Skip Navigation

Comment le vote autochtone peut faire basculer les élections

Le faible taux de participation électorale des Autochtones est un enjeu important, tant au Canada qu’aux États-Unis. Jusqu’au début des années 1960, le droit de vote leur était largement refusé au Canada. Aux États-Unis, ils obtiennent ce droit en 1924. Pour la juriste autochtone américaine Patty Ferguson-Bohnee, comme pour le chef du Parti néo-démocrate saskatchewanais Ryan Meili, le vote autochtone pourrait peser lourd dans la balance politique.

Patty Ferguson-Bohnee est membre de la Tribu indienne de Pointe-au-Chien, l’une des plus anciennes communautés francophones de la Louisiane. Ses recherches universitaires en France ont porté sur les relations coloniales françaises avec les Indiens de la Louisiane aux 17e et 18e siècles.

S’exprimant couramment dans un français aux sonorités et expressions à la fois européennes et louisianaises, la directrice de la clinique juridique indienne de l’École de droit de l’Université d’État de l’Arizona encadre ses étudiants autochtones dans leur pratique du droit dans les forums tribaux, étatiques et fédéraux.

En plus de travailler à la clarification du statut des tribus et de leur souveraineté, les étudiants se penchent de près sur le vote autochtone. « Je dirige le Arizona Native Vote Election Protection Project. Notre objectif est de veiller à ce que le droit de vote des électeurs autochtones soit protégé. Nous formons des bénévoles qui se rendent sur les réserves indiennes le jour du scrutin et nous assistons les électeurs afin de nous assurer que tout se passe bien. Nous sommes en constante communication avec les tribus afin de préparer les prochaines élections. Nous travaillons de près avec nos partenaires pour préparer 2020 », explique-t-elle.

Surmonter les obstacles au vote 

Dans son Témoignage sur le droit de vote et l’administration des élections en Arizona, la juriste détaille les nombreux défis auxquels sont confrontés les électeurs autochtones, notamment ceux qui vivent dans les réserves : barrières linguistiques, disparités socio-économiques, manque d’accès aux transports, manque d’adresses résidentielles, difficulté d’accéder au courrier, etc.

Pourtant, Patty Ferguson-Bohnee estime que le vote autochtone pourrait fortement influencer les résultats électoraux. « Au niveau local, nous avons besoin que plus d’Autochtones se présentent comme candidats, y compris dans les County Commissions. Cela peut faire une différence, surtout dans les swing states où le vote peut basculer grâce au vote autochtone. En 2020, les Amérindiens pourraient décider du vainqueur de l’élection présidentielle dans six swing states où il y a beaucoup de jeunes électeurs en âge de voter », avance-t-elle.

La juriste fonde beaucoup d’espoir dans la jeunesse : « Les jeunes me donnent de l’espoir. Ils ont le désir de vivre dans un monde juste. Ce sont les jeunes qui ont mené la lutte contre l’oléoduc Dakota-Access », rappelle-t-elle.

Des solutions concrètes existent pour augmenter le taux de participation électorale, comme veiller à ce que toutes les tribus autochtones puissent inscrire leurs électeurs, encourager le vote anticipé en personne et le vote par correspondance. Il faudrait également assurer des stations de vote au sein même des réserves et consulter les tribus sur les endroits idéaux pour ces stations, suggère l’Américaine.

Entre devoir historique et avantage stratégique

Pour Ryan Meili, chef du Nouveau parti démocratique de la Saskatchewan et chef de l’opposition, il est évident que les autochtones joueront un rôle décisif dans le résultat des prochaines élections provinciales à l’automne 2020.

« Il est très important qu’on augmente le niveau d’implication des personnes autochtones ici en Saskatchewan. On a vu que le taux de participation des personnes autochtones le jour du vote dans la dernière élection avait diminué », précise-t-il d’emblée.

Ryan Meili insiste lui aussi sur l’importance de la représentation des autochtones non seulement à titre d’électeurs, mais aussi de candidats. « Nous devons nous assurer d’avoir des candidats issus des communautés autochtones. Nous sommes très fiers de compter parmi notre équipe Betty Nippi-Albright dans le comté de Saskatoon Centre. Sa présence comme candidate est très importante », souligne-t-il à cet égard.

Pour le politicien, les obstacles au vote autochtone sont nombreux en Saskatchewan, à l’instar de l’accessibilité aux urnes. « Il n’y a pas assez de stations de vote dans les endroits clefs sur les réserves », déplore-t-il.

