Deux ans et demi à cheval : un aventurier suisse raconte sa chevauchée dans les années 1920
Le mois passé, je vous ai fait part du fait que la revue National Geographic ne sera plus vendue dans les kiosques en 2024. Récemment, j’ai acheté une édition des années 1920 qui, en plus de contenir un excellent article, m’a permis de mieux comprendre pourquoi la revue était en déclin.
La revue en question date plus précisément de février 1929. Elle contient un article intitulé De Buenos Aires à Washington à cheval.
Le texte est écrit par l’aventurier lui-même. Ce dernier s’appelait Aimé Félix Tschiffely. Né en Suisse en 1895, il est devenu enseignant, mais comme bien des hommes dans la vingtaine, il décide de partir en voyage. Il obtient donc un poste d’enseignement en Argentine. Durant son temps libre, il découvre alors la culture équestre du pays.
Au cours de cette découverte, il entend parler d’un type de cheval nommé criollo. Cette race s’est développée dans les pampas, c’est-à-dire dans les prairies de l’Amérique de Sud, et leur capacité d’endurance était mythique.
Une longue chevauchée
Aimé Tschiffely explique qu’il voulait mettre le criollo à l’épreuve. « Je voulais voir par moi-même si le cheval était vraiment capable de réaliser les exploits d’endurance qu’on lui prêtait dans les chansons et les histoires argentines. »
Avec cette idée en tête, l’homme de 29 ans quitte l’Argentine en destination de l’Amérique du Nord. Son voyage de 9 600 miles, ou 15 500 km, se déroule du mois d’avril 1925 jusqu’au mois de septembre 1928.
À partir de Buenos Aires, le Suisse et ses chevaux Gato et Mancha passent par la Bolivie et la Colombie avant de traverser le canal de Panama en direction du Mexique. Ils sautent le Nicaragua, à cause d’une révolution, et contournent le pays en bateau. Ils gagnent le Texas et rejoignent Washington en passant par St. Louis et Indianapolis. Au total, ils traversent 11 pays.
Après son arrivée, Aimé Tschiffely visite New York et prononce un discours chez National Geographic. Ensuite, il publie un livre qui sera traduit dans plusieurs langues et dont la version française s’appelle Mon grand raid : 15 000 kilomètres à dos de cheval.
Un autre temps
Quant au numéro de National Geographic de 1929, le nombre d’annonces que contient la revue et son épaisseur m’étonnent. Je compte pas moins de 32 pages de publicités avant de trouver le tout premier article. En comparaison, la dernière édition de la revue vendue dans les kiosques en décembre 2023 ne contient que 6 pages de pubs avant les articles.
Photo : Dominique Liboiron
Mis côte à côte, le National Geographic de 1929 est deux fois plus épais que celui de 2023.
En termes de dimensions, l’édition de 2023 mesure 3/16 pouces, ou 0,5 cm d’épaisseur tandis que celle de 1929 mesure 7/16 pouces, ou 1,1 cm, soit un peu plus du double.
Les vieilles feuilles de papier sont un peu plus épaisses, alors j’ai vérifié le nombre de pages pour m’assurer que la comparaison était équitable. L’édition de l’année passée contient 138 pages et celle de 1929 en contient 206.
Ces différences s’expliquent sans doute par le fait que l’internet prend de l’ampleur. Les gens passent de plus en plus de temps en ligne et donc les compagnies ciblent des annonces là où le public les verra.
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