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Tabou no more

Santé: Plan d'action du gouvernement de la Saskatchewan

« Les meilleures solutions sont conclues avec les communautés » Dr S. Winder

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Le conférencière invités du Forum santé 2015: la Commissaire Dr Stockdale Winder

Le conférencière invités du Forum santé 2015: la Commissaire Dr Stockdale Winder

C’est au Dr Fern Stockdale Winder, psychologue clinicienne à la Régie de la santé de Saskatoon, qu’a été confiée la charge de Commissaire du Plan d’action en matière de santé mentale et de dépendances de la Saskatchewan. En décembre 2014, le gouvernement de la Saskatchewan a publié sa stratégie, connue sous l’appellation de Plan d’action décennal pour la Saskatchewan en matière de santé mentale et de dépendances.
Photo: Martin Kakra-Kouame (2015)
SASKATOON - En ouvrant le Forum santé 2015, le vendredi 29 mai, la présidente du Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS), Dr Anne Leis, directrice du Département de santé communautaire et d’épidémiologie de l’Université de la Saskatchewan, a situé les enjeux de l’événement en affirmant « qu’après avoir été un sujet tabou pendant bien des années, les données alarmantes sur l’état de santé mentale des Canadiens ont suscité une prise de conscience collective… »

Conscient de la nécessité de trouver des solutions appropriées, le gouvernement de la Saskatchewan a mandaté une Commission pour examiner la situation en profondeur et proposer des recommandations qui serviront  de base d’action.

C’est au Dr Fern Stockdale Winder, psychologue clinicienne à la Régie de la santé de Saskatoon, qu’a été confiée la charge de Commissaire du Plan d’action en matière de santé mentale et de dépendances de la Saskatchewan. En décembre 2014, le gouvernement de la Saskatchewan a publié sa stratégie, connue sous l’appellation de Plan d’action décennal pour la Saskatchewan en matière de santé mentale et de dépendances.

Pour éclairer les participants du Forum sur la santé mentale et engager les échanges, le Dr Stockdale Winder a été conviée à intervenir en tant que conférencière principale. La psychologue a résumé son approche et le contenu de son travail à travers l’analyse d’une série de 16 recommandations. Parmi celles-ci, quatre ont été au cœur des discussions engagées par les participants :

  • l’amélioration de l’accès aux services
  • la prévention et l’intervention précoce
  • la réponse face à la diversité
  • la transformation du système existant.

Les échanges ont mis l’accent sur le rôle complémentaire que tous les intervenants en santé ont à jouer pour assurer l'accès et la qualité des services de santé mentale.

A cet égard, la commissaire du gouvernement est revenue à plusieurs reprises sur deux messages principaux, à savoir : d’une part, pour le gouvernement, la nécessité de devoir transformer le système en harmonisant ses priorités dans lesquelles il investira en conséquence ; et d’autre part, pour les autres partenaires, la nécessité de soutenir le changement en engageant une collaboration qui renforce la synergie entre acteurs des secteurs public et privé, municipalités, société civile et communautés.

Sur ce point, le Dr Stockdale Winder a vivement soutenu que « les meilleures solutions sont conçues avec les communautés, pour les communautés. » En effet, pour la psychologue, la leçon principale tirée de ce travail d’une durée de près de 15 mois d’enquête sur le terrain, après avoir rencontré 150 groupes d’intervenants dans 24 communautés différentes est que : « un changement fondamental exige une vision convaincante et partagée, un leadership solide, des mesures et des données ciblées, la participation de personnes vivant avec le problème et de leur famille ».

En effet, les statistiques donnent à réfléchir. Une étude de la Commission de la santé mentale du Canada, reprise par la Société Santé en français (SSF), indique qu’au niveau national, en ce qui concerne les Canadiens francophones en situation minoritaire, « un Canadien sur cinq connaîtra un trouble mental ou une maladie mentale au cours de l’année, ce qui équivaut à plus de 200 000 Canadiens francophones en situation minoritaire ».

L’étude révèle que « personne n’est à l’abri, peu importe le lieu de résidence, l’âge ou le statut social ». Plus incisive encore, l’étude de la Commission souligne le caractère « préoccupant du phénomène » étant donné « qu’il fait l’objet d’une stigmatisation importante dans la société » (1).

En ce qui concerne la Saskatchewan, pour aider à comprendre la complexité des enjeux et l’urgence de collaborer, le RSFS a mis en exergue trois des données principales de base de deux travaux de recherches universitaires sur les flux migratoires provinciaux et la particularité des populations francophones en situation minoritaire.

Ces travaux révèlent : 1- que « présentement, il n’existe aucun programme de santé mentale ou de service en français offert par les régions sanitaires de la province aux presque 20 000 résidents ayant le français comme langue maternelle » (2) 2 – la Saskatchewan a accueilli plus de 7 600 nouveaux arrivants en 2010 et près de 600 nouveaux résidents permanents de 2010 à 2012 parlant le français ou les deux langues officielles; (3) 3 – considérant qu’un Canadien sur cinq fait face à un problème de santé mentale ou d’abus de substance chaque année, en Saskatchewan, 220 000 en sont affectés.

(1)   Commission de la santé mentale du Canada (2012). Changer les orientations, changer des vies : Stratégie en matière de santé mentale pour le Canada. Calgary, Alberta : Author. – La santé mentale en français : comprendre la complexité des enjeux et l’urgence de collaborer – SSF et RSFS – Mai 2015

(2)    Francophones in Saskatchewan. Statistics Canada and Aboriginal Statistics Division. Ottawa. Ontario. - La santé mentale en français : comprendre la complexité des enjeux et l’urgence de collaborer – SSF et RSFS – Mai 2015

(3)    idem

 

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