Skip Navigation
Bon 36366

Les services de santé en français auscultés au Forum santé

SASKATOON - Les 13 et 14 septembre, le Réseau Santé en français de la Saskatchewan (RSFS) a tenu son forum annuel au Hilton Garden Inn, à Saskatoon, où une quinzaine d’intervenants ont débattu autour du thème Accès Santé : Notre réalité, nos opportunités, notre avenir. La santé des Fransaskois, ainsi que celle des nouveaux arrivants, était au cœur des discussions.

La journée du vendredi 13 septembre a été l’occasion de réseauter et de lancer un nouveau site internet. Développée par le RSFS, la plateforme propose un contenu diversifié : un espace étudiants, un espace professionnels de la santé, et un espace santé individuelle qui propose des sujets par clientèle cible et des thématiques spécifiques.

La journée du samedi 14, plus riche encore, a vu l’assemblée générale annuelle, la présentation d’une étude de préfaisabilité portant sur l’amélioration des services de santé pour les francophones, des panels, la présentation d’une étude menée en Colombie-Britannique sur l’immigration et la santé, ainsi que des groupes de discussion sur la santé des aînés, des jeunes et des familles.

L’insertion, à divers moments, des Activités Santé en mouvement dans le menu du programme a permis au RSFS de prêcher l’exemple en initiant des mouvements de relaxation et d’étirement, plus exactement à 10 h, 11 h 55 et 14 h 30.

Pas assez de francophones

Le RSFS avait sollicité Hubert Gauthier, expert en santé et services sociaux, pour mener une étude de préfaisabilité. En jeu : l’amélioration de l’accès aux services de santé pour les francophones de Saskatoon et Regina, ainsi que la création de centres de santé communautaires en français.

Dans son étude, l’expert dresse des constats décevants. La province dans son ensemble connaît un manque de services de santé primaires en français. Quant à l’idée de centres de santé en français, « la population francophone en soi n’en justifie pas la création », a-t-il prévenu. 

Le nombre ferait ici défaut. « Un médecin, une infirmière clinicienne ont besoin de beaucoup plus de patients que ce que les populations francophones de Saskatoon ou de Regina peuvent offrir », a complété le spécialiste. Le ratio médecin-patients serait trop faible. « Pour faire vivre un médecin, on a besoin d’à peu près 3 000 patients, ce qui veut dire qu’il faudra que tous les francophones soient malades presque en même temps tout le temps. »

Sans compter que ce ne sont pas tous les francophones qui iront se faire soigner auprès d’un médecin francophone, surtout si cela exige d’abandonner son médecin anglophone qui apporte déjà satisfaction, relève l’expert. « L’expérience sur le plan national a montré que ça prend environ 8 000 à 10 000 francophones dans une communauté pour ouvrir un centre de santé. »

Afin de sortir de cette double carence, Hubert Gauthier recommande un partenariat avec un centre de santé anglophone déjà existant, au sein duquel serait créé un module francophone. En parallèle,  trois points essentiels sont à prendre en considération : « La mobilisation de la communauté, la mobilisation du gouvernement provincial et le recrutement de professionnels. »

Pour des immigrants en bonne santé

L’autre axe majeur du Forum Santé a été la présentation d’une étude menée en Colombie-Britannique, Immigration et Santé, où en sont les francophones ?, présentée par Benjamin Stoll, directeur général de RésoSanté Colombie-Britannique.

Selon l’étude, les nouveaux immigrants manquent souvent de connaissances au sujet du système de santé provincial et sont donc incapables d’y naviguer efficacement. De plus, leurs normes sanitaires varient : « L’écart entre ce qu’ils attendent des soins de santé et ce qu’ils reçoivent peut créer une méfiance envers le système et une réticence à s’y engager à nouveau », relève M. Stoll.

En outre, la santé n’est pas toujours vue comme une priorité, l’emploi et les revenus constituant souvent leurs préoccupations principales. Ainsi, certains immigrants ont reconnu que leur santé avait tendance à décliner après leur arrivée au Canada.

Fort de ces constats, plusieurs recommandations ont été élaborées : plus de programmes tenant compte des différences culturelles, plus d’initiatives ciblant les immigrants, notamment aînés et adolescents, nouer des partenariats avec les organismes anglophones, et améliorer de façon générale l’accès aux services de santé.

