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Actualité économique

Frédéric Frédéric Dupré
/ Catégories: L'Apostrophe

La grande soif de la Saskatchewan

Nous l’avons échappé belle cet été ! Nous avons eu plus de précipitations que l’an dernier et quelques jours de grandes chaleurs, mais rien de dramatique comme en 2021. Nous n’avons pas, non plus, étouffé dans la fumée des forêts embrasées. Ce fut un moment de répit, mais la tendance au réchauffement est indéniable et la sécheresse se poursuit malgré cette mince accalmie.

Les effets du réchauffement climatique sont maintenant indéniables, et franchement dramatiques.

Nous ne sommes pas tous également frappés par les catastrophes pour le moment. Les populations vivant près des océans sont frappées de plein fouet, tandis qu’ailleurs la chaleur brûle les terres, les forêts s’enflamment et les sources d’eau s’évaporent.

Les conséquences environnementales et sociales sont alarmantes, mais le plus inquiétant est que ces catastrophes iront en s’accroissant à cause du manque de volonté politique et des efforts des grandes corporations pour éviter la transition énergétique pourtant nécessaire.

En Saskatchewan, c’est la sécheresse, déjà en cours, qui va s’intensifier. Des bombes météorologiques localisées sont aussi à prévoir : des feux de forêt plus intenses, des tornades plus puissantes et plus fréquentes et, bien sûr, une raréfaction de l’eau provenant des Rocheuses.

L’eau potable qui alimente les trois grandes villes de la province (Saskatoon, Regina et Moose Jaw) provient des Rocheuses via la rivière Saskatchewan Sud. Cette eau, après avoir répondu aux besoins de l’Alberta, est emmagasinée dans le réservoir Diefenbaker pour être ensuite acheminée vers d’autres réservoirs plus petits près de ces villes.

Mais l’eau provenant des Rocheuses est vulnérable au réchauffement climatique et plusieurs secteurs d’activité la réclament. Pour répondre aux effets de la sécheresse sur l’agriculture, les gouvernements fédéral et provincial s’allient pour investir des milliards de dollars dans l’expansion des canaux d’irrigation autour du lac Diefenbaker.

Cette solution est une option à bien courte vue. Les canaux d’irrigation ne vont pas augmenter la quantité d’eau disponible, mais simplement l’étaler sur une plus grande surface et augmenter son évaporation. En fait, ce projet est annonciateur d’une catastrophe qui pourrait affecter durement la moitié de la population de la province qui en dépend pour s’abreuver.

Le réservoir Diefenbaker doit pouvoir répondre à d’énormes besoins en eau, qu’ils soient agricoles, industriels, de plaisance ou de première nécessité. Sa capacité sera maintenant mise à rude épreuve et les effets du réchauffement pourraient rapidement diminuer la quantité d’eau disponible pour le remplir. C’est d’ailleurs ce qui s’est produit au cours des cinq dernières années.

Certes, l’irrigation des terres agricoles est importante, mais une stratégie pour remplir autrement ce réservoir devrait être établie dès maintenant. Il nous faudra des pipelines d’eau bientôt pour que le sud de la Saskatchewan puisse avoir accès à de l’eau.

 

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