Skip Navigation
Festival Cinergie 2024
Presse Canadienne

Les Métis et les Indiens non inscrits sont des «Indiens»

La Cour suprême a tranché

Jeunes Métis
La Cour suprême du Canada a unanimement décidé que les Métis et les Indiens non inscrits sont considérés comme des « Indiens » au sens de la Constitution.
« Les Indiens non inscrits et les Métis sont des "Indiens" visés au paragraphe 91(24) (de la Constitution), et c'est vers le gouvernement fédéral qu'ils peuvent se tourner », est-il écrit dans le jugement, rendu jeudi.
« C'est la fin d'un rejet, a déclaré Claude Aubin, l'un des membres fondateurs de Nation Métis Québec. Enfin, on reconnaît cette identité métisse comme une belle nation. »
Le plus haut tribunal du pays devait déterminer si le gouvernement fédéral a envers les Indiens non inscrits et les Métis les mêmes responsabilités qu'envers les Indiens inscrits et les Inuits.
Mais il n'y avait pas de raison de le faire, a estimé la cour.
« Il est déjà bien établi en droit canadien qu'il existe une relation de nature fiduciaire entre les peuples autochtones du Canada et le gouvernement fédéral, et que ce dernier a le devoir de les consulter et de négocier avec eux lorsque leurs droits sont en jeu », a écrit la juge Rosie Abella, qui a rendu le jugement pour la Cour suprême.
« Le réaffirmer dans des jugements déclaratoires n'aurait aucune utilité pratique ».
La décision unanime des neuf juges aura un impact sur la relation entre le gouvernement fédéral et les quelque 600 000 Métis et Indiens non inscrits à travers le pays.
« Les modifications constitutionnelles, les excuses pour les torts du passé, la reconnaissance grandissante du fait que les peuples autochtones et non autochtones sont des partenaires dans la Confédération (...) indiquent toutes qu'une réconciliation avec l'ensemble des peuples autochtones du Canada est l'objectif du Parlement », a écrit la juge Abella.
À ce sujet, elle a cité le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones ainsi que le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada.
Des cris de joie ont éclaté dans le foyer bondé de la Cour suprême lorsque la décision a été annoncée, jeudi matin.
« Le gouvernement considérait que les Métis étaient des Indiens dès 1818 et la notion a été maintenue après la Confédération », a noté Mme Abella dans une décision qui a offert une étude détaillée des relations avec les peuples autochtones au cours des décennies.
« Les gouvernements fédéral et provinciaux ont tour à tour nié avoir le pouvoir de légiférer à l'égard des Indiens non inscrits et des Métis, les laissant dans un « désert juridique , a-t-elle indiqué. Ce qui avait des désavantages significatifs et manifestes, comme les priver de programmes, de services et d'autres bénéfices gouvernementaux », précise la juge.
Le Congrès des peuples autochtones s'est joint à plusieurs personnes, dont le chef métis Harry Daniels, pour s'adresser à la cour en 1999, affirmant qu'il y avait discrimination parce que les Métis et Indiens non inscrits n'étaient pas considérés comme des « Indiens » en vertu de la Constitution.
Un chef métis a déclaré jeudi que le jugement aura des implications pour les futures négociations avec le gouvernement au sujet des lucratives ressources naturelles.
Ron Quintal, président de la communauté métisse de Fort McKay en Alberta, a souligné que sa communauté est « complètement entourée » d'exploitations de sables bitumineux.
« Il a été difficile pour nous d'obtenir un quelconque type de négociation ou de consultation avec les entreprises pétrolières
, a-t-il dit. Cela va nous permettre d'avoir une voix réelle, car l'industrie et le gouvernement n'auront d'autre choix que de travailler avec notre peuple. »
Claude Aubin est du même avis.
Sans prétendre à de grandes revendications territoriales, il croit que le jugement donnera aux Métis des assises pour négocier des occupations territoriales.
« Nos gens ont des besoins, comme les Premières Nations, mais il ne faudrait pas non plus que cela tombe seulement sous cette perspective-là, dit-il. Il y a quelque chose de plus grand, de plus beau, qui est de redéfinir cette nation métisse. »

Pour lui, ce combat était d'abord et avant tout une question de reconnaissance identitaire. Les jeunes Métis n'auront plus à choisir entre leurs deux héritages, dit-il, ni devoir se faire reconnaître comme membres d'une Première Nation, car la nation métisse n'était pas reconnue jusqu'à maintenant.  « Ils pourront vivre leur identité pleinement, sans rejeter l'une ou l'autre. »

Le premier ministre Justin Trudeau a qualifié la décision de « jugement historique » avec de vastes conséquences et a dit que son gouvernement travaillerait en partenariat avec les peuples autochtones. « Nous respectons, bien sûr, ce jugement de la Cour suprême et nous collaborerons avec le leadership autochtone pour déterminer la voie à suivre, a-t-il déclaré en anglais lors d'un point de presse à London, en Ontario. Je peux toutefois vous garantir une chose, nous emprunterons cette voie ensemble.»

Il est précisé dans le jugement qu'il n'existe aucun consensus sur la question de savoir qui est considéré comme un Métis ou un Indien non inscrit, en ajoutant « qu'un tel consensus n'est d'ailleurs pas nécessaire ».

Le nom « Métis » peut notamment être utilisé comme terme générique pour désigner quiconque possède des origines mixtes européennes et autochtones. Les contours de la définition du terme « Indien non inscrit » sont également imprécis, dit la cour.

Puisque les « Indiens inscrits » sont ceux que le gouvernement fédéral reconnaît comme étant inscrits en vertu de la Loi sur les Indiens, les « Indiens non inscrits » peut désigner les Autochtones qui n'ont plus ce statut accordé par la loi ou encore les membres de collectivités d'ascendance mixte que le gouvernement fédéral n'a jamais reconnus comme « Indiens ».

