Le Collège Mathieu en pleine planification
Campus principal du Collège Mathieu à Gravelbourg
Photo : Courtoisie du Collège Mathieu
Avec un questionnaire en ligne distribué aux membres des organismes francophones, du gouvernement et de la communauté, le Collège Mathieu réalise une étude, première étape d’un vaste plan de développement. L’objectif : mieux répondre aux besoins de la communauté et du marché de l’emploi en Saskatchewan.
Le premier jalon est posé. Clôturé le 25 avril, le questionnaire du Collège Mathieu servira à étoffer le plan d’affaires de l’établissement. « Le plan va refléter les orientations du Collège en termes de programmes d’études et d’arrimage avec les besoins de la communauté », promet Francis Kasongo, directeur général.
Suivront des entrevues plus ciblées avec des gestionnaires, des employés, des fonctionnaires et des décideurs. Une entreprise inédite par son ampleur pour le Collège : « C’est une démarche très importante pour nous. Nous n’avons jamais fait de plan de cette manière, relève le directeur. À terme, nous le présenterons à nos différents partenaires gouvernementaux et communautaires. »
Des enjeux identifiés
Francis Kasongo le reconnaît, la programmation annuelle de l’institution n’est pas exhaustive. « Cette fois-ci, nous voulons avoir des données probantes », affirme-t-il. En ciblant les francophones et francophiles, les institutions postsecondaires et les organismes de la province, le Collège veut ratisser large, « pour d’abord valider ce que nous offrons, mais aussi avoir une bonne idée des besoins ».
Au cœur du projet figure l’envie de mieux servir la communauté, mais aussi et surtout de proposer des programmes qui répondent aux besoins de l’industrie, afin de « déboucher sur l’employabilité ». « Notre rôle est d’être attentif et à l’écoute des besoins du marché de l’emploi et des orientations du gouvernement », précise le responsable.
Francis Kasongo, directeur général du Collège Mathieu
Francis Kasongo, directeur général du Collège Mathieu
Photo : courtoisie
Des pénuries chroniques
Plusieurs secteurs sont en crise d’embauche dans la province. Éducateurs en petite enfance, soudeurs, plombiers, personnel soignant... La pénurie gangrène l’économie. Plusieurs programmes seront ainsi développés pour former les talents de demain.
Des ententes existent déjà pour pallier ces manques, notamment depuis 2016 avec l’Université Sainte-Anne en Nouvelle-Écosse pour former des ergothérapeutes et physiothérapeutes, un accord qui vient d’être renouvelé pour les trois prochaines années. Une autre entente avait été conclue avec Saskatchewan Polytechnic en novembre 2017 pour former des infirmières auxiliaires bilingues, un programme disponible dès cet automne.
En outre, le Collège Mathieu souhaite outiller les cadres dirigeants des organismes communautaires en développant des formations sur mesure en ressources humaines, gestion des affaires ou encore comptabilité. Une entente a ainsi été passée avec le Campus Saint-Jean, à Edmonton. « C’est ce genre de programmes que nous voulons offrir à la communauté », résume Francis Kasongo. La formation sera disponible dès l’automne.
Enfin, le Collège Mathieu veut capitaliser sur le boom de l’immersion. « Environ 600 élèves de l’immersion et des écoles fransaskoises finissent la 12e année chaque année, et la tendance est à la hausse. Nous voulons anticiper pour répondre à leurs aspirations en termes de programmes d’études », perçoit le directeur.
La première ébauche du plan de développement du Collège Mathieu sera connue d’ici fin mai.
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