Skip Navigation
Grève Postes Canada accès PDF Fonds l'Eau vive banniere
Le rôle méconnu des Afro-Canadiens dans l’histoire du Canada

Le rôle méconnu des Afro-Canadiens dans l’histoire du Canada

Les Afro-Canadiens font partie intégrante de l’histoire du Canada. Pourtant, leur contribution à la société canadienne est quasi absente des programmes scolaires au pays.

« L’histoire des Afro-Canadiens, c’est d’abord l’histoire du Canada », lance l’historien et écrivain Amadou Ba.

Professeur d’histoire à l’Université Laurentienne en Ontario, Amadou Ba raconte que l’histoire des communautés noires au Canada commence pendant la période esclavagiste, qui a duré plus de 200 ans dans l’Empire britannique, entre 1628 et 1833.

Au Canada, cette histoire comprend aussi des loyalistes, anciens colons américains qui soutenaient l’Empire britannique lors de la guerre de la Révolution américaine, de 1775 à 1783.

Selon Amadou Ba, environ 50 000 loyalistes ont traversé la frontière canado-américaine. Parmi eux se trouvaient 5 000 Afro-Américains qui se sont installés au Haut-Canada et au Bas-Canada, « et ces gens ont apporté leur cœur à l’édification du pays ».

Image
Amadou Ba, professeur d’histoire à l’Université Laurentienne en Ontario Crédit : Courtoisie

Au Canada, se trouvent aussi des personnes d’ascendance africaine qui ont emprunté le réseau du chemin de fer clandestin pour fuir l’esclavage aux États-Unis et retrouver leur liberté.

« Entre 30 000 à 40 000 fugitifs ont trouvé refuge en Amérique du Nord britannique [maintenant le Canada] », peut-on lire dans l’Encyclopédie canadienne.

« Quand ils arrivaient au Canada, c’est vrai qu’ils étaient libres. Ils n’étaient plus des esclaves, précise Amadou Ba. Mais ils ne vivaient pas la liberté. Ils étaient racisés, les écoles étaient [ségréguées], ils n’avaient pas le droit d’aller dans les mêmes hôtels que les autres Canadiens, etc. »

D’ailleurs, la dernière école ségréguée en Ontario a fermé ses portes en 1965 et, en Nouvelle-Écosse, seulement en 1983.

Une histoire absente des curriculums

« Dans les faits, la majorité des programmes scolaires actuels passent sous silence le racisme envers les personnes noires au Canada, même s’ils s’attardent quelque peu sur les expériences des personnes noires aux États-Unis », peut-on lire dans un rapport de la Commission canadienne pour l’UNESCO publié en août dernier.

Par exemple, « les Canadiens savent qu’il y a eu [de l’esclavage] aux États-Unis, ajoute Amadou Ba. Ils savent qu’il y en a eu ailleurs, mais ils ignorent qu’il y en a eu dans leur pays. »

Le rapport soutient que les programmes d’études secondaires et primaires « pourraient offrir une représentation plus complète et plus significative » des contributions des Canadiens d’ascendance africaine.

« Les enseignants sont le fruit d’un système d’éducation qui a depuis longtemps ignoré l’histoire des personnes noires. C’est donc dire qu’ils manquent de connaissances et d’aisance pour parler du sujet », poursuit le document.

Une histoire mal représentée

Certaines parties sont aussi mal représentées dans les programmes scolaires, avance Natasha Henry-Dixon, professeure adjointe d’histoire afro-canadienne au Département d’histoire à l’Université York, en Ontario.

« L’éducation a traditionnellement été encadrée autour de récits particuliers de la colonisation européenne, de la contribution européenne à l’exclusion de groupes particuliers », soutient Natasha Henry-Dixon.

Image
Natasha Henry-Dixon, professeure adjointe d’histoire afro-canadienne au Département d’histoire à l’Université York en Ontario Crédit : Courtoisie

Même si elle reconnaît qu’il y a eu des progrès pour pallier quelques lacunes, « certains récits en lien avec la communauté noire et son histoire continuent d’être relégués aux marges du récit traditionnel », déplore-t-elle.

Pour la professeure, lorsqu’on parle de l’expérience des personnes afrodescendantes au Canada, on met l’accent sur la « bienveillance des Blancs et pas nécessairement sur le fait que les Noirs sont des acteurs historiques ».

Même son de cloche chez Amadou Ba, aussi auteur du livre L’histoire oubliée de la contribution des esclaves et soldats noirs à l’édification du Canada (1604-1945).

Selon lui, même si les membres des communautés noires ont apporté beaucoup à l’économie, à la culture et à la société canadienne, « ces gens sont représentés très négativement dans l’histoire du Canada ».

Changer les institutions

« On est dans un système de racisme et colonisation, estime Amadou Ba. Si on veut changer, on doit changer les institutions. »

De son côté, Natasha Henry-Dixon croit qu’il manque une motivation morale et politique afin de créer un vrai changement.

« Nous voyons un financement de projets ponctuels dans différents domaines, mais les changements structurels de politique font toujours défaut. »

Imprimer
5800

Francopresse - Chantallya LouisGhita Hanane

Autres messages par Francopresse - Chantallya Louis
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
L’enseignement peut-il sauver le français en Louisiane ?

L’enseignement peut-il sauver le français en Louisiane ?

Le choix de Théo, documentaire coproduit par le professeur Thomas Cauvin et réalisé par Mi KL Espinasse, met en lumière le renouveau du français en Louisiane grâce au succès de l’immersion.

