Skip Navigation
La fransaskoisie unie contre le harcèlement

La fransaskoisie unie contre le harcèlement

Qu’il soit psychologique, sexuel ou numérique, le harcèlement peut avoir des conséquences graves. En 2021, Statistique Canada constate que 19 % des femmes et 13 % des hommes ont déclaré avoir été victimes de harcèlement en milieu de travail. Afin d’informer et d’outiller, le Regroupement Femmes Saskatchewan a organisé le 2 novembre une table ronde dans le cadre du Rendez-vous fransaskois.  

« Malheureusement, le harcèlement est encore bien présent dans la communauté et nous souhaitons que les employés accordent davantage d’attention lorsqu’ils signent des contrats, lisent les manuels de procédures et interagissent avec leurs pairs », exprime Émilie Lebel, coordinatrice de projets pour l’organisme Regroupement Femmes Saskatchewan, anciennement Fédération provinciale des Fransaskoises.

Contrer le harcèlement pyramidal

Créer des discussions pour prévenir les futures dynamiques de pouvoir au sein d’une équipe semble un bon moyen de décourager les écarts de conduite. C’est en tout cas ce qui est pratiqué à la Troupe du Jour de Saskatoon (LTDJ), note Émilie Lebel qui y est aussi employée. « Les gens se parlent, se mettent d’accord sur ce qui est écrit et lu à voix haute. On s’assure ainsi que tout le monde est à la même page. » 

Denis Rouleau, coordonnateur en concertation et renforcement communautaire de la région Nord pour l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) et ancien directeur de LTDJ, témoigne des efforts mis en place lors de l’arrivée de nouvelles personnes au sein de la troupe de théâtre : « Le fait de mettre les choses au clair dès le départ permet de créer une relation de confiance, de confort et de sécurité entre les artistes. » 

Des termes comme « consentement involontaire » ou encore « hiérarchie de harcèlement » apparaissent au fil des discussions, remettant en question blagues sexistes et autres commentaires déplacés en milieu de travail

« Cela ne fait pas mal tout de suite, mais le problème, c’est que cela amène à la deuxième ligne qui elle-même va être franchie jusqu'à la création d’une situation malaisante, parfois même extrême. On parle alors de harcèlement pyramidal », poursuit Émilie Lebel.

Le devoir des employeurs

 Table ronde
La table ronde s’est déroulée en ligne sur Zoom et a rassemblé 26 personnes.
Crédit : Capture d’écran

Certaines situations, comme les périodes de changements majeurs, les restructurations, les fusions d’entreprises ou l'accueil de nouveaux employés, sont propices au harcèlement. Les membres d’une équipe, y compris les directions, doivent alors faire l’effort d’entretenir une communication saine.

Si ses contrats et manuels de l’employé n’explorent pas de manière détaillée les différents types de harcèlement, l’ACF, organisme porte-parole de la communauté fransaskoise, assure que « [s]es politiques générales en font mention et qu’elles sont accessibles aux employés », indique Myriam Ben Nasr, directrice générale adjointe. 

Du côté de l’Association des juristes d’expression française de la Saskatchewan (AJEFS), la directrice générale Céline Desrosiers a profité de l’occasion pour annoncer la mise en place de nouvelles politiques pour servir et protéger les employés des organismes fransaskois.

« Nous allons mettre à disposition des formulaires de plaintes, des ressources et des outils pour les organismes », informe la directrice de l’AJEFS, qui précise que deux avocats ont travaillé sur le projet.  Ces politiques, qui répondent à un élan national de la part des associations de juristes, devraient être présentées prochainement afin d’en expliquer les fondements et le fonctionnement.

Céline Desrosiers ajoute qu’un projet de traduction de ressources axées sur le harcèlement sexuel au travail est en cours de finalisation avec l’organisme Public Legal Education Association of Saskatchewan (PLEA). « Cela permettra aux victimes de pouvoir passer près de quatre heures avec un avocat pour obtenir un avis juridique », se félicite-t-elle.