Pour Abdoulaye Yoh, président du RSFS, l’étude peut inspirer la Saskatchewan : « Nous partageons les mêmes problématiques. Donc on peut appliquer ou adapter à nos réalités ce qui marche bien chez eux. »

Des barrières culturelles

Un panel constitué du Dr Karen Leis, de Félicité Nibogora et du Dr Mamady Camara a touché du doigt la réalité des nouveaux arrivants. Selon Felicité Nigobora, « la dégradation de la santé des nouveaux immigrants est due au fait de devoir naviguer dans un système de santé qu’on ne maîtrise guère, mais aussi due à la sous-scolarisation de bon nombre d’entre eux qui arrivent comme réfugiés.»

Mamady Camara, en revanche, pointe du doigt la barrière linguistique, mais aussi l’absence de collaboration efficace entre organismes francophones. « Cela demande de mettre de côté les conflits », soulève-t-il.

Enfin, Karen Leis en a profité pour clarifier le rôle de l’interprète francophone en santé : « Le défi est quelques fois de trouver un interprète qui fait plus que traduire. Il traduit parce qu’il comprend la culture du patient nouvel arrivant et comprend aussi les concepts médicaux. »

Une reconnaissance méritée

Notons enfin que l’honorable Stephen Trott, du ministère provincial de la Santé, s’est vu remettre un prix de reconnaissance par le RSFS pour son engagement dans les soins de santé en français, surtout pour son rôle de facilitateur dans les démarches du RSFS avec l’Autorité de la santé de la Saskatchewan.

« Grâce à ce partenariat, pour la première fois en Saskatchewan, le ministère de la Santé va faire une demande de financement auprès du fédéral pour les services de santé en français pour les francophones. C’est une très grande avancée », perçoit ainsi Adoulaye Yoh.

Print
22283

Simb SimbSimb Simb

Other posts by Simb Simb
Contact author

Contact author

x
Gerer un OSBL : ça s’apprend !

Gerer un OSBL : ça s’apprend !

Parfois, un cours 101 sur la gestion d’un OSBL est de mise.

Wednesday, March 15, 2017/Author: André Magny (Francopresse)/Number of views (28939)/Comments (0)/
L’apprentissage de la propreté : entre stress, joie et patience

L’apprentissage de la propreté : entre stress, joie et patience

Les premiers mois de l’arrivée de notre bébé nous transportent de joie. Puis, arrive le temps fatidique de cet apprentissage qui nous semble insurmontable : la propreté !

Sunday, March 12, 2017/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (40444)/Comments (0)/
Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Quel avenir pour le couvent Jésus-Marie?

Gravelbourg se mobilise pour sauver un joyau de notre patrimoine

GRAVELBOURG - L’avenir de l’édifice se joue en ce moment.  Est-ce que ce monument à un pan de l’histoire fransaskoise ne survivra qu’en photos?  

Tuesday, March 7, 2017/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (28290)/Comments (0)/
Hommage à Monique Rousseau 1960-2017

Hommage à Monique Rousseau 1960-2017

Décès de la première enseignante de l’École canadienne-française de Saskatoon

SASKATOON - Le 5 février dernier, des centaines de personnes se sont rendues au pavillon élémentaire de l’École canadienne-française de Saskatoon pour rendre hommage à Monique Rousseau, la première enseignante de l’école, décédée le 20 janvier 2017. 
Wednesday, March 1, 2017/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (34371)/Comments (0)/
« Maman, quand est-ce qu’on arrive? »

« Maman, quand est-ce qu’on arrive? »

Voyager avec un enfant

Voyager en voiture, en avion ou en train pour un long trajet représente toujours un défi pour les parents. 
Thursday, February 2, 2017/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (41824)/Comments (0)/
Programme de sciences infirmières en français à Regina dès 2018

Programme de sciences infirmières en français à Regina dès 2018

La signature d’un protocole d’entente entre la Faculté de sciences infirmières de l’Université de Regina et La Cité universitaire francophone a eu lieu le 9 décembre 2016. Ce protocole vise à offrir un programme postsecondaire bilingue en sciences infirmières dès 2018. 