5 juillet 2018/Auteur: Lucas Pilleri (Francopresse)/Nombre de vues (34889)/Commentaires (0)/
Appui des députés communautaires aux revendications scolaires fransaskoises

Appui des députés communautaires aux revendications scolaires fransaskoises

Pour le président de l’ACF, Roger Gauthier, « quand il est question de nos droits constitutionnels, on a un devoir d’appuyer ceux qui les revendiquent. »

25 juin 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (37152)/Commentaires (0)/
Une belle initiative au CÉF

Une belle initiative au CÉF

Le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) a décidé de remettre une ceinture fléchée fransaskoise à ses finissantes et finissants.

12 juin 2018/Auteur: Michel Vézina/Nombre de vues (36078)/Commentaires (0)/
Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

Les jeunes Fransaskois et la dimension oubliée des années 1968

REGINA - Les années 1968 étaient une période de beaucoup de changements, de revendications politiques, culturelles et sociales, ce qui explique pourquoi les chercheurs s’y attardent.

7 juin 2018/Auteur: Hervé Niragira/Nombre de vues (29656)/Commentaires (0)/
Cours sur les premiers soins en santé mentale

Cours sur les premiers soins en santé mentale

MOOSE JAW - Les 5 et 6 mai derniers, une douzaine de personnes ont participé à une formation sur les premiers soins en santé mentale, animée par Francine Proulx-Kenzle et Roger Gauthier à Moose Jaw.

10 mai 2018/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (35711)/Commentaires (0)/
Une soirée de célébrations pour La Cité et le Bac !

Une soirée de célébrations pour La Cité et le Bac !

50 ans d'enseignement en français à l'Université de Regina

REGINA - Voilà maintenant 50 ans que les étudiants et professionnels ont la possibilité d’étudier le français et d’apprendre en français à l'Université de Regina.

10 mai 2018/Auteur: Céline Galophe/Nombre de vues (39368)/Commentaires (0)/
Un deuxième pavillon pour l'école élémentaire fransaskoise à Regina

Un deuxième pavillon pour l'école élémentaire fransaskoise à Regina

REGINA - Selon un communiqué émis par le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP), une entente conclue avec la province permettra à l’École Mgr de Laval de compter sur un deuxième pavillon pour désengorger ses locaux actuels.

24 avril 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (40861)/Commentaires (0)/

C’est fait, une bataille gagnée par le CPIP !

Regina aura une deuxième école élémentaire

Communiqué du Collectif des parents inquiets et préoccupés faisant part de la décision du gouvernement de la Saskatchewan de louer les anciens locaux de l’école St Andrew pour dépeupler le pavillon primaire de l’école Monseigneur de Laval. 

24 avril 2018/Auteur: Ndayahundwa Jean de Dieu/Nombre de vues (32345)/Commentaires (0)/
Mise à jour de la cause du CPIP

Mise à jour de la cause du CPIP

Résultats prometteurs de la médiation !

En octobre 2017, le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) a déposé un recours judiciaire contre le gouvernement de la Saskatchewan et le Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour la construction d’une nouvelle école primaire à Regina et l’offre des programmes et services équivalents à ceux des écoles de la majorité anglophone.

12 avril 2018/Auteur: Ndayahundwa Jean de Dieu/Nombre de vues (35882)/Commentaires (0)/
Lancement de "Contre toute attente"

Lancement de "Contre toute attente"

50 de vie francophone à l’Université de Regina

REGINA - Le 15 mars 2018 , une quarantaine de personnes se sont rendues à La Cité universitaire francophone pour assister au lancement du livre Contre toute attente de l’historien Michael Poplyansky et du chercheur Abdoulaye Yoh.

29 mars 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (37996)/Commentaires (0)/
Lire avec fiston

Lire avec fiston

Travail d’équipe pour donner le gout de la lecture aux garçons

Lire avec fiston est un projet qui vise à donner le gout de la lecture aux garçons de 3e et 4e années en prêchant par l’exemple.

29 mars 2018/Auteur: Julien Cayouette (Le Voyageur)/Nombre de vues (36676)/Commentaires (0)/
Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Comité des langues officielles en tournée

Un groupe de sept membres du Comité permanent des langues officielles des Communes a récemment séjourné dans l’Ouest canadien pour s’informer sur place de l’état critique des services à la petite enfance francophone.

25 mars 2018/Auteur: Anonym/Nombre de vues (36421)/Commentaires (0)/
Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

En septembre 1968, le Centre d’études bilingues de Regina voyait le jour au cœur de l’Université de Regina. Cinquante ans plus tard, La Cité universitaire francophone et le programme du Bac en éducation française sont les fiers représentants de la francophonie à l'université.

1 mars 2018/Auteur: Marie Galophe/Nombre de vues (41693)/Commentaires (0)/
Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Le 7 février dernier, lors de sa séance régulière à Regina, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a décidé d’accorder une région scolaire distincte à Ponteix, accompagnée d’un siège à la table des conseillers scolaires.

24 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (36639)/Commentaires (0)/
Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Collaboration du Collège Mathieu, Saskatchewan Polytechnic et l'Université de Regina

Le Collège Mathieu, la Saskatchewan Polytechnic et l’Université de Regina ont signé une lettre d’intention visant la collaboration mutuelle au chapitre des programmes d’éducation en français dans le domaine de la santé, le 18 janvier dernier, à la Rotonde de la Cité universitaire.

1 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (34735)/Commentaires (0)/
RSS
Première7891012141516Dernière

 - mercredi 18 décembre 2024