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Tabou no more

Ponteix à la conquête de nouveaux univers musicaux

Ponteix à la conquête de nouveaux univers musicaux
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Deux ans après son premier album Bastion, le groupe Ponteix a sorti le 5 novembre Amélia, un EP de quatre chansons, une version musicalement allégée mais concentrée en nouvelles thématiques et explorations. L’Eau vive s’est entretenu avec l’auteur-compositeur-interprète fransaskois Mario Lepage.

À quoi votre processus artistique a-t-il ressemblé pour ce projet ?

J’aime me donner des défis, alors je me suis donné comme contrainte de tout faire moi-même, donc de l’instrumentation à la prise de son, en passant par la réalisation, à l’exception de la chanson Les années, que j’ai co-réalisé avec Anique Granger à l’écriture, Blaise Borboën aux arrangements et Fred Levac au mix.

Amélia
L’EP Amélia de Ponteix
Crédit : Courtoisie de Ponteix

Vous vous entourez généralement de mentors, comment avez-vous vécu cette expérience solo ?

J’ai appris à connaître mes forces et mes faiblesses ! C’était un défi pour moi de regarder l’œuvre dans son ensemble, sans regard extérieur. J’aime explorer de nouvelles formules et me donner de nouveaux défis pour grandir et c’est ce que j’ai fait !

Au niveau de l’écriture, vous avez invité Anique Granger à vous joindre à cette aventure. Pourquoi ?

Oui, car je connais aussi mes limites. Cette femme a une plume extrêmement raffinée que je n’ai pas, alors c’était vraiment intéressant de pouvoir jaser des textes et de les développer ensemble, elle à Montréal et moi à Saint-Denis !

Comment la pandémie a-t-elle affecté ce nouveau projet et votre création en général ?

C’est sûr que j’ai eu plus de temps pour développer les chansons, mais cet EP était dans mes plans de carrière, il était inscrit à mon agenda artistique. Je considère que j’ai été chanceux par rapport à d’autres artistes qui ont vécu des moments plus difficiles. Pour moi, la pandémie a été un des moments les plus créatifs de ma vie.

La pandémie a-t-elle influencé les thèmes de vos chansons ?

Pas vraiment, mais il y a une toune qui est ma « chanson de pandémie ». Dans Amélia, je parle des gens et des moments qu’on tient pour acquis. Je l’ai écrite pendant le long hiver de la pandémie, et je pensais aux fois où je n’avais pas dit à quelqu’un que je l’aimais ou les situations où je n’en avais pas profité à 100 %.

Vous parlez beaucoup d’amour dans les chansons de ce nouvel opus. Est-ce quelque chose de nouveau pour vous ?

Ponteix
Mario Lepage, alias Ponteix
Crédit : Hannah Alex & SCKUSE

Oui, c’est la première fois que je me laisse aller dans cet univers-là. J’ai toujours été un peu contre le thème de l’amour, je n’étais pas à l’aise de m’exprimer sur ce sujet avant. En fait, c’est mon épouse qui m’a inspiré dans cette voie-là. J’ai composé la chanson Les années quand je me suis décidé à la demander en mariage. En général, mes émotions me dirigent dans mon écriture. Je suis vraiment content de voir où ça m’a mené, car j’aime innover et trouver de nouvelles sources d’inspiration.

Pourquoi avez-vous choisi le format de l’EP ?

Je trouvais que ces chansons-là fonctionnaient bien ensemble. Puis, pour dire vrai, je n’étais pas encore rétabli de l’aventure de Bastion qui m’a pris trois ans à terminer. Les albums sont des grosses bêtes de travail qui consomment énormément de temps et d’énergie. Les EP, ça pardonne plus au niveau du temps et de la conceptualisation. Peut-être que mes ambitions deviennent plus réalistes avec l’âge !

L’EP, à mi-chemin entre le single et l’album, illustre-t-il aussi l’une des tendances de consommation de la musique d’aujourd’hui ?

Tout à fait ! Je crois qu’on vit une prise de conscience par rapport à la manière de consommer la musique beaucoup plus rapidement. Il y a aussi des retombées moins intéressantes par rapport au temps investi dans les albums, car ils sont moins acceptés sur les plateformes de streaming. Mais vraiment, je voulais me donner la liberté d’explorer de nouvelles formules, plus instantanées, plus efficaces.

Vous allez partir en tournée, principalement au Québec. Jouissez-vous d’une certaine notoriété dans la belle province ?

Je dirais que les gens s’intéressent à nous, à notre musique, mais le public du Québec ou même de la France est curieux de découvrir d’autres saveurs de la francophonie et d’en savoir plus sur les artistes de l’Ouest canadien. Je suis reconnaissant de pouvoir raconter, à travers ma musique, l’histoire de mes ancêtres.

Vous demande-t-on souvent pourquoi le groupe se nomme Ponteix ?

Certainement ! Je suis fier de présenter ce village qui représente une grande partie de l’histoire de la francophonie en Saskatchewan. Les gens peuvent ainsi mieux comprendre la situation du français en milieu minoritaire. Et, pour moi, Ponteix a toujours été le fil conducteur de mes démarches artistiques.

Les dernières dates de la tournée sont prévues pour Saskatoon et Regina. Est-ce pour finir en beauté ?

Oui ! On va se produire en première partie de Louis-Jean Cormier à Saskatoon le 18 novembre et le lancement officiel va se faire à Regina, en compagnie de la musicienne éemi. On a vraiment hâte ! Ça va faire vraiment du bien de se retrouver en famille, dans un milieu plus intime.


Le spectacle de Ponteix en première partie de Louis-Jean Cormier aura lieu le 18 novembre à Amigos, à Saskatoon. Plus de renseignements sur le site d’Amigos Cantina.

Pour tout savoir sur le spectacle de Ponteix le 27 novembre à The Artesian, à Regina, rendez-vous sur le site de la salle.

 

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