Ces nouvelles ravissent Anne Brochu Lambert, artiste et présidente du Conseil culturel fransaskois (CCF) : « Cela mérite d'être entendu. Il faut que les élus, les directions, les employés et, plus largement, les membres de la communauté sachent que la boîte à outils vient de s’enrichir. »

Nommer des personnes-ressources au sein de la communauté est également une piste évoquée durant la table ronde. Cependant, comme dans toutes les petites communautés, les gens se parlent, se dévoilent, et il pourrait donc sembler difficile pour les victimes autant que pour les accusés de trouver une oreille attentive et digne de confiance. 

La piste de professionnels mobiles et de bureaux éphémères dans la province pourrait donc être une option viable. « Il faut trouver des personnes responsables pour donner des ateliers et faire de la sensibilisation », estime pour sa part Émilie Lebel. 

Briser le silence

Selon Émilie Lebel, le harcèlement sexuel serait toujours bien présent dans le monde du théâtre. « Il y a toujours quelqu’un à la tête, comme un metteur en scène par exemple, et les acteurs et actrices ne trouvent pas le courage d’affronter ou de dénoncer ces abus d’autorité sous peine de perdre des contrats et d’impacter leur carrière. »

De la blague sexiste aux attouchements, il est donc important d’ouvrir le dialogue dès le premier écart de conduite afin de travailler dans des conditions saines. « Il est essentiel d’exprimer le ‘non’ tant qu’il est encore temps afin de stopper tout de suite des signaux erronés qui peuvent être envoyés inconsciemment », insiste la coordonnatrice. 

Il est essentiel d’exprimer le ‘non’ tant qu’il est encore temps

Un dossier de harcèlement psychologique n’est ni blanc ni noir. L’employeur alléguera qu’il a agi dans le cadre de son pouvoir de gestion normale des activités de son entreprise et que c’est la perception subjective de l’employé qui le fait croire qu’il est victime de harcèlement psychologique au travail. L’agresseur et l’agressé doivent ainsi tous deux trouver le moyen de s’exprimer et de bénéficier d’une aide avec la peur bien présente de se faire juger.

Imprimer
10750

Leslie Diaz – IJL-Réseau.PresseLeslie Diaz

Autres messages par Leslie Diaz – IJL-Réseau.Presse
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Les élèves fransaskois honorent la mémoire des anciens combattants

Les élèves fransaskois honorent la mémoire des anciens combattants

Survol des activités organisées par les écoles fransaskoises pour souligner le jour du Souvenir.

29 novembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (27771)/Commentaires (0)/
Le Collège Mathieu surfe sur la vague du numérique

Le Collège Mathieu surfe sur la vague du numérique

Regina a accueilli le congrès du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada

REGINA - Le Collège Mathieu était l'hôte du congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada les 6 et 7 novembre 2019. Le thème de cette année : « Le numérique, un dénominateur commun. »

28 novembre 2019/Auteur: Marie-Lou Bernatchez/Nombre de vues (28458)/Commentaires (0)/
Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Au CÉF, l’école se veut communautaire et citoyenne !

Entretien avec Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises

Le CÉF travaille à établir un modèle unique d’école communautaire citoyenne en Saskatchewan. Il vise à favoriser à la fois la réussite des élèves et l’épanouissement des communautés.

19 novembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (24825)/Commentaires (0)/
École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

École et descendance française : Les francophones doivent-ils se satisfaire du minimum?

Une semaine après que les Franco-Colombiens aient demandé de meilleures écoles devant la Cour Suprême…

2 novembre 2019/Auteur: Réjean Paulin/Nombre de vues (24283)/Commentaires (0)/
Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Sciences infirmières : un examen national décrié par les francophones

Le NCLEX (National Council Licensing Examination) fait trembler bien des candidats francophones au programme de sciences infirmières. Si dans sa version anglaise plus de 80 % d’entre eux réussissent au niveau national, le taux de réussite tombe à 30 % pour les candidats en français.

