Close
Dominique Liboiron

Des lendemains imprévisibles

Burkina Faso

Burkina Faso

Crédits : Dominique Liboiron

De grands bouleversements ont marqué ces dernières semaines, de la Loi sur les mesures d’urgence à Ottawa à l’attaque russe en Ukraine. En pensant à ces tumultes, un souvenir me revient : celui de la première fois où j’ai vu les lois régir la société disparaître. 

Le souvenir en question remonte à mes 19 ans lorsque j’ai visité le Burkina Faso, en Afrique, en tant que participant à l’échange Jeunesse Canada Monde. 

À l’époque, le Burkina Faso se classait comme le troisième pays le plus pauvre du monde. Malgré la pauvreté matérielle, j’ai beaucoup aimé mon voyage. Les Burkinabè ne laissaient jamais l’heure les bousculer, ils avaient toujours le temps de jaser et de rire. 

Outre les interactions joviales, une partie de mon séjour au Burkina a été marqué par des tensions graves entre le peuple et le gouvernement. La colère des citoyens avait été provoquée par le meurtre d’un journaliste, Norbert Zongo, qui avait publié de l’information compromettante au sujet du gouvernement. Après sa mort, des démonstrations violentes ont secoué le pays. 

Dans la ville où je me trouvais, une émeute a éclaté au moment où je marchais pour me rendre au travail le matin. Je ne savais pas comment réagir. Au loin, j’entendais une foule de gens hurler. Ils lançaient des pierres contre le bureau du parti au pouvoir. Je me souviens encore du vacarme causé par toutes les roches qui tombaient sur le toit en métal. C’était comme une tempête de grêle.   

Puis, l’écho des hurlements se mit à bouger. La foule, toujours mécontente, se déplaçait. Je voyais de la fumée noire monter au ciel près d’une grande antenne. Mon collègue, qui marchait avec moi, m’a dit : « Ils ont brûlé la radio. » J’ai demandé pourquoi et il m’a dit que la radio émettait de l’information en faveur du gouvernement. 

Mon collègue et moi, le visage empreint de crainte, avions hâte de reprendre notre chemin. Arrivés au travail, nous avons décrit l’émeute à notre patron et j’ai regardé par la fenêtre ouverte en direction de la foule. Tout à coup, j’avais les larmes aux yeux comme si quelqu’un coupait des oignons tout près. Les militaires avaient tiré du gaz lacrymogène sur la foule et le vent l’avait répandu. 

Les militaires ont mis fin à l’émeute, mais ils sont restés quelques semaines pour interdire d’autres manifestations et pour punir les organisateurs. En raison de sa réputation abusive, la présence militaire troublait bon nombre de citoyens.

L’expérience au Burkina, et plus récemment au Canada et en Ukraine, démontre que nous ne savons véritablement jamais de quoi demain peut être fait. 

Imprimer
5933

Dominique LiboironDominique Liboiron

Autres messages par Dominique Liboiron
Contacter l'auteur

Contacter l'auteur

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
RSS
12345678910Dernière

Actualité économique

Économie et francophonie Économie et francophonie

Économie et francophonie

31006

Le Conseil de la coopération a changé de nom pour devenir le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan. Ce changement de nom est plus qu’esthétique, il vient confirmer l’orientation que se donnait le CCS depuis quelques années.

La presse doit se réinventer La presse doit se réinventer

La presse doit se réinventer

Martin Cauchon parle de l'avenir des médias et du journalisme à Toronto

22333

TORONTO - Les journaux régionaux sont au coeur d'une révolution sans précédent et ils doivent innover pour demeurer pertinents

Tourisme francophone en milieu minoritaire Tourisme francophone en milieu minoritaire

Tourisme francophone en milieu minoritaire

Mais le tourisme de proximité n’est pas adapté aux dimensions du Canada. Visiter les communautés francophones reste...
21495
Départ à la retraite de Robert Carignan Départ à la retraite de Robert Carignan

Départ à la retraite de Robert Carignan

Après plus de 11 ans au service du CCS, Robert Carignan a fait le saut vers la retraite le 31 mars dernier.

28886
En route vers l’authenticité locale En route vers l’authenticité locale

En route vers l’authenticité locale

ST-DENIS - Le dimanche 26 avril, après un dernière petite chute de neige imprévue (on l’espère), la ferme...
30071
RSS
Première89101113151617Dernière
Conditions d'utilisationDéclaration de confidentialité© Copyright 2024 Journal L'Eau Vive. Tous les droits sont réservés.
Back To Top