Faire porter sa voix

Ryan Meili explique que, lors de la campagne provinciale, il sera important pour toutes les formations politiques de parler de sujets concernant directement les populations autochtones. Car si elles ne se retrouvent pas dans les thèmes discutés, le taux de participation sera de nouveau décevant le jour du scrutin.

« Dans notre histoire, les peuples autochtones ont beaucoup été marginalisés. Pourtant, ce qui les concerne nous concerne tous. Dans les dossiers comme ceux de l’éducation et de la santé, cela me semble évident », insiste-t-il.

Là où les réalités américaines et saskatchewanaises se rejoignent, c’est qu’il y a plusieurs comtés en Saskatchewan où le vote autochtone pourrait changer la donne, comme dans les swing states américains. « Il est important que les Autochtones sachent qu’ils ont ce pouvoir de changer le cours des élections et de changer les choses. Tous les partis vont devoir présenter des politiques répondant aux intérêts des Autochtones, que ce soit du point de vue de la réforme de notre système de justice, de l’environnement, de la réconciliation et des revendications territoriales », conclut Ryan Meili.

Le Indian French louisianais

Bien que reconnue aujourd’hui comme souveraine, la Tribu indienne de Pointe-au-Chien en Louisiane a survécu à l’esclavage, aux affres de la colonisation et à l’exclusion du droit de vote pendant de nombreuses années. « Nous continuons de parler le Indian French, une langue orale. Mes grands-parents le parlaient entre eux et c’était la langue maternelle de ma mère. Notre communauté était isolée et discriminée. Nous ne sommes pas cajuns. Certains Français se sont mariés avec des membres de notre tribu. Nos noms de famille sont principalement Billiot, Dardar et Verdin », précise la juriste Patty Ferguson-Bohnee, membre de la tribu.

Imprimer
31034

Jean-Philippe Deneault (Initiative de journalisme local - APF)Jean-Philippe Deneault

Autres messages par Jean-Philippe Deneault (Initiative de journalisme local - APF)
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x

C’est fait, une bataille gagnée par le CPIP !

Regina aura une deuxième école élémentaire

Communiqué du Collectif des parents inquiets et préoccupés faisant part de la décision du gouvernement de la Saskatchewan de louer les anciens locaux de l’école St Andrew pour dépeupler le pavillon primaire de l’école Monseigneur de Laval. 

24 avril 2018/Auteur: Jean de Dieu Ndayahundwa/Nombre de vues (29757)/Commentaires (0)/
Mise à jour de la cause du CPIP

Mise à jour de la cause du CPIP

Résultats prometteurs de la médiation !

En octobre 2017, le Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP) a déposé un recours judiciaire contre le gouvernement de la Saskatchewan et le Conseil scolaire fransaskois (CSF) pour la construction d’une nouvelle école primaire à Regina et l’offre des programmes et services équivalents à ceux des écoles de la majorité anglophone.

12 avril 2018/Auteur: Jean de Dieu Ndayahundwa/Nombre de vues (33083)/Commentaires (0)/
Lancement de "Contre toute attente"

Lancement de "Contre toute attente"

50 de vie francophone à l’Université de Regina

REGINA - Le 15 mars 2018 , une quarantaine de personnes se sont rendues à La Cité universitaire francophone pour assister au lancement du livre Contre toute attente de l’historien Michael Poplyansky et du chercheur Abdoulaye Yoh.

29 mars 2018/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (34931)/Commentaires (0)/
Lire avec fiston

Lire avec fiston

Travail d’équipe pour donner le gout de la lecture aux garçons

Lire avec fiston est un projet qui vise à donner le gout de la lecture aux garçons de 3e et 4e années en prêchant par l’exemple.

29 mars 2018/Auteur: Julien Cayouette (Le Voyageur)/Nombre de vues (32838)/Commentaires (0)/
Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Un cri d’alarme dans les garderies de l’Ouest

Comité des langues officielles en tournée

Un groupe de sept membres du Comité permanent des langues officielles des Communes a récemment séjourné dans l’Ouest canadien pour s’informer sur place de l’état critique des services à la petite enfance francophone.

25 mars 2018/Auteur: Anonym/Nombre de vues (34096)/Commentaires (0)/
Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

Un livre sur 50 ans de présence francophone à l’Université de Regina

En septembre 1968, le Centre d’études bilingues de Regina voyait le jour au cœur de l’Université de Regina. Cinquante ans plus tard, La Cité universitaire francophone et le programme du Bac en éducation française sont les fiers représentants de la francophonie à l'université.

1 mars 2018/Auteur: Marie Galophe/Nombre de vues (38884)/Commentaires (0)/
Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Ponteix obtient sa région scolaire fransaskoise

Le 7 février dernier, lors de sa séance régulière à Regina, le Conseil scolaire fransaskois (CSF) a décidé d’accorder une région scolaire distincte à Ponteix, accompagnée d’un siège à la table des conseillers scolaires.

24 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (35688)/Commentaires (0)/
Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Un soutien au
 développement de 
l’éducation postsecondaire en français

Collaboration du Collège Mathieu, Saskatchewan Polytechnic et l'Université de Regina

Le Collège Mathieu, la Saskatchewan Polytechnic et l’Université de Regina ont signé une lettre d’intention visant la collaboration mutuelle au chapitre des programmes d’éducation en français dans le domaine de la santé, le 18 janvier dernier, à la Rotonde de la Cité universitaire.

1 février 2018/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (33808)/Commentaires (0)/
Journée des carrières en santé

Journée des carrières en santé

Le Consortium national de formation en santé de La Cité universitaire francophone de l’Université de Regina a organisé, pour la première fois, une journée des carrières en santé, en collaboration avec l’Université d’Ottawa, le 13 janvier dernier. 

1 février 2018/Auteur: Jeanne Dumas/Nombre de vues (28074)/Commentaires (0)/
Deux enseignantes de la Saskatchewan reçoivent le Prix d’histoire
 du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement

Deux enseignantes de la Saskatchewan reçoivent le Prix d’histoire
 du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement

Le 22 novembre 2017, à Rideau Hall, les enseignantes saskatchewannaises Naomi Fortier-Fréçon et Leia Laing ont reçu le Prix d’histoire du Gouverneur général pour l’excellence en enseignement 2017

7 décembre 2017/Auteur: L'Eau vive/Nombre de vues (30805)/Commentaires (0)/
Les conseillers scolaires à la rencontre des aspirants chefs

Les conseillers scolaires à la rencontre des aspirants chefs

Les conseillers scolaires fransaskois ont commencé à rencontrer les candidats à la chefferie du Parti saskatchewannais et du Nouveau Parti Démocratique, le 4 décembre dernier à Regina. 
6 décembre 2017/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (36681)/Commentaires (0)/
L’intégration socioscolaire des jeunes immigrants

L’intégration socioscolaire des jeunes immigrants

Café causerie organisé à Regina dans le cadre de la Semaine nationale de l'immigration francophone

Pour une famille venue d’ailleurs, l’intégration d’un enfant dans un nouveau milieu scolaire est l’un des nombreux défis liés à son arrivée dans une communauté d’accueil.

14 novembre 2017/Auteur: Jean-Pierre Picard/Nombre de vues (34850)/Commentaires (0)/
Le Conseil scolaire fransaskois se tourne vers les tribunaux

Le Conseil scolaire fransaskois se tourne vers les tribunaux

Surpeuplement dans les écoles fransaskoises

Lors d’une vidéoconférence extraordinaire, le 7 novembre dernier, les conseillers scolaires fransaskois ont voté, à l’unanimité, afin de déposer un recours contre le gouvernement saskatchewannais.

9 novembre 2017/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (37491)/Commentaires (0)/
Regard autochtone sur l'Histoire

Regard autochtone sur l'Histoire

« Blanket exercise » à l’École St. Dominic Savio de Regina

REGINA - 28 élèves de 7e et 8e année de l’École St. Dominic Savio ont eu la chance de prendre part à un « blanket exercise », le 12 octobre dernier.

26 octobre 2017/Auteur: Pierre-Émile Claveau/Nombre de vues (37439)/Commentaires (0)/
L’autre côté de l’immersion

L’autre côté de l’immersion

Si les programmes d’immersion française ont joué un rôle dans l’augmentation du nombre de Canadiens bilingues dont faisait état le dernier recensement, leurs impacts négatifs sur les francophones sont reconnus, à défaut d’être étudiés. 
20 octobre 2017/Auteur: Denis Lord /Nombre de vues (30585)/Commentaires (0)/
RSS
Première7891012141516Dernière

 - dimanche 22 septembre 2024