31 octobre 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (28920)/Commentaires (0)/
Une communauté dévouée pour son école

Une communauté dévouée pour son école

Un nouveau terrain de jeu pour l'École Providence de Vonda

Grâce à la mobilisation des parents, du personnel et de la ville, l’École Providence de Vonda s’est paré d’un terrain de jeu flambant neuf pour le plus grand plaisir des enfants.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (31947)/Commentaires (0)/
Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

Coup d'oeil sur l'École Mgr de Laval de Regina

L’école Monseigneur de Laval, Pavillon secondaire des Quatre Vents à Regina, n’a rien à envier aux établissements de la majorité.

23 septembre 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (25490)/Commentaires (0)/
La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

La langue michif au programme d'une école de Saskatoon

Un programme offert de la maternelle à la 3e année

SASKATOON - Les étudiants de la maternelle à la 3e année de l’école St. Michael Community School à Saskatoon auront l’occasion de suivre le premier programme d’apprentissage de la langue michif offert dans la ville et l’un des deux seuls programmes à l’échelle de la province.

15 septembre 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (27657)/Commentaires (0)/
Retrouvailles au Collège Mathieu

Retrouvailles au Collège Mathieu

45 ans après avoir terminé leurs études au Collège Mathieu d'anciens élèves se sont rencontrés à Gravelbourg.

 

29 août 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (28186)/Commentaires (0)/
Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

Portraits de professeurs francophones de l’Université de la Saskatchewan

SASKATOON - Sur près de 1 200 professeurs à l’Université de la Saskatchewan, on compte une vingtaine de francophones. L'Eau vive en a rencontré six.

21 juillet 2019/Auteur: Jean-Philippe Deneault/Nombre de vues (29306)/Commentaires (0)/
Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Amélie Boutin, diplômée de l'École canadienne-française de Saskatoon

Née à Saskatoon, Amélie a effectué tout son parcours scolaire à l’École canadienne-française, depuis la garderie jusqu’à la 12e année. Elle part maintenant étudier les sciences en français à l’Université d’Ottawa.

19 juillet 2019/Auteur: Conseil des écoles fransaskoises/Nombre de vues (26079)/Commentaires (0)/
Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Quand les jeunes s’investissent pour la science !

Remise des prix Expo-science 2019

REGINA - Le 20 juin dernier, à l’école Monseigneur de Laval de Regina, on a pu assister à un spectacle de chansons, de danses concocté par les classes de 3e année,ainsi qu'à la remise des prix aux gagnants de l’Expo-sciences qui s‘était déroulée au début du mois.

16 juillet 2019/Auteur: Linda Morales/Nombre de vues (27092)/Commentaires (0)/
Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Deux enseignants reconnus pour leur engagement sportif

Terry Gaudet et Michel Forest honorés par la Saskatchewan High Schools Athletic Association

Terry Gaudet et Michel Forest, enseignants respectivement à l’École St-Isidore à Bellevue et à l’École Mathieu de Gravelbourg, ont chacun reçu le Prix du service de la Saskatchewan High Schools Athletic Association (SHSAA). Ces récompenses viennent souligner l’implication remarquable des deux instituteurs pour le sport à l’école.

13 juillet 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (29497)/Commentaires (0)/
Une foire des sciences totalement en français

Une foire des sciences totalement en français

Expo-sciences à Mgr de Laval

REGINA - Le jeudi 6 juin 2019 avait lieu la foire des sciences de l’école Monseigneur de Laval. Les élèves de la 3e et de la 5e année étaient présents pour exposer leurs projets de recherche. 

22 juin 2019/Auteur: Linda A. Morales/Nombre de vues (27935)/Commentaires (0)/
Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

Une première cohorte de juristes obtient des certifications en français

SASKATOON - Pour la première fois, cinq étudiantes de l’Université de la Saskatchewan ont reçu ce 5 juin à Saskatoon une certification de common law en français de l’Université d’Ottawa. 

21 juin 2019/Auteur: Lucas Pilleri/Nombre de vues (32984)/Commentaires (0)/
RSS
Première567810121314Dernière

 - jeudi 14 novembre 2024