Skip Navigation

Agriculteurs: travailleurs essentiels de la terre

Les agriculteurs exercent un métier essentiel et, en pleine pandémie, leur labeur sera plus que jamais mis à contribution pour nourrir la population, aussi bien près de chez eux qu’à l’autre bout de la planète. Les producteurs saskatchewanais ne manqueront pas à l’appel et le branle-bas de combat des semis printaniers a déjà pris son envol.

En ces temps incertains, une chose demeure inchangée pour les agriculteurs : le besoin d’alimenter la population. Les producteurs agricoles fransaskois, à l’image de leurs confrères un peu partout sur la planète, sèment aujourd’hui les graines qui entreront demain dans la fabrication de notre pain quotidien.

L’appel de la terre

Alors que le monde entier tremble sous les effets dévastateurs du coronavirus, les agriculteurs, eux, retournent à la terre avec la même certitude inébranlée : « Mon devoir reste le même : celui de produire des aliments pour nourrir les gens. C’est la beauté de mon travail où je peux voir les fruits de ce que j’accomplis », déclare Martin Prince, producteur de la région de North Battleford, au nord-ouest de Saskatoon.

Même son de cloche à Willow Bunch, au sud de la province, où la saison des semis s’amorce lentement sur fond de distanciation « naturelle ». Paul Campagne vient d’arriver du Québec pour entamer son pèlerinage agricole, comme d’habitude, depuis une dizaine d’années : « J’ai fait le voyage en auto bien sûr et je me tiens loin de tout contact avec l’extérieur pour ne prendre aucun risque. »

La réalité de la distanciation sociale et de l’isolement est au cœur des pratiques agricoles, et ce depuis des millénaires. « Nous y sommes habitués, c’est sûr ! Par contre, il y a quand même des précautions à prendre, par exemple lorsque je vais livrer le grain à l’élévateur, on ne peut plus entrer à la réception », poursuit M. Prince. Ce dernier ajoute toutefois que les mesures mises en place diminuent le nombre d’interactions humaines et ont pour effet positif d’améliorer l’efficacité sur le plan de la logistique.

Même si les contacts se font plus rares, la menace du virus est bien présente à l’esprit de l’entrepreneur agricole qui use d’une grande prudence : « Si je tombe malade, et on ne réussit pas à ensemencer, c’est toute une année de récolte et de revenu de perdu ! »

Un métier risqué

L’agriculture comporte une multitude de risques aux niveaux financier, humain ou environnemental. Il existe en effet de nombreux facteurs sur lesquels les producteurs n’ont aucun contrôle. « Pour moi, les meilleures décisions sont celles qui font du sens sur le plan de l’agronomie, donc ce qui est le mieux pour ma terre à long terme », précise M. Prince qui pratique la rotation des cultures, notamment pour assurer un constant renouvellement des sols.

Le spécialiste des systèmes d’approvisionnement, Sylvain Charlebois, considère d’ailleurs que le secteur agricole et agroalimentaire est un maillon essentiel de la reprise économique canadienne et déplore le manque de soutien et de compréhension de l’industrie à Ottawa : « On s’est largement penché sur la question des travailleurs étrangers, mais il reste encore beaucoup à faire. On voit par exemple beaucoup de gaspillage dans le domaine de la transformation alimentaire et un manque cruel de bras pour effectuer le travail. Par contre, il y a peu d’incitatifs pour encourager les Canadiens à prêter main-forte à ces secteurs. »

Ne devient pas travailleur agricole qui le veut. M. Prince relate plusieurs expériences de collègues agriculteurs qui avaient embauché des personnes de leur localité en situation de chômage, mais qui malheureusement n’ont jamais montré le bout de leur nez. « Les gens qui désirent travailler sur une ferme n’ont pas forcément besoin d’expérience, mais ils doivent être ponctuels et être prêts à s’ajuster aux nombreux changements qui surviennent inévitablement pendant une saison agricole. »

Redorer le blason

La volonté récente de certains de contribuer au milieu agricole est sans doute un signe que la population s’intéresse davantage à la chaîne alimentaire qui la nourrit, de la fourche à la fourchette. « Les gens réalisent que nous sommes un service essentiel, convient Paul Campagne. Étant en production biologique, nous avons toujours accordé une grande importance à la sensibilisation et à la conscientisation du public, alors c’est beau de voir que la population s’y intéresse maintenant encore plus. »

Ce regain d’intérêt pourrait encourager les jeunes comme les adultes à s’engager dans la voie de l’agriculture. M. Campagne, qui réside six mois de l’année au Québec, note toutefois que dans l’Ouest canadien les exploitations agricoles sont bien différentes par rapport à celles de l’Est. « Ici, les superficies en culture sont immenses et le prix des terres est un obstacle majeur pour quelqu’un qui voudrait partir de zéro. » Lui-même cultive les terres ancestrales aux côtés de sa sœur Solange Campagne qui a choisi de perpétuer son héritage agricole.

