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Le centre éducatif Trésors du Monde : entre défis et réussites

Auteur: Sandra Hassan Farah /10 mars 2016/Catégories: 2016, Prince Albert, Éducation, Petite enfance

Équipe du centre éducatif Trésors du Monde de Prince Albert

Équipe du centre éducatif Trésors du Monde de Prince Albert

Dans l'ordre habituel : Balu Dhital, Kyla Kerr, Caitlin Kerr, Seraphine Nibogora, Sandra Hassan-Farah
Photo : Sandra Hassan-Farah (2016)
PRINCE ALBERT - Ouvert il y a 2 ans, le Centre de la petite enfance (CPE) Trésors du Monde connaît une activité croissante dans l’accueil des enfants âgés de 6 semaines à 5 ans. Et c’est avec ma casquette de Directrice du CPE que je vais évoquer les défis et les réussites de ce CPE.

Dès son ouverture en février 2014, cette petite structure pouvant accueillir 20 enfants était remplie au 2/3. Le besoin d'une garderie au sein de l’école francophone de la ville était une évidence. Pour l’ensemble de la communauté fransaskoise, le CPE était la finalisation, l’aboutissement d'un grand projet : un accueil en français dès l’âge de 6 semaines jusqu’à la douzième année.

C’est non sans mal que cette petite communauté francophone a construit bénévolement ce projet année après année, en défiant les obstacles administratifs et de logistique.

Pour le groupe de dévoués bénévoles, tout le défi était de pouvoir proposer un service de qualité tant sur le plan linguistique que pédagogique.

Recruter du personnel qualifié avec un niveau de français excellent et des techniques éducatives réfléchies et adaptées relève du tour de force au sein de cette province anglophone. Beaucoup de personnes immigrantes sont présentes à Prince Albert, mais peu viennent de pays francophones. Quant aux étudiants formés en école d’immersion, soit leur objectif est d’intégrer directement une université, soit ils souhaitent partir vers une activité professionnelle plus lucrative.

Le second défi est de pouvoir offrir un salaire qui motive le personnel à rester et surtout à se former.

« Early Years Branch », du ministère de l'Éducation de la Saskatchewan, offre aux éducatrices de se voir rembourser leurs cours en petite enfance en cas de réussite. Malgré un salaire bas pour les éducatrices non certifiées, la possibilité de faire sa formation « gratuitement » est un luxe peu commun au Canada.

Même avec ce dispositif, le défi de trouver des éducatrices maîtrisant la langue française et suffisamment motivées pour travailler auprès des tout petits reste très présent. Chaque départ d’une membre de l’équipe (pour entrer à l’université la plupart du temps) représente un immense travail de recherche pour trouver une candidate à ce poste.

Actuellement, toutes les places sont comblées et il y a une liste d’attente.

La proximité du CREPE (Centre de ressources à la petite enfance) permet à l’équipe éducative de bénéficier aisément de leur service de prêt de boîtes thématiques. Ce support permet d’enrichir la programmation du CPE sans pour autant encourir d’importantes dépenses.

L’objectif principal à terme est de pouvoir maintenir une équipe stable en encourageant les éducatrices à se former grâce aux cours certifiées et aux différentes formations proposées à travers la province - par SECA (Saskatchewan Early Childhood Associations) ou l’APF (Association des parents fransaskois) par exemple.

Si la liste d’attente s’allonge encore, il faudra penser à plus ou moins long terme offrir plus de places. Mais alors se pose la question des locaux…

Enfin, la profession d’éducatrice reste trop méconnue quant aux responsabilités inhérentes à l’accueil des enfants et à l’épuisement professionnel. Une reconnaissance de ce métier semble plus que nécessaire.

Comment motiver une employée à rester à ce poste, alors que le salaire ne correspond pas à la charge de travail ? Cela reste le plus grand défi des CPE francophones de la province.

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Sandra Hassan Farah

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