiquent. »

25 juin 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (36681)/Commentaires (0)/
Une belle initiative au CÉF

Une belle initiative au CÉF

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a décidé de remettre une ceinture fléchée fransaskoise à ses finissantes et finissants.

12 juin 2018/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (35943)/Commentaires (0)/
Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

REGINA - Les années 1968 étaient une période de beaucoup de changements, de revendications politiques, culturelles et sociales, ce qui explique pourquoi les chercheurs s’y attardent.

7 juin 2018/Auteur: Hervé Niragira/Nombre de vues (29546)/Commentaires (0)/
Cours sur les premiers soins en santé mentale

Cours sur les premiers soins en santé mentale

MOOSE JAW - Les 5 et 6 mai derniers, une douzaine de personnes ont participé à une formation sur les premiers soins en santé mentale, animée par Francine Proulx-Kenzle et Roger Gauthier à Moose Jaw.

10 mai 2018/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (35171)/Commentaires (0)/
Une soirée de célébrations pour La Cité et le Bac !

Une soirée de célébrations pour La Cité et le Bac !

50 ans d'enseignement en français à l'Université de Regina

REGINA - Voilà maintenant 50 ans que les étudiants et professionnels ont la possibilité d’étudier le français et d’apprendre en français à l'Université de Regina.

10 mai 2018/Auteur: Céline Galophe/Nombre de vues (38844)/Commentaires (0)/
Un deuxième pavillon pour l'école élémentaire fransaskoise à Regina

Un deuxième pavillon pour l'école élémentaire fransaskoise à Regina

REGINA - Selon un communiqué émis par le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP), une entente conclue avec la province permettra à l’École Mgr de Laval de compter sur un deuxième pavillon pour désengorger ses locaux actuels.

24 avril 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (40578)/Commentaires (0)/

C’est fait, une bataille gagnée par le CPIP !

Regina aura une deuxième école élémentaire

Communiqué du Collectif des parents inquiets et préoccupés faisant part de la décision du gouvernement de la Saskatchewan de louer les anciens locaux de l’école St Andrew pour dépeupler le pavillon primaire de l’école Monseigneur de Laval. 

24 avril 2018/Auteur: Jean de Dieu Ndayahundwa/Nombre de vues (32030)/Commentaires (0)/
Mise à jour de la cause du CPIP

Mise à jour de la cause du CPIP

Résultats prometteurs de la médiation !

En octobre 2017, le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) a déposé un recours judiciaire contre le gouvernement de la Saskatchewan et le Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour la construction d’une nouvelle école primaire à Regina et l’offre des programmes et services équivalents à ceux des écoles de la majorité anglophone.

12 avril 2018/Auteur: Jean de Dieu Ndayahundwa/Nombre de vues (35571)/Commentaires (0)/
Lancement de "Contre toute attente"

Lancement de "Contre toute attente"

50 de vie francophone à l’Université de Regina

REGINA - Le 15 mars 2018 , une quarantaine de personnes se sont rendues à La Cité universitaire francophone pour assister au lancement du livre Contre toute attente de l’historien Michael Poplyansky et du chercheur Abdoulaye Yoh.

29 mars 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (37362)/Commentaires (0)/
Lire avec fiston

Lire avec fiston

Travail d’équipe pour donner le gout de la lecture aux garçons

Lire avec fiston est un projet qui vise à donner le gout de la lecture aux garçons de 3e et 4e années en prêchant par l’exemple.

29 mars 2018/Auteur: Julien Cayouette (Le Voyageur)/Nombre de vues (35667)/Commentaires (0)/
Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Comité des langues officielles en tournée

Un groupe de sept membres du Comité permanent des langues officielles des Communes a récemment séjourné dans l’Ouest canadien pour s’informer sur place de l’état critique des services à la petite enfance francophone.

25 mars 2018/Auteur: Anonym/Nombre de vues (36037)/Commentaires (0)/
Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

En septembre 1968, le Centre d’études bilingues de Regina voyait le jour au cœur de l’Université de Regina. Cinquante ans plus tard, La Cité universitaire francophone et le programme du Bac en éducation française sont les fiers représentants de la francophonie à l'université.

1 mars 2018/Auteur: Marie Galophe/Nombre de vues (41090)/Commentaires (0)/
Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Le 7 février dernier, lors de sa séance régulière à Regina, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a décidé d’accorder une région scolaire distincte à Ponteix, accompagnée d’un siège à la table des conseillers scolaires.

24 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (36404)/Commentaires (0)/
Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Collaboration du Collège Mathieu, Saskatchewan Polytechnic et l'Université de Regina

Le Collège Mathieu, la Saskatchewan Polytechnic et l’Université de Regina ont signé une lettre d’intention visant la collaboration mutuelle au chapitre des programmes d’éducation en français dans le domaine de la santé, le 18 janvier dernier, à la Rotonde de la Cité universitaire.

1 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (34571)/Commentaires (0)/
Journée des carrières en santé

Journée des carrières en santé

Le Consortium national de formation en santé de La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina a organisé, pour la première fois, une journée des carrières en santé, en collaboration avec l’Université d’Ottawa, le 13 janvier dernier. 

1 février 2018/Auteur: Jeanne Dumas/Nombre de vues (28632)/Commentaires (0)/
RSS
Première7891012141516Dernière

 - vendredi 22 novembre 2024