Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Mychèle Fortin

Rencontre avec le Coloc Mike Sawatzky à Saskatoon

Les Colocs étaient en vedette au Festival fransaskois 2019

SASKATOON - L’édition 2019 du Festival fransaskois a accueilli la formation québécoise Les Colocs. L'Eau vive a voulu se pencher sur cette grande aventure musicale et a eu le plaisir de rencontrer le membre fondateur saskatchewanais de la formation, Mike Sawatzky, à Saskatoon, ville qui l'a vu grandir.

Est-ce la première fois que Les Colocs donnent un spectacle en Saskatchewan?
Oui. C'est la rencontre de mes deux mondes, c'est surréaliste.

Quand on pense aux Colocs on pense beaucoup à Dédé Fortin... [ndlr : André Fortin s'est suicidé en 2000]
Y faut, y faut !

... mais on aimerait en savoir un peu plus sur Mike Sawatzky.
Je suis Métis. J'ai été adopté à 22 mois (par Dawn et Don Sawatzky) et j'ai grandi dans l'est de Saskatoon. C'est seulement à l'adolescence, lorsque je suis tombé dans le street life du « grand Saskatoon », que j'ai rencontré plein d'Amérindiens, créé des liens. C'est là que j'ai appris c'est quoi être amérindien, c'est quoi grandir dans les réserves.

On me parle beaucoup de réparation ces temps-ci, que je pourrais avoir de l'argent parce que j'ai été adopté dans les années soixante. J'ai dit à mon père, cet argent-là c'est pas pour moi. Vous m'avez sauvé la vie. J'ai eu une enfance très heureuse. J'ai toujours eu une relation très spéciale avec ma mère. Elle était mon ange (elle est décédée il y a 3 ans). Pour les amis, la famille, j'étais Métis, j'étais Michael.

Peut-on dire qu'au cœur des Colocs, au début, il y a vous, Dédé Fortin et Patrick Esposito di Napoli? [Patrick Esposito est mort du SIDA en novembre 1994]
Oui, c'était le cœur, la « bombe nucléaire » de l'affaire. C'était le drive. On s'est trouvé et puis voilà, c'était exactement de ça qu'on avait besoin chacun dans notre vie.

Qu'est-ce qui a fait qu'un Métis anglophone de la Saskatchewan, un Québécois du Lac St-Jean et un Français bouddhiste cliquent?
Quand je suis arrivé à Montréal, je voulais devenir chef cuisinier. Mais à côté je faisais des jams. Un soir (en 1990) j'étais au Rising Sun et y'a un mec qui monte sur le stage et qui commence à jouer de l'harmonica... J'ai capoté. J'me suis dit 'il faut que je rencontre ce gars-là' (Patrick Esposito). Après, j'ai joué et il s'est dit la même chose. Y'a une vibe qui s'est installée tout d'suite entre nous.

Patrick jouait déjà avec Dédé. Les Colocs dans ce temps là c'était surtout une idée. Ils essayaient des affaires, faisaient des p'tits shows. Ils avaient besoin d'un guitariste pis moi j'étais là, y'avait une chimie musicale, dans nos vies aussi.

Parliez-vous français à l'époque?
Pas du tout. C'était du chinois pour moi. Le soir où j'ai rencontré Pat, il a fallu qu'une amie traduise tout ce qu'on se disait. J'ai voulu apprendre le français. Être bilingue c'est quelque chose de formidable.

Comment c'était travailler ensemble?
Tout est allé très vite. Le premier album c'était en '92. Un jour Dédé est arrivé avec un accord et des paroles. C'était la chanson Juste une p'tite nuite. On était chez Dédé, y'avait un saxophone alto. Pis moi j'en joue, mais je l'avais dit à personne. Les premières notes qui sont sorties (il fredonne..) sont restées, elles ont influencé la mélodie de la chanson. Tous les ingrédients étaient là. C'était excitant !

Est-ce qu'on peut dire que c'est là que la sauce a pris?
C'est là qu'on a vu notre potentiel, quelque chose qui avait marché tout de suite. Comme ça, on a construit une des meilleures chansons des Colocs. C'était léger, mais en même temps.. Yeah, it coalesced.

Dédé est parti en 2000. Le dernier album des Colocs, Suite 2116, est sorti l'année suivante. Comment décririez-vous cet album?
On faisait un album quand Dédé est parti. On avait déjà des subventions. On avait une responsabilité de sortir quelque chose. Mais on ne voulait pas être des opportunistes. (Ils n'ont pas voulu faire un « best of »). J'ai écouté tous les enregistrements, rajouté de la musique sur des idées, créé des nouvelles chansons aussi. Je voulais que ce soit un album « Salut, merci Dédé! ».