Saturday, January 21, 2017/Author: La Cité universitaire francophone/Number of views (35069)/Comments (0)/
Des graphistes en herbe à l’École Valois

Des graphistes en herbe à l’École Valois

La classe de la 3e année de l'École Valois a conçu une affiche pour la pièce de théâtre Par amitié. Selon leur enseignante, madame Nathalie Beaulieu, "la classe a eu beaucoup de plaisir à concevoir des affiches pour la pièce de théâtre. Cela correspondait à mon programme d'étude de faire une affiche en utilisant le titre d'une pièce où d'un livre. Quel beau travail ont fait les élèves."

Monday, January 2, 2017/Author: ENDV/Number of views (41656)/Comments (0)/
Jour du Souvenir aux écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg

Jour du Souvenir aux écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg

GRAVELBOURG - C’est le 9 novembre dernier que les jeunes des écoles Beau Soleil et Mathieu de Gravelbourg, le personnel des deux institutions scolaires et des membres de la communauté fransaskoise se sont donné rendez-vous pour la célébration du Jour du Souvenir sous le thème « Nous nous souviendrons ».

Friday, December 2, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (33455)/Comments (0)/
Article 23 : Un autre faux départ pour le préscolaire?

Article 23 : Un autre faux départ pour le préscolaire?

Il y a dix ans, la Table nationale en petite enfance devait faire des choix critiques. Ses membres ont décidé de continuer à se réseauter et à développer des modèles de lieux de service pour stimuler un mouvement national. Et ils ont écarté la stratégie juridique, qui aurait consisté à monter une cause solide quelque part au pays.

Thursday, November 24, 2016/Author: Anonym/Number of views (41600)/Comments (0)/
Rencontre avec la nouvelle présidente du CSF

Rencontre avec la nouvelle présidente du CSF

"Je veux aider la communauté à guérir"

 

Christiane Guérette a été élue pour représenter le district de Saskatoon au sein du Conseil scolaire fransaskois (CSF) lors des élections scolaires du 26 octobre 2016. Elle a été choisie par une majorité de conseillers pour occuper la présidence du CSF succédant ainsi à Alpha Barry. L’Eau vive l’a rencontrée.


 

Thursday, November 24, 2016/Author: Jean-Pierre Picard/Number of views (32760)/Comments (0)/
Créer une relation complice avec son enfant

Créer une relation complice avec son enfant

Comment bâtir un lien durable

« Allez mon chéri, range vite tes affaires, prends ton goûter, relaxe-toi 5 minutes et fais tes devoirs. Puis prépare-toi, nous partons à ton entraînement de soccer. » Cette routine quasi quotidienne durant la semaine est commune dans bien des foyers.

Wednesday, November 23, 2016/Author: Sandra Hassan Farah /Number of views (47331)/Comments (0)/
Le devoir des écoles sans ressources

Le devoir des écoles sans ressources

Il faut enseigner la langue et la culture en même temps

« Il faut enseigner la langue et la culture en même temps. Si on ne le fait pas, on est voué à disparaître. »

Monday, November 21, 2016/Author: Réjean Paulin/Number of views (34189)/Comments (0)/
Inauguration de la nouvelle École Gravelbourg School

Inauguration de la nouvelle École Gravelbourg School

Mardi le 18 octobre 2016 avait lieu l’inauguration de l’École Gravelbourg School à Gravelbourg.
Friday, November 4, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (31169)/Comments (0)/
L'École Beau Soleil fête ses 25 ans au son de On n'est pas des cowgirls

L'École Beau Soleil fête ses 25 ans au son de On n'est pas des cowgirls

Un bon spectacle pour un anniversaire d'importance

GRAVELBOURG -  La communauté fransaskoise de Gravelbourg a célébré le 25ième anniversaire de l’École Beau Soleil, qui a vu le jour en 1990 au Centre culturel Maillard.

Sunday, October 30, 2016/Author: Michel Vézina/Number of views (30661)/Comments (0)/
Méditer à l’école

Méditer à l’école

Pour être en paix avec soi et avec les autres

Pourquoi amener la pratique de la méditation dans nos écoles? Parce qu'elle donne la possibilité de s’entraîner à ressentir ce qu’on est en train de vivre de façon concrète. Elle donne aux élèves la force mentale de pauser, ressentir, et stabiliser leur attention sur ce qu’ils-elles vivent
Saturday, October 29, 2016/Author: Frédéric Dupré et Céline Martin/Number of views (32402)/Comments (0)/
RSS
First910111214161718Last

 - Wednesday 29 May 2024