Le local à la rescousse

Le mouvement « local » a pris ces dernières années une ampleur sans précédent. Tant du côté des gouvernements que des détaillants, on enjoint les consommateurs, à coup d’initiatives et de mesures incitatives, à acheter les fruits de l’économie locale ainsi qu’à produire eux-mêmes leurs propres denrées, du jardin à l’assiette.

« C’est un réflexe naturel de se tourner vers ce que l’on connaît en période de crise », souligne Sylvain Charlebois qui ajoute que les autorités gouvernementales se servent de la saveur locale comme d’un porte-étendard qu’il qualifie de cheer leading pour stimuler le maintien et la relance économiques.

Toutefois, comme le fait remarquer le spécialiste, « local » ne veut pas dire la même chose partout au Canada. « Quand on parle d’acheter local, au Québec, il s’agit de produits cultivés et transformés dans la province, tandis que dans l’Ouest « local » veut plus souvent dire canadien. De même, si vous habitez à Toronto, les aliments provenant de la Chine sont votre local à vous. »

Les préparatifs agricoles printaniers semblent donc bien amorcés et, avec le concours de Dame nature, ils promettent de livrer une marchandise que les consommateurs, au Canada et ailleurs, apprécieront peut-être davantage en reconnaissant l’apport essentiel des travailleurs de la terre.

Print
20807

Estelle Bonetto – Initiative de journalisme local – APF Estelle Bonetto

Other posts by Estelle Bonetto – Initiative de journalisme local – APF
Contact author

Contact author

x

L’animation culturelle dans les écoles

On apprenait récemment que le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) révisait plusieurs de ses programmes, dans le contexte de la crise financière qu’il traverse actuellement. Un de ces programmes est celui qui concerne l’embauche d’animatrices / animateurs culturels dans les écoles.

Thursday, May 15, 2014/Author: Michel Vézina/Number of views (25312)/Comments (0)/
Se sucrer le bec pour une bonne cause

Se sucrer le bec pour une bonne cause

Un souper pour moderniser les infrastructures de la Gard’Amis

Le vendredi 9 mai 2014, la communauté francophone de Regina honore le rendez-vous fixé par le Centre éducatif Gard’Amis au Bistro du Carrefour des Plaines. Le souper Cabane à sucre, organisé en collaboration avec l’Association canadienne française de Regina (ACFR), a pour de but de lever des fonds « afin de donner un coup de jeunesse aux infrastructures vieillissantes » de la seule garderie francophone de la ville reine. 

Thursday, May 15, 2014/Author: Luc Bengono/Number of views (31298)/Comments (0)/

L’Association des parents fransaskois et la petite enfance

Dossier petite enfance - Mai 2014

Pour l’Association des parents fransaskois (APF), la petite enfance (de la garderie à la prématernelle) est un dossier prioritaire, car il représente l’avenir de la communauté. Investir dans la petite enfance, c’est donc investir dans notre avenir. L’APF traite ce dossier avec le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF).

Thursday, May 15, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (27027)/Comments (0)/

Les groupes de jeux :Pour favoriser le développement global de l’enfant

Dossier petite enfance - Mai 2014

L’Association des parents fransaskois (APF) chapeaute plusieurs structures, telles que les Centres d’appui à la famille et à l’enfance (CAFE) et les Centres de ressources à la petite enfance (CREPE). Elle travaille avec les garderies familiales avec ou sans permis et les prématernelles du CÉF. « Plus il y a d’organismes qui s’impliquent, chacun avec ses compétences, meilleur sera l’appui », affirme Hind Ramy. 

Thursday, May 15, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (25972)/Comments (0)/
Le Collège Mathieu et la formation en petite enfance

Le Collège Mathieu et la formation en petite enfance

Dossier petite enfance - Mai 2014

Le Collège Mathieu, institution d’éducation postsecondaire en français en Saskatchewan, offre le programme d’Éducation à la petite enfance depuis une dizaine d’années. Les personnes qui ont complété ce programme, ainsi que la majorité des étudiants actuellement admis, travaillent déjà dans le secteur. La tendance des inscriptions est à la hausse d’une année à l’autre, et ceci est l’un des indicateurs d’un besoin réel sur le marché du travail de la province.

Thursday, May 15, 2014/Author: Josiane Barebereho – Collège Mathieu/Number of views (36792)/Comments (0)/

Éducatrice : Un métier à l’avenir prometteur

Dossier petite enfance - Mai 2014

Entretien avec Madame Brigitte Chassé, Agente à la petite enfance auprès du Conseil des écoles fransaskoises (CÉF) qui nous a partagé son opinion sur l’éducation de la petite enfance.