Après un long silence, il y a eu en 2009 la sortie du film Dédé à travers les brumes et de la chanson La Comète. C'est cela qui vous a incité à remonter sur scène?
Oui. Il a fallu que je mette ça de côté pendant 9 ans, que je fasse mon deuil. C'était impossible les Colocs sans Dédé. C'est par respect aussi qu'on ne voulait pas jouer.

Et puis il y a eu le film et La Comète. Les Francofolies de Montréal m'ont approché. On a fait le spectacle d'ouverture. Il y avait 60,000 personnes sur la place des Festivals, pas loin de 30 000 autour. Après, des gens sont venus me dire, 'Mike, je peux écouter les Colocs maintenant'. Pour moi c'était comme un signe. On voyait que beaucoup de gens voulaient entendre ces chansons là encore.

Depuis, on joue 4-5 fois par année. On célèbre la vie de Dédé, la musique des Colocs, surtout on célèbre nos fans. C'est comme une réunion familiale. On revit les chansons ensemble. C'est des belles soirées.

Les médias ont beaucoup parlé des démêlés en justice entre vous et les héritiers de Dédé Fortin quant à l'utilisation du nom « Les Colocs ». Jusqu'à deux semaines avant la tenue du Festival fransaskois, les organisateurs n'ont pas pu utiliser le nom dans la promo. Ça y'est, c'est réglé?
C'est une super longue histoire !   Nos avocats sont encore en discussion, ça coûte cher pour tout l'monde, mais finalement, oui, on a gagné le droit d'utiliser le nom des Colocs.

Si André Dédé Fortin est quelque part d'où il peut jeter un coup d’œil sur les Colocs aujourd'hui, qu'est ce qu'il vous dirait?
(Silence.. avant de répondre d'une voix très douce) Il dirait... « Les boys, j'suis avec toi. Jason (Hudon) c'est un super choix comme chanteur. Il a du respect. Vous vous méritez ». Il nous backerait. Pat aussi.

Votre père va-t-il assister au spectacle ce soir?
Mon père, mon frère, mon oncle, ben des chums, ma cousine, des amis de mon enfance.. J'suis un peu sur les nerfs. J'étais comme le rebelle dans la gang.. Tout le monde se demandait comment Mike allait finir, si j'allais pas finir en prison (rire). Pis finalement, 60,000 personnes, 2 millions de disques, super connu..(rires) Pis tout l'monde va v'nir me voir pis faut que j'fasse un show pis... c'est un peu énervant.

On vous souhaite qu'il ne pleuve pas.
Nous on amène le soleil. On n'a jamais arrêté un show à cause de la pluie.

Il n'a pas plu. La magie des Colocs était au rendez-vous et les gens ont dansé sur les chansons de Dédé.

Print
19253

Mychèle FortinMychèle Fortin

Other posts by Mychèle Fortin
Contact author

Contact author

x
Le téléenseignement, une forme de théâtre expérientiel pour Colette George

Le téléenseignement, une forme de théâtre expérientiel pour Colette George

Je me sens un peu plus animée durant mes leçons virtuelles. C'est comme si j'étais une comédienne dans une pièce de théâtre.

Thursday, May 14, 2020/Author: Webmestre/Number of views (20441)/Comments (0)/
Le téléenseignement, une expérience formatrice

Le téléenseignement, une expérience formatrice

J'ai eu le bonheur de vivre l'expérience de l'enseignement à distance il y a une douzaine d'années dans un autre contexte et cette expérience continue d'influencer l'utilisation que je fais de la technologie dans l'enseignement des mathématiques en salle de classe depuis ce temps.

Friday, May 1, 2020/Author: Webmestre/Number of views (21247)/Comments (0)/
Les jeunes de l’école Père Mercure au fait de l’actualité sanitaire

Les jeunes de l’école Père Mercure au fait de l’actualité sanitaire

J’ai proposé à mes élèves un défi, non obligatoire : faire une capsule vidéo pour la salle de classe au sujet de la COVID-19. J’ai reçu 10 vidéos sur 13 élèves !

Thursday, April 30, 2020/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (25173)/Comments (0)/
Pénurie de juristes bilingues : la solution du côté de l’immersion ?

Pénurie de juristes bilingues : la solution du côté de l’immersion ?

Le manque de juges, avocats, procureurs et greffiers bilingues en milieu minoritaire est une réalité de longue date. Mais l’immersion, de plus en plus populaire au pays, pourrait constituer une piste de solution.

