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En quelques mots

Des quotas en immigration pour contrer la baisse du français en Saskatchewan ?

Des quotas en immigration pour contrer la baisse du français en Saskatchewan ?
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À l’heure où la francophonie recule à travers le pays selon les dernières données de Statistique Canada, la fransaskoisie s’interroge sur son devenir. L’écart entre nouveaux arrivants anglophones et francophones ne cesse de se creuser et l’Assemblée communautaire fransaskoise (ACF) travaille à ce que le gouvernement provincial instaure une logique de quotas.

Le poids démographique général des francophones en Saskatchewan baisse, alors qu’à l’échelle du Canada la proportion des personnes ayant le français comme première langue officielle parlée a également reculé, passant de 22,2 % à 21,4 % entre 2016 et 2021.   

Si les nouvelles données publiées par Statistique Canada sur la langue ne sont pas surprenantes aux yeux des représentants de la communauté fransaskoise, il convient d’analyser les raisons de ce recul.

Une immigration trop timide

L’écart entre le nombre de nouveaux arrivants anglophones et francophones ne cesse de s’élargir, explique Ronald Labrecque, directeur général de l’ACF et l’un des porte-parole du Service d’accueil et d’inclusion francophone de la Saskatchewan (SAIF-SK). 

Ronald Labrecque
Photo : Assemblée communautaire fransaskoise (2018)

« Sur plus de 5 000 nouveaux arrivants en 2021 dans la province, il y a eu seulement 109 immigrants francophones, relève-t-il. Si nous enregistrons chaque année l’arrivée de 5 000 anglophones contre 100 francophones, le poids démographique des Fransaskois baissera forcément de manière drastique. »

C’est pour cette raison que, le 25 août à Ottawa, Ronald Labrecque a pris part à des pourparlers autour de la nouvelle Loi sur les langues officielles. Au nom de l’ACF, ce dernier a proposé des amendements visant à revoir à la hausse l’immigration francophone.

« Notre cheval de bataille est d’accroître le poids démographique des Fransaskois. Ce qu’on vise avec la nouvelle Loi sur les langues officielles, c’est obliger le ministère fédéral de l’Immigration à avoir une cible francophone améliorée », martèle-t-il.

À l’échelle provinciale, l’ACF veut convaincre le gouvernement d’instituer une logique de quotas. « Par exemple, une fois qu’un certain nombre de nouveaux arrivants anglophones est atteint, le reste doit être des francophones », suggère Ronald Labrecque.

Le continuum en éducation, l’autre combat

Le problème, relève le directeur général de l’ACF, est que « rien ne dit que ces immigrants francophones vont pouvoir travailler en français si tous nos emplois en Saskatchewan sont en anglais ».

Le porte-parole fait ici référence à l’absence de postes bilingues au sein du gouvernement, alors que cette perspective donnerait plus de poids aux écoles fransaskoises pour que les élèves restent dans les programmes francophones.

Ressortent ainsi les problématiques de la rétention au sein du parcours éducatif. Ronald Ajavon, directeur général du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), souligne l’importance de se doter d’un continuum de la garderie à la 12e année, et ce, dans des conditions similaires à l’enseignement anglophone. 

Le responsable milite aussi pour que, « aux niveaux fédéral et provincial, les postes qui s’affichent soient cohérents avec la notion du bilinguisme ». Le but est ici de retenir les diplômés francophones du postsecondaire dans la province, via une « politique incitative ».

Et pourquoi pas élargir ce champ à d’autres perspectives comme l’entrepreneuriat en français, propose Ronald Ajavon.

 

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