Thursday, May 15, 2014/Author: Josiane Barebereho – Collège Mathieu/Number of views (34621)/Comments (0)/
La Garderie : Là où tout commence

La Garderie : Là où tout commence

Dossier petite enfance - Mai 2014

C’est au bout de quatre ans de démarches auprès du gouvernement et grâce à l’appui de l’ensemble de la communauté fransaskoise que le centre éducatif a pu ouvrir ses portes en 1987. À l’été 1996, le Centre a emménagé dans ses nouveaux locaux au Centre scolaire communautaire de Regina.

Thursday, May 15, 2014/Author: Mychèle Fortin/Number of views (37112)/Comments (0)/

La petite enfance et l'avenir : Quand les chiffres parlent d'eux-mêmes

Dossier petite enfance - Mai 2014

« Donner un degré de priorité élevé au développement de la petite enfance. Il s’agit là de l’investissement le plus rentable que nous puissions faire pour assurer notre prospérité à long terme. » (rapport L’Ontario à l’ère de la créativité)

Thursday, May 15, 2014/Author: Mychèle Fortin/Number of views (26225)/Comments (0)/

Mais qu’est-ce qu’elles font toute la journée?

Dossier petite enfance - Mai 2014

La garderie, comme on dit... Que sait-on de ce lieu, de ce milieu dans lequel évoluent les tout-petits, de cette micro-société où ils passent souvent plus de temps que dans leur famille? Que sait-on du rôle et de la place qu’occupent les éducatrices dans la vie des enfants? 

Thursday, May 15, 2014/Author: Mychèle Fortin/Number of views (33834)/Comments (0)/
L’école Beau Soleil se distingue au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise

L’école Beau Soleil se distingue au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise

Le 30 avril et 1er mai dernier, des élèves de l’école Beau Soleil de Gravelbourg ont participé au festival théâtral de l’Association Jeunesse Fransaskoise (AJF) à Saskatoon. Cet évènement annuel, organisé en collaboration avec La Troupe du Jour (LTDJ), a plongé les participants dans le monde du théâtre en leur permettant de suivre des ateliers donnés par des spécialistes de tous les horizons, comme l’expression corporelle, l’improvisation et le jeu lors de la première journée du festival.  

Thursday, May 15, 2014/Author: Étienne Gravel/Number of views (29413)/Comments (0)/
Destination Provence

Destination Provence

Immersion et dégustation pour dix étudiantes de l’Université de Regina

C’est en Provence, une région du sud-est de la France, que se rendront dix étudiantes et deux accompagnatrices du département de français de l’Université de Regina, du 13 au 29 mai prochains.

Thursday, May 15, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (22178)/Comments (0)/
Science et culture à l’école de Zénon Park

Science et culture à l’école de Zénon Park

Deux journées bien remplies!

Le lundi 14 avril, les élèves de l’école Notre-Dame-des-Vertus ont présenté un magnifique projet collectif. Les élèves de la maternelle à la 3e année racontent et chantent « La soupe aux pierres ». Un joli conte qui parle de débrouillardise et de partage. 

Thursday, May 15, 2014/Author: Amy-Valérie Olivier – CÉF/Number of views (24460)/Comments (0)/
Mathieu Racine : du restaurant à la garderie

Mathieu Racine : du restaurant à la garderie

Dossier petite enfance - Mai 2014

Originaire de l’Outaouais, Mathieu est un Chef cuisinier, un vrai! Pendant dix ans, il a touché à plusieurs cuisines, en commençant par la cuisine française pour laquelle il a une prédilection. À la Gard’Amis depuis mars 2013, il veille au bien-être des estomacs des petits et des grands.

Thursday, May 15, 2014/Author: Mychèle Fortin/Number of views (32486)/Comments (0)/
Foire du patrimoine régionale de Regina

Foire du patrimoine régionale de Regina

Des jeunes de 18 écoles étalent leur savoir

La Foire régionale du patrimoine s’est tenue à l’Université des Premières Nations, le jeudi 1er mai. Cet évènement réunissait les 103 projets des 125 élèves (4e à 9e année) de 18 écoles des 6 commissions scolaires suivantes : le Conseil des écoles fransaskoises (CÉF), Prairie Valley, Regina Catholic, Regina public, South East Cornerstone et Holy Family.

Thursday, May 8, 2014/Author: Alexandre Daubisse (EV)/Number of views (49590)/Comments (0)/

Une table ronde sur la petite enfance

Un service essentiel mais comment le financer?

Les programmes de la prématernelle sont aussi essentiels à la réussite des élèves qu’à la vitalité des communautés francophones en contexte minoritaire. Le défi, c’est comment en assurer leur financement à court, à moyen et à long terme. Ce sont les constats et les questionnements qui sont ressortis lors d’une table ronde sur la petite enfance, organisée par le Conseil scolaire fransaskois (CSF).

Thursday, May 8, 2014/Author: Conseil des écoles fransaskoises/Number of views (30833)/Comments (0)/
RSS
First2728293031323436

 - Friday 15 November 2024