Tuesday, April 14, 2020/Author: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /Number of views (26573)/Comments (0)/
Les nouvelles écoles fransaskoises absentes du budget provincial

Les nouvelles écoles fransaskoises absentes du budget provincial

La construction de nouvelles écoles fransaskoises devra attendre

Dans son plan de dépenses de plus de 14 milliards de dollars, rien n’est prévu pour la construction des nouvelles écoles tant attendues par les Fransaskois.

Thursday, April 9, 2020/Author: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local – APF /Number of views (22807)/Comments (0)/
Le CÉF adopte le télétravail et le télé-enseignement

Le CÉF adopte le télétravail et le télé-enseignement

Depuis le 20 mars, les écoles fransaskoises sont fermées en raison de la pandémie de la COVID-19. Le personnel du CÉF opte désormais pour le télétravail et le télé-enseignement.

Friday, April 3, 2020/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (23777)/Comments (0)/
École à distance : Les élèves du CÉF ont hâte de se brancher

École à distance : Les élèves du CÉF ont hâte de se brancher

Les élèves du Conseil des écoles fransaskoises pourront suivre leurs cours en ligne dès le 6 avril.

Friday, April 3, 2020/Author: Sébastien Durand – Initiative de journalisme local – APF /Number of views (25515)/Comments (0)/
Le CÉF lance une application pour téléphone intelligent

Le CÉF lance une application pour téléphone intelligent

Le CÉF a dévoilé, le 12 mars 2020 une a,pplication pour téléphone intelligent qui permettra aux familles et aux élèves d'avoir accès en tout temps à l'information dont elles ont besoin.

Thursday, March 19, 2020/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (22787)/Comments (0)/
« Maman, je garde les enfants ! »

« Maman, je garde les enfants ! »

L’Association des parents fransaskois (APF) a offert un atelier sur la garde d’enfants en proposant aux jeunes âgés de 11 à 15 ans la formation Gardiens avertis à Saskatoon le 15 février, à Regina le 22 et à Prince Albert le 29.

Thursday, March 12, 2020/Author: Leslie Garrido Diaz – Initiative de journalisme local – APF/Number of views (20253)/Comments (0)/
Le Collège Mathieu formera la relève journalistique dès l’automne

Le Collège Mathieu formera la relève journalistique dès l’automne

Les inscriptions pour le programme de journalisme en français du Collège Mathieu sont finalement ouvertes. 

Saturday, February 29, 2020/Author: Lucas Pilleri – Initiative de journalisme local - APF/Number of views (27560)/Comments (0)/
Un nouvel examen de certification pour les infirmières

Un nouvel examen de certification pour les infirmières

Plusieurs intervenants francophones espèrent qu’un nouvel examen devienne une alternative à l’examen d’agrément national pour les infirmières qui est, depuis 2015, le seul examen obligatoire pour être certifié infirmière au Canada, exception faite du Québec et du Yukon, mais dont la traduction fait l’objet de critiques.

Tuesday, January 28, 2020/Author: Marc Poirier (Francopresse)/Number of views (23408)/Comments (0)/
La bienveillance à l’honneur à l’école Ducharme

La bienveillance à l’honneur à l’école Ducharme

Les 80 élèves de l’école Ducharme de Moose Jaw ont fait preuve de bienveillance au cours des mois de novembre et décembre 2019.

Monday, January 27, 2020/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (20719)/Comments (0)/
La réussite des enfants au coeur du congrès des parents fransaskois

La réussite des enfants au coeur du congrès des parents fransaskois

SASKATOON - L’Association des parents fransaskois (APF) a tenu son symposium le 26 octobre autour du thème « Être parent en 2019 ».  L’événement a rassemblé 128 participants.

Sunday, December 1, 2019/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (24763)/Comments (0)/
Les élèves fransaskois honorent la mémoire des anciens combattants

Les élèves fransaskois honorent la mémoire des anciens combattants

Survol des activités organisées par les écoles fransaskoises pour souligner le jour du Souvenir.

Friday, November 29, 2019/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (26005)/Comments (0)/
Le Collège Mathieu surfe sur la vague du numérique

Le Collège Mathieu surfe sur la vague du numérique

Regina a accueilli le congrès du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada

REGINA - Le Collège Mathieu était l'hôte du congrès annuel du Réseau des cégeps et des collèges francophones du Canada les 6 et 7 novembre 2019. Le thème de cette année : « Le numérique, un dénominateur commun. »

Thursday, November 28, 2019/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (26742)/Comments (0)/
RSS
First34568101112Last

 - Tuesday 7 May 2024