Festival fransaskois 2024
Close
APF : un nouveau directeur à la défense des familles fransaskoises
Lucas Pilleri

APF : un nouveau directeur à la défense des familles fransaskoises

Entré en poste en novembre dernier, Appolinaire Fotso est le nouveau directeur général de l’Association des parents fransaskois (APF). Ancien avocat en droits de l’homme, le néo-Fransaskois prend désormais la défense des familles fransaskoises et plaide pour un meilleur accès à l’éducation en français dans la province.

Vous êtes arrivé début janvier en Saskatchewan. Quelles sont vos premières impressions de la communauté fransaskoise ?

Je dois dire que c’est une communauté très positive, très dynamique et très engagée. J’apprécie beaucoup son engagement et sa solidarité. Je crois que l’union fait la force.

Revenons sur votre parcours. Vous êtes originaire du Cameroun et vous vivez au Canada depuis 2010. Comment êtes-vous arrivé jusqu’à Saskatoon ?

À la base, je suis avocat spécialisé en droits humains. J’ai exercé cette profession pendant quelques années dans mon pays d’origine et cela m’a poussé à embrasser une carrière internationale.

Image
Appolinaire Fotso a été gestionnaire de projets dans le milieu associatif et a occupé différents postes de gestion et de conseil dans plusieurs organismes à but non lucratif. Il a notamment présidé le conseil des parents d’une école francophone en Ontario avant de venir en Saskatchewan. Crédit : Courtoisie

J’ai travaillé pour de grandes organisations internationales de promotion et de défense des droits humains, dont les Nations Unies de 2010 à 2017. J’ai notamment dirigé des projets axés sur l’accès à la justice des personnes en situation de vulnérabilité.

Je suis arrivé avec ma famille au Canada en 2010, à Windsor, en Ontario, mais je travaillais à l’international. C’est depuis 2020, avec la pandémie, que je suis revenu au Canada. À un moment donné, ça devenait lourd de travailler à l’étranger et j’avais envie de me rapprocher de ma famille et de ma communauté. Puis j’ai quitté Avocats sans frontières Canada pour rejoindre l’APF.

Pourquoi l’APF ?

J’avais envie de me stabiliser au Canada et le poste correspondait à mon profil. J’ai pensé que je pouvais travailler pour cette association et apporter une plus-value à l’engagement communautaire.

Travailler en français est-il important pour vous qui avez vécu dans plusieurs pays ?

J’ai travaillé dans onze pays francophones. J’insiste sur la dimension francophone, car c’est le fil conducteur, ça établit le lien avec la fransaskoisie. Je trouve que l’APF est une association qui défend le droit à la culture et à l’éducation francophones, qui est un droit humain.

Très jeune déjà, j’étais très engagé dans ma communauté et c’est cela qui m’a orienté vers les droits humains. Travailler en français, c’est une richesse, et je suis habitué à la diversité des accents.

Votre recrutement a fait l’objet d’une procédure rigoureuse sous la supervision d’un comité composé de deux membres du CA, un membre honoraire à vie et une observatrice externe. Pourquoi ?

Le CA serait mieux placé pour répondre. Je crois qu’ils ont voulu avoir un processus le plus impartial et transparent possible. Il fallait que la communauté fransaskoise se retrouve dans cette personne.

Quel état des lieux dressez-vous de l’APF à votre arrivée ?

Je trouve que c’est un organisme en bonne santé. Il fonctionne bien et a une bonne équipe bien engagée, au sens large : le personnel, les membres du CA et les parents. Il y a vraiment une bonne symbiose.

La motivation des parents fransaskois est-elle palpable ?

Oui, je la sens, en dépit des enjeux et des défis. Je vois l’engagement pour l’éducation de leurs enfants. Il y a de vrais besoins. En tant que nouveau directeur général, je comprends que je dois apporter mon plus à cette dynamique pour aller encore plus loin ensemble.

Quels sont les principaux défis auxquels vous allez devoir vous attaquer ?

Le défi générique, c’est de faire en sorte que l’éducation francophone trouve la place qu’elle mérite.

Quand vous vous plongez dans les récentes données de Statistique Canada, vous voyez le nombre de personnes qui devraient suivre une éducation en français en Saskatchewan [ndlr : 16 000 ayants droit], mais il n’y a pas assez de places.

On a besoin de plus d’écoles, mais aussi de garderies. C’est la base, le socle sur lequel on va bâtir la préservation et la transmission de l’intérêt francophone.

Quelle est votre ambition pour l’APF ?

Je veux renforcer la structure organisationnelle de l’APF, qu’elle soit solide et capable d’accompagner les parents dans le travail de plaidoyer.

On a de gros chantiers, ça demande de se mobiliser ensemble pour aller face au gouvernement. Il nous faut des forces appropriées. Autrement, l’érosion de la francophonie va se poursuivre.

Par quels projets ou initiatives allez-vous démarrer l’année ?

Nous sommes en train de réfléchir au plan stratégique de l’APF, qui va de 2019 à 2024, avant de commencer la réflexion sur le nouveau. C’est important pour continuer à moderniser l’APF et la rapprocher des parents, continuer de les placer au cœur de notre action.

Nous allons aussi lancer un projet d’alphabétisation familiale. C’est tout nouveau pour nous. C’est un projet soutenu par le RESDAC [le Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences]. Nous recrutons du personnel pour la mise en place de ce projet qui devrait être lancé en mars.

Finalement, nous préparons la prochaine année qui commencera le 1er avril. L’objectif est d’améliorer ce que nous faisons, mais également d’innover, de sortir des sentiers battus tout en préservant les acquis.

Un dernier mot ?

J’aimerais saluer les différents organismes communautaires fransaskois et leur dire que je compte sur leurs perspectives et connaissances du contexte pour que, ensemble, nous puissions défendre les intérêts des familles fransaskoises. Nous avons des enjeux communs : assurer, garantir l’acquisition et la transmission de l’identité fransaskoise.

Print
3103

Lucas PilleriLucas Pilleri

Other posts by Lucas Pilleri
Contact author

Contact author

x
Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan

Le CCS sur Facebook

Nouvelles du CÉCS

2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche de deux Conseillers/Conseillères en développement économique (CDÉ). Date de clôture : 17 décembre 2021 Plus de détails The post 2 postes à combler : Conseillers.ères en développement économique appeared first on CÉCS.
Monday, November 15, 2021/Author: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/

Poste à combler : Conseiller.ère en emploi

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un conseiller(ère) en emploi).  DÉTAILS The post Poste à combler : Conseiller.ère en emploi appeared first on CÉCS.

Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail

Le Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan (CÉCS) est à la recherche d’un Coordonnateur/Coordonnatrice du programme Jeunesse Canada au Travail dans les deux langues officielles (JCTDLO). DÉTAILS The post Offre d’emploi : Coordonnateur.trice du programme Jeunesse Canada au Travail appeared first on CÉCS.
Thursday, September 30, 2021/Author: Conseil économique et coopératif de la Saskatchewan/
RSS
12345678910Last

Actualité économique

Financement Patrimoine canadien 2014-15 Financement Patrimoine canadien 2014-15

Financement Patrimoine canadien 2014-15

L’inquiétude grandit

25945

À l’heure où s’écrivent ces lignes, seule La Troupe du Jour (LTDJ) a obtenu la confirmation de son financement pour l’année qui débute. 

Grand rassemblement de l’éducation en français Grand rassemblement de l’éducation en français

Grand rassemblement de l’éducation en français

La francophonie est-elle un atout économique?

19168
Faire de la francophonie un levier puissant dans l’économie canadienne a été le grand sujet de discussion du 3e Grand rassemblement de l’éducation en français (GREF) qui s’est déroulé à Ottawa les 11 et 12 avril. Selon un expert, « chaque dollar provenant de...
Prix BRAVO bénévoles Prix BRAVO bénévoles

Prix BRAVO bénévoles

Le Conseil de la coopération de la Saskatchewan (CCS) lance la 4e édition du prix BRAVO bénévoles. Les candidatures...
25066
Atelier sur la littératie financière Atelier sur la littératie financière

Atelier sur la littératie financière

Samedi dernier, le 22 mars, s’est tenu au Carrefour Horizons, de 13 h 30 à 16 h 30, un atelier gratuit, intitulé...
18603
Le francothon s'en vient Le francothon s'en vient

Le francothon s'en vient

C'est sous le thème « La Fondation fransaskoise, moi, j’y crois », qu'a débuté, la semaine du 10 mars 2014,...
12521
AGA de la Chambre de commerce de Gravelbourg AGA de la Chambre de commerce de Gravelbourg

AGA de la Chambre de commerce de Gravelbourg

Le Centre culturel Maillard a été l’hôte de l’assemblée générale annuelle (AGA) de la Chambre...
25882
RSS
First1112131415161719
Terms Of UsePrivacy StatementCopyright 2014 par L'Eau vive
Back To Top