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Survivre au Sénat: l’initiation de Maria Chaput en trois moments clés

La sénatrice Maria Chaput

La sénatrice Maria Chaput

« Je n’avais jamais rêvé d’être sénatrice », déclare celle qui a démissionné le 2 février pour retrouver la santé, deux ans avant la retraite obligatoire. « La fatigue et le stress contribuent à ma déficience rénale, dit-elle, je sens une grande fatigue. » Dur pour une Maria Chaput qui a milité énergiquement en faveur des communautés francophones au Sénat pendant 13 ans.

« T’as pas été chanceuse, lui aurait lancé au téléphone l’amie et ministre ontarienne Madeleine Meilleur. T’as été au Sénat pendant les années les plus difficiles. Imagine ce que t’aurais pu faire ! »

La Manitobaine est d’accord. Elle a présenté quatre fois le même projet de loi pour moderniser la Partie 4 de la Loi sur les langues officielles sur les services destinés au public. Les conditions se sont aggravées ces dernières années pour le statut du français et pour l’institution qui traverse une crise d’éthique. Mais l’adversité n’a jamais freiné l’enthousiasme de cette sénatrice nommée en 2002. 

Après une carrière dans l’administration de la santé, puis celle des arts et de la culture, la native de Sainte-Anne-des-Chênes s’attendait à poursuivre une carrière de consultante. Jusqu’au jour où elle reçut l’invitation du député de Saint-Boniface de présenter sa candidature pour remplacer le sénateur retraitant Gildas Molgat.

Ronald Duhamel, député (1988-2001) ministre (1997-2001) et sénateur manitobain (2002) 

C’est ainsi que s’est déroulée l’émergence de Maria Chaput parmi les grands champions francophones du Parlement. Elle raconte ses débuts en trois moments clés auprès d’élus inspirants.

« Ronald Duhamel m’a approchée avec cette idée et il m’a encouragée à soumettre mon nom au premier ministre. Je n’avais jamais rêvé d’être sénatrice. Je ne savais même pas ce que c’était, le Sénat. 

« Je me suis mise à lire sur les Pères de la Confédération et des commentaires qui ont entouré la création de la Chambre. J’ai compris que c’était la voix des minorités qui n’étaient pas représentés aux Communes. C’est ça qui m’a accrochée. »

Gérald Beaudoin, constitutionnaliste et sénateur québécois (1988-2004) 

« Quand je suis arrivé au Sénat, j’ai présenté un premier discours qui était très bien préparé et structuré. J’ai parlé de mes origines et des acquis que nous avions, la minorité au Manitoba. Après mon discours bien applaudi, un sénateur conservateur est venu me voir immédiatement. Je ne le connaissais pas.

« J’ai aimé ce que vous avez dit, m’a assuré le sénateur Beaudoin. Mais lorsqu’on vous écoute, on peut voir que vous êtes d’une communauté en situation minoritaire. Je vais vous donner un conseil. Lorsque vous allez parler de votre communauté, avant de commencer, dites-vous ceci : égalité de statut, égalité de droit. Vous allez voir : le ton, la posture et le discours va changer et ça ne sera plus la même chose. 

« Je n’ai jamais oublié ça. Et c’est vrai, ça fait toute la différence. »

Jean-Robert Gauthier, député d’Ottawa-Est (1972-1994) et sénateur ontarien (1994-2004) 

« Peu de temps après, le sénateur Gauthier m’a invitée à le rencontrer à son bureau. Quand je suis arrivée, il m’a dit : Enfin une francophone de l’Ouest canadien ! Et il m’a montré une table couverte de documents en disant : Tous ces dossiers, ils sont pour toi.

« On a travaillé ensemble. Des belles années au Sénat, au début. Il y avait parfois de la partisannerie entre libéraux et conservateurs, mais on collaborait. Je suis très satisfaite du travail qu’on a fait. 

« J’ai contribué à un rapprochement du Sénat avec les communautés. Les gens sont mieux au courant du travail quotidien du sénateur et de son devoir de parler au nom des gens qui n’ont pas de voix. J’espère avoir suscité de l’intérêt à siéger au Sénat. »

Maria Chaput prendra une pause. « Je vais recevoir des informations sur ce qui se passe au Sénat et continuer d’appuyer les services en français. Au Manitoba, il y a du travail à faire. 

« Je ne suis pas encore partie et on m’apprend que trois bureaux bilingues de la GRC, sous évaluation, pourraient se retrouver réunis dans un milieu unilingue. Ce n’est pas les sujets d’intérêt qui vont manquer. Mais donnez-moi l’occasion de me reposer un peu. »


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