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Anonym
/ Catégories: 2015, Société, Francophonie

Parler franglais: entre ingéniosité et insécurité

Ronald Boudreau, le directeur des Services aux francophones de la FCE

Ronald Boudreau, le directeur des Services aux francophones de la FCE

« En milieu minoritaire, l’insécurité linguistique est en train de nous tuer ».
Photo : FCE
Notre avenir sera-t-il franglais? Cinq chercheurs débattent de l’enjeu dans l’édition courante de la revue internationale Argument. En milieu minoritaire, c’est plutôt complexe.

« C’est tout un débat, soutient le directeur de la revue, François Charbonneau. « Quelqu’un qui n’aurait appris que le franglais ne connaîtrait pas les mots pour s’inscrire dans la norme. C’est le risque de se couper du reste de la francophonie. Mais si on insiste trop sur la norme, on rend cette langue étrangère. On est dans la tension entre les deux et on va le rester. C’est notre condition.

 « Sur le long terme, toutes les langues sont le produit du métissage, souligne le professeur de l’Université d’Ottawa. Ça n’a pas pris de temps après la Conquête pour constater une différence entre le français parlé en France et au Canada. C’est vrai pour l’anglais aussi qui est composé de 60 % de mots français. Les gens parlent comme ils parlent. »

Pareillement pour les artistes. « Ça sort dans la langue que ça sort, convient Nathalie Bernardin, directrice générale de l’Association professionnelle de la chanson et de la musique (APCM). Ce n’est pas de l’assimilation ni une question de marché. C’est un choix conscient de garder des mots anglais dans une chanson au lieu de les traduire, parce qu’on est confortable dans les deux langues.

« Ça cause des malaises intergénérationnels, explique-t-elle. Une génération d’artistes a milité pour nos institutions, comme la gestion scolaire. La suivante qui a grandi dans cette réalité est à l’aise avec les deux langues. C’est une expertise qui différencie les artistes de la francophonie canadienne. »

Une alternative

La tension linguistique résulte d’une volonté de se particulariser, selon le professeur Charbonneau. « Dans l’Outaouais, on utilise l’expression ‘se faire lutter par un char’, ce qui signifie ‘se faire frapper par une voiture’. On dit chouclaque au lieu de soulier. Mais plus on se particularise, plus on s’éloigne de la norme.

« En milieu minoritaire, estime le chercheur, le franglais se présente souvent comme une alternative. Si c’est dix ou 100 mots, ce n’est pas grave. Mais si vous utilisez le mot overpass sans savoir ce que ça s’appelle en français, vous ne comprendrez pas si j’utilise le mot viaduc en classe. C’est un drame. »

Pour Ronald Boudreau, directeur des Services aux francophones de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants, le danger est tout autre. « Si on s’inquiète de la qualité de la langue en France ou au Québec, on a la capacité d’améliorer la situation. En milieu minoritaire, quand on intervient pour dire aux jeunes qu’ils parlent mal, on crée de l’insécurité. Leur réaction est de parler anglais.

Nathalie Bernardin, directrice de l’Association professionnelle de la chanson et de la musique

Nathalie Bernardin, directrice de l’Association professionnelle de la chanson et de la musique

Insécurité

« Si je suis pas bon au golf et que je me fais écœurer chaque fois que je joue, lance-t-il, je vais choisir un autre sport. L’anglais est facile, il n’y a pas d’insécurité et on est tolérant des variations.

« L’insécurité linguistique qu’on développe chez nos jeunes est en train de nous tuer. Carrément. Le problème numéro un dans les écoles, reconnait Ronald Boudreau, c’est qu’on parle anglais dans les corridors et dans les classes. » Contrairement à ce qui se passe en France ou au Québec.

« Je sais ce que c’est, déclare Nathalie Bernardin : les jeunes parlent anglais même si on passe la journée à leur dire de parler français. L’idée de diaboliser l’utilisation de l’anglais n’est pas nécessairement la meilleure voie à prendre.

« Le fait de continuer à vivre en français, dit-elle, ce n’est pas parce que l’anglais est absent. On peut valoriser le français et sans dévaloriser l’anglais. On a des artistes qui ont fait la paix avec ces deux mondes-là. Ce confort avec sa dualité a tendance à faire très peur dans le milieu de l’éducation. »

Selon François Charbonneau, le système scolaire génère une nouvelle fierté pour le français. « On a des profs extraordinaires qui maîtrisent la langue. Mais on laisse de plus en plus au système éducatif la responsabilité de l’enseigner. » Il se souvient d’une maternelle où deux enfants sur 16 parlaient français.

« À la limite, il faut se réjouir que des francophones parlent le franglais, estime le professeur, autrement ils parlent anglais. Les artistes qui chantent en franglais sont capables de parler français. Les gens sont capables de parler les deux. »

La FCE a lancé une pédagogie pour renforcer l’autonomie linguistique. « On a développé des exemples de situation où les jeunes sont corrigés et insécurisés. On propose aux enseignants des mécanismes qui leur permettent d’en parler avec eux et de les emmener à prendre conscience de leur réaction. Pour que le choix de la langue soit une décision éclairée. »

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