Le Mois de l’histoire des Noirs tourné vers l’avenir
Duo de musique afro-autochtone Sadio Sissokho.
Crédit : Captures d’écran
La Communauté des Africains francophones de la Saskatchewan (CAFS) a officiellement lancé ses activités du Mois de l’histoire des Noirs le 5 février. L’événement virtuel a rassemblé une trentaine de participants autour de discours, de témoignages et d’un spectacle afro-autochtone.
« Le thème de cette année est Honorez le passé et inspirez l’avenir, ce qui signifie rendons hommage aux générations passées tout en nous projetant vers l’avenir », a indiqué la directrice de la CAFS, Mireille Bizimana, lors de son discours d’ouverture.
Plusieurs prises de parole ont suivi, dont celle de Todd Goudy, secrétaire provincial responsable des affaires francophones, qui a tenu d’emblée à souligner et remercier la communauté africaine pour ses apports et son travail dans la province, ainsi que celle du maire de Saskatoon Charlie Clark.
Entre courage…
Photo prise en 1931 avec le père et le grand-père de Carol LaFayette-Boyd
Crédit : Captures d’écran
Le moment fort de cette cérémonie était sans aucun doute le témoignage de Carol LaFayette-Boyd, directrice de The Saskatchewan African Canadian Heritage Museum, un organisme dont le but est de souligner la contribution en Saskatchewan des personnes d’ascendance africaine.
Descendante de familles noires venues au Canada au début du 20e siècle depuis l’Iowa et l’Oklahoma, Carol LaFayette-Boyd a grandi sur une ferme près de McGee en Saskatchewan avant s’établir à Regina avec sa famille en 1956 alors qu’elle était âgée de 14 ans.
Cette dernière était la seule étudiante noire à fréquenter le Sheldon-Williams Collegiate à Regina où elle a pris part à plusieurs activités sportives, dont l’athlétisme. « Je ne me souviens pas qu’on ait été méchant avec moi ou bien d’avoir été intimidée, peut-être parce que mes parents m’ont appris dès un très jeune âge de ne pas écouter ce que les autres disent de nous », a-t-elle souligné.
Todd Goudy, secrétaire provincial et responsable des Affaires francophones de la Saskatchewan
Crédit : Courtoisie
La Réginoise a épousé un Américain œuvrant dans l'armée de l'air et l’a suivi à dans ses déplacements à l’étranger. Malgré tout, celle qui est aujourd’hui octogénaire affirme qu’elle était toujours heureuse de retourner en terres canadiennes.
« Aux États-Unis, je ne me sentais pas comme un être humain, j’avais l’impression d’être une chose et de ne pas être respectée en raison de ma couleur de peau, j’étais tellement soulagée quand je revenais en Saskatchewan, je me sentais comme un être humain à nouveau », confie-t-elle.
Après avoir terminé sa formation d'infirmière psychiatrique en 1965, ce qui lui a permis de travailler à la clinique Munroe à Regina, Carol LaFayette-Boyd est revenue définitivement en Saskatchewan en 1972 et a commencé à travailler pour les services sociaux.
…et détermination
Zoé Clin, journaliste à ICI Saskatchewan, a animé la rencontre.
Crédit : Captures d’écran
Jean de Dieu Ndayahundwa, bien connu de la communauté fransaskoise pour son engagement, notamment au sein du Collectif des parents inquiets et préoccupés (CPIP), a lui aussi témoigné de son parcours.
Le récipiendaire de la Médaille du Bénévolat de la Saskatchewan en août 2021 se définit comme un « citoyen du monde » riche de leçons accumulées au fil des ans : « L’engagement communautaire à travers le bénévolat est une valeur fondamentale dans la société canadienne et il devrait y avoir une sensibilisation et une éducation permanente à ce sujet, plus particulièrement auprès des nouveaux arrivants », estime-t-il.
Jean de Dieu Ndayahundwa a également tenu à mentionner que l’engagement communautaire était un élément vital et essentiel pour une communauté en situation minoritaire, que chaque membre devait faire sa part et qu’il était important de rester positif et bienveillant.
Une panoplie d’activités
Les participants à la cérémonie d’ouverture ont également assisté à un spectacle afro-autochtone du duo Sadio Sissokho des Productions Marie Chevrier. Le leader sénégalais du duo a joué de son instrument de prédilection, la kora, une harpe-luth africaine dont il a appris à jouer avec son père.
La directrice de la CAFS a clôturé la rencontre en présentant les activités prévues pour le mois de février. On retrouve, entre autres, une formation sur les préjugés et micro-agressions, un atelier culturel et un quiz sur l’Afrique, la projection d’un film pour enfants, ou encore une conférence sur les grandes figures canadiennes d’ascendance africaine.
La CAFS tiendra le 26 février sa cérémonie de clôture du Mois de l’histoire des Noirs en plus d’organiser une conférence sur l’appropriation culturelle. Pour plus de détails sur les activités de la CAFS, rendez-vous sur son site web.
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