Print
17115

Presse CanadiennePresse Canadienne

Other posts by Presse Canadienne
Contact author

Contact author

x
Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Reconnaissance nationale pour Ronald Ajavon du CÉF

Ronald Ajavon du Conseil des écoles fransaskoises est reconnu parmi les 10 personnalités influentes de la francophonie canadienne de 2021.

Monday, January 3, 2022/Author: Francopresse/Number of views (6702)/Comments (0)/
Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

Garderies à 10 $ : pas de clause linguistique pour les francophones

La Fédération des communautés francophones et acadiennes craint désengagement du fédéral de sa responsabilité de protéger l'éducation de la petite enfance en français. 

 

Friday, December 17, 2021/Author: Inès Lombardo – Francopresse /Number of views (7724)/Comments (0)/
Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

Étudier en français sans le parler : le défi des élèves allophones

L’intégration des élèves allophones, de plus en plus nombreux, représente un défi pour les écoles francophones en milieu minoritaire. 

Thursday, December 16, 2021/Author: Marine Ernoult – Francopresse/Number of views (6368)/Comments (0)/
Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

Qu'est-ce que la communauté fransaskqueer?

La Cité universitaire francophone de Regina organisait une table ronde sur la communauté fransaskqueer, du nom d’un projet d’études sur l’identité et les expériences queer et trans des Fransaskois.

Sunday, November 28, 2021/Author: Estelle Bonetto – IJL-Réseau.Presse /Number of views (9595)/Comments (0)/
Éducation francophone : Me  Roger Lepage décortique l’article 23

Éducation francophone : Me Roger Lepage décortique l’article 23

Me Roger Lepage nous explique que la francophonie canadienne en situation minoritaire revient de loin en matière d’éducation en français.

Sunday, November 21, 2021/Author: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Number of views (9851)/Comments (0)/
Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Quel continuum en éducation pour les Fransaskois ?

Le Rendez-vous fransaskois qui avait lieu du 1er au 7 novembre touchait un sujet sensible et urgent : l’éducation. Dans cet article, vous trouverez un résumé des discussions qui ont eu lieu à ce sujet.

Saturday, November 13, 2021/Author: Marie-Lou Bernatchez/Number of views (8998)/Comments (0)/
Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Jean Féron : à la découverte d’un trésor bien caché

Le Conseil culturel fransaskois a publié un troisième guide pédagogique consacre à Joseph-Marc Lebel, alias Jean Féron, l’un des joyaux les plus méconnus de la littérature francophone de l’Ouest.

 

Monday, November 1, 2021/Author: Estelle Bonetto/Number of views (8552)/Comments (0)/
Des balados en français pour les écoles

Des balados en français pour les écoles

Le Conseil culturel fransaskois a dévoilé son projet déCLIC, une série de balados éducatifs qui explore la construction langagière, identitaire et culturelle en Saskatchewan.

Monday, October 25, 2021/Author: Leslie Diaz/Number of views (7183)/Comments (0)/
Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

Garderies à 10 $ : ententes opaques sur d’éventuelles clauses linguistiques

La création d’un système public pancanadien de garderies à 10 $ améliorera le sort des parents canadiens, mais les francophones en situation minoritaire s’inquiètent du manque de places de garderie pour eux malgré tout.

Friday, October 8, 2021/Author: Marine Ernoult – Francopresse/Number of views (7836)/Comments (0)/
Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Garderies francophones : une cinquantaine de nouvelles places à Saskatoon

Apprenez-en plus sur les deux nouveaux établissements de la petite enfance francophones qui ont ouvert leurs portes récemment à Saskatoon.

Thursday, October 7, 2021/Author: Mehdi Jaouhari – IJL-Réseau.Presse/Number of views (8548)/Comments (0)/
Une Journée d’orientation scolaire réussie

Une Journée d’orientation scolaire réussie

La Journée d’orientation scolaire du SAIF-SK pour les nouveaux arrivants a attiré plus d’une quinzaine de familles francophones et non francophones.

Monday, September 6, 2021/Author: Mehdi Jaouhari/Number of views (9565)/Comments (0)/
Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Projet de loi 96 : quel impact pour les étudiants fransaskois ?

Le gouvernement québécois veut rapprocher la francophonie canadienne et québécoise, notamment en réduisant les frais de scolarité des programmes universitaires et collégiaux offerts en français. 

Monday, June 14, 2021/Author: Emmanuel Masson/Number of views (13531)/Comments (0)/
Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Une troisième école élémentaire déjà en pourparlers à Regina

Depuis l’automne 2018, l’école du Parc de Regina accueille quelque 200 enfants francophones dans l’attente de l’ouverture d’un établissement flambant neuf d’ici septembre 2023.

Friday, June 11, 2021/Author: Lucas Pilleri – IJL-Réseau.Presse/Number of views (12915)/Comments (0)/
Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Assemblée des députés communautaires: du PDG à l’Académie Rivier

Pour la deuxième fois cette année, les députés de l’Assemblée communautaire fransaskoise se sont réunis en ligne pour discuter des enjeux touchant la fransaskoisie.

Friday, June 11, 2021/Author: Emmanuel Masson – IJL-Réseau.Presse/Number of views (15363)/Comments (0)/
Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

Les Fransaskois de Saskatoon se préparent à recevoir une nouvelle école élémentaire

D’ici 2025, les francophones de la ville des ponts sont consultés pour identifier leurs besoins en infrastructure en vue de la construction d'une nouvelle école élémentaire.

Thursday, May 27, 2021/Author: Emmanuel Masson – IJL – Réseau.Presse/Number of views (14296)/Comments (0)/
RSS
124678910Last

 - Friday